TVA Nouvelles rapporte que les plaintes pour bruit aux abords de l’aéroport Montréal-Trudeau ont triplé l’an dernier par rapport à 2017. Rappelons que l’aéroport poursuit son développement à vive allure avec l’arrivée de nouveaux transporteurs mais aussi de nouvelles liaisons. L’an dernier, l’aéroport Montréal-Trudeau a accueilli un nombre record de 19 millions de passagers. Des questionnements devront donc se poser par rapport aux inconvénients que ce développement représente pour les riverains. Le vrai problème, c’est qu’il n’y a pas encore de solutions trouvées pour enrayer la nuisance sonore!
Pour l’année 2018, Aéroports de Montréal (ADM) a reçu 1562 plaintes alors qu’il n’y en avait eu que 537 l’année précédente. Au total, 345 plaintes ont ainsi été reçues en octobre dernier (42 en 2017), 319 en novembre (41) et 252 en décembre (31).
«J’ai l’impression d’être à côté d’une base militaire en temps de guerre», affirme Pierre Lachapelle, du regroupement Les Pollués de Montréal-Trudeau. Les Pollués militent pour l’interdiction des vols de nuit entre 23h et 7h et s’opposent aussi au projet d’agrandissement de l’aéroport.
«Le principal inconvénient que les gens subissent, la nuit, c’est l’interruption des nuits de sommeil. L’hiver c’est peut-être amoindri parce que les fenêtres sont fermées, mais on a quand même six mois d’été… Il reste que, de jour comme de nuit, d’être soumis à ce pilonnage de bruit c’est néfaste pour la santé», ajoute-t-il.
Les avions électriques ou la modification des itinéraires pourraient permettre de donner satisfactions aux plaignants. À l’heure actuelle, un appareil assure 15 % seulement de ses besoins en énergie électrique. Du chemin reste à faire! Surtout que le bruit ne pourra jamais disparaitre complètement. Cependant, tout comme une voiture électrique est plus silencieuse, un avion complètement électrique pourrait aider!
Quant à la modification des itinéraires, la solution la plus simple à mettre en place, serait un couvre feu comme rapporte un plaignant dans une entrevue accordée au journal Le Devoir en octobre dernier. Le Devoir avait d’ailleurs publié un état des lieux des pollutions sonores dans la zone.
En 2016, d’après les chiffres de l’ADM, le nord de Dorval, où se situe l’aéroport dépassait la norme de l’OMS avoisinant en moyenne annuellement les 65 dB et 59 dB au sud de la ville. Un niveau à 60 dB pour Saint-Laurent Nord et 55 au sud de la municipalité. Les autres villes alentour se trouvant entre 40 et 55 dB.
ADM dit prendre ces plaintes au sérieux et répondre à chacune d’elles. En revanche, un changement de flotte vers des avions électriques, une modification des itinéraires ou encore la mise en place d’un couvre feu sont des initiatives qui ne se déploient pas du jour au lendemain. Il faudra donc avant tout s’armer de patience avant de constater un changement.
Si vous souhaitez déposer une plainte, le site Internet de l’aéroport met à votre disposition une page dédiée ICI. Il existe aussi l’application AÉROplainte, lancée récemment par un citoyen exaspéré.
Les risques de la pollution sonore liée au trafic aérien sont documentés depuis plusieurs années, rappelle la direction de la santé publique (DSP) de Montréal.
« C’est prouvé que c’est relié à la perturbation du sommeil et que ça provoque de la gêne qui prend la forme de stress », note le Dr Stéphane Perron, de la DSP.
« Dans le cas du bruit aérien, ç’a été prouvé à travers le monde que les personnes exposées de façon chronique peuvent développer des problèmes à long terme, comme l’hypertension artérielle », renchérit le conseiller scientifique à l’institut national de la santé publique du Québec Richard Martin.
L’aéroport de St-Hubert qui s’apprête quant à lui à accueillir le transporteur Jetlines, rencontrera probablement les mêmes difficultés.
Source: TVA Nouvelles