travailler dans le tourisme a cuba

Quand un emploi lié au tourisme fait gagner plus que celui d’un médecin

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A Cuba, il est bien souvent plus rentable de choisir un emploi qui ne requiert pas ou peu de qualification.

En 2015, à Varadero, une des stations balnéaires de Cuba, sable blanc et mer azure ont attiré plus de 1.342.000 touristes. Des visites qui font vivre un grand nombre de Cubains. Résultat, quelque peu surprenant, la majorité des professions liées au tourisme offre des salaires bien plus importants que d’autres métiers même très qualifiés.

“A Cuba, nous avons une pyramide socio-économique inversée”, explique Jorge Guevara au site Quartz. Le Cubain, qui a été médecin sur l’île, explique qu’il a décidé de changer de métier pour devenir musicien dans un complexe touristique de Varadero. Depuis, son salaire a été multiplié par sept.

L’économie du pourboire

Ce qui explique cette différence majeure de salaire entre un emploi qualifié et un autre l’étant moins, ce sont les pourboires. A Cuba, la plupart des salaires sont très encadrés par le gouvernement de l’île. Le salaire moyen y est de 22 dollars par mois. La plupart des habitants cumulent alors plusieurs emplois pour vivre correctement.

En revanche, les Cubains qui travaillent dans le secteur du tourisme empochent des pourboires (non imposables) qui rendent leur niveau de vie plus confortable. Avoir un diplôme ne signifie donc pas avoir un plus haut salaire.

“Je ne suis pas riche mais je vis confortablement grâce à la musique”, explique Roberto Carcassés, à la tête d’un groupe de musique à La Havane.

Réussir à se démarquer

Une expérience qui n’est toutefois pas généralisable à l’ensemble des musiciens cubains qui doivent faire face aux aléas du marché et à l’ouverture de l’économie cubaine au capitalisme. Il n’est alors pas toujours évident de se démarquer. Damian (qui n’a pas souhaité donné son nom de famille), ne s’en sort pas aussi bien que certains musiciens. Il a dû se trouver un autre petit boulot de professeur de salsa pour arrondir ses fins de mois. “Il faut faire face à beaucoup de difficultés”, confie-t-il à Quartz, avant d’ajouter “J’ai 43 ans, je suis fatigué”.

L’autre avantage à travailler dans le secteur de la musique, réside dans la possibilité de voyager. Mais ce n’est pas toujours chose facile. Réputé pour sa grande rigidité lorsqu’il s’agit de laisser ses ressortissants quitter le territoire, le gouvernement cubain a récemment fait preuve d’une plus grande tolérance. Malgré cela, de nombreux Cubains peinent encore à quitter l’île.

Toujours est-il qu’à Cuba “un serveur peut gagner plus qu’un ingénieur et un barman d’hôtel aura plus de facilité à aller en vacances à l’étranger qu’un manager de banque”.

(Source: La Tribune)