Les régulateurs de vols d’Air Transat votent à 100 % en faveur d’une grève

La convention collective est échue depuis le 31 octobre 2022 et les dernières négociations pour en arriver à une entente ont achoppé. Les opérations du transporteur ne sont pas menacées.


Les agents de régulation des vols d’Air Transat, représentés par l’Association canadienne des régulateurs de vols (CALDA), ont donné à leur association un mandat de grève soutenu à 100 % dans le cadre de leurs négociations avec Air Transat.

Le résultat du vote de grève a été signalé à Air Transat le 15 avril dernier après l’échec des pourparlers de conciliation menés avec l’aide du gouvernement fédéral et après que la conciliation ait pris fin le 2 avril 2024; la période de réflexion obligatoire de 21 jours s’est quant à elle terminée le 23 avril dernier.

 

Des employés déçus

Les 28 régulateurs de vols d’Air Transat, établis à Montréal, se disent très déçus des progrès des pourparlers, eux qui sont sans convention collective depuis le 31 octobre 2022.

« Nous avons fait preuve d’une grande patience en tentant de négocier une nouvelle convention collective avec Air Transat, dit Rob King, président national de l’Association canadienne des régulateurs de vols. Nos régulateurs de vols sont des professionnels hautement qualifiés qui méritent certainement un contrat qui reflète leur position quant à leurs responsabilités, leurs obligations et leur redevabilité dans le cadre de leur travail. »

 

Air Transat réagit

Chez Transat, on ne voit pas la situation du même œil. « Le 25 avril dernier, nous avons présenté une offre finale et globale sans précédent au syndicat représentant nos régulateurs de vols, incluant d’importantes hausses salariales sur trois ans, rétroactive au 31 octobre 2022 », indique Bernard Côté, directeur marketing et relations publiques de Transat.

Pour le transporteur, l’exécutif syndical à la table de négociation a fait le choix de ne pas présenter cette offre aux membres. « C’est une approche que nous questionnons, considérant le caractère historique de l’offre, le salaire déjà très compétitif de nos régulateurs de vol – qui les positionne au-dessus du marché –, et les améliorations significatives qui ont été apportées à la convention sur les autres sujets tels que les congés et les vacances », poursuit Bernard Côté.

Air Transat reconnaît l’importance du rôle des régulateurs, qui occupe une place stratégique dans le cadre de ses opérations, mais l’entreprise estime déraisonnable la demande salariale actuelle, « non seulement en raison du contexte financier dans lequel se trouve Transat, mais surtout considérant que les régulateurs de vol sont déjà les mieux rémunérés de l’industrie », poursuit Bernard Côté, tout en rappelant que la question du salaire demeure le seul point en litige.

« Nous demeurons engagés dans le processus afin de trouver un dénouement et sommes confiants d’y arriver rapidement, comme toujours, conclut le porte-parole. Le maintien de nos opérations et de notre programme de vols n’est pas menacé. »

 

Qu’est-ce qu’un régulateur de vol?

Professionnels certifiés par Transports Canada, les régulateurs préparent le plan de vol, sont en charge du ravitaillement des avions en carburant, surveillent les systèmes de l’avion ainsi que les conditions météorologiques et traitent les urgences en vol, entre autres fonctions.

Les régulateurs de vol d’Air Transat partagent la responsabilité de la surveillance des vols et du contrôle opérationnel avec le commandant de bord. Ceux-ci s’échangent des renseignements pertinents pour s’assurer que le vol est exploité de la façon la plus sécuritaire possible. « Aucun appareil d’Air Transat ne peut décoller sans l’approbation du plan de vol par le régulateur de vol », rappelle le Syndicat.