Il y a 75 ans jour pour jour, KLM lançait son premier vol entre Montréal et Amsterdam, établissant du coup la première liaison commerciale entre le Canada et l’Europe continentale.
Le 29 mai 1949, un équipage de KLM accueillait les premiers passagers à bord d’un Lockheed Constellation 749 baptisé « Batavia » et immatriculé PH-TDB. À cette époque, KLM comptait 400 pilotes, dont 50 étaient canadiens.
Le vol Amsterdam-Montréal comprenait des escales de ravitaillement à Prestwick et Gander, avec une durée totale de voyage d’un peu plus de 20 heures. De Montréal, l’avion continuait ensuite vers Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, avec un arrêt technique à La Havane. Surtout, ce vol représentait la première liaison commerciale entre le Canada et l’Europe continentale.
Accueil en grande pompe à Dorval
L’arrivée du Batavia à l’aérodrome de Dorval, le 30 mai 1949, a fait l’objet d’un accueil solennel. L’avion a été précédé par trois chasseurs à réaction « Vampires » de l’armée royale canadienne. À l’aérodrome, la présence des visiteurs de marque, dont Albert Plesman, père fondateur et président de KLM, a été saluée par 21 coups de canon et une garde d’honneur de 100 hommes du Royal 22e Régiment de Saint-Jean. L’hymne national néerlandais a été interprété par la fanfare du Régiment.
Des réceptions d’honneur ont eu lieu au Ritz-Carlton, à l’hôtel Windsor et à l’hôtel de ville de Montréal. Dans leurs discours, les invités néerlandais ont mis l’accent sur la relation privilégiée entre les Pays-Bas et le Canada depuis 1945. Ils ont également exprimé leur reconnaissance envers le gouvernement et les soldats canadiens pour leur accueil de la famille royale à Ottawa et leur contribution à la libération des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une liaison qui rapproche
« L’établissement de cette liaison aérienne entre Montréal et Amsterdam a ouvert la voie à la présence de KLM au Canada et a contribué à renforcer les liens diplomatiques et commerciaux entre les deux pays, rappelle Jean-Eudes de La Bretèche, directeur général d’Air France KLM Canada. Avec 75 ans de présence, le Canada occupe une place de choix dans l’histoire et le réseau de KLM. Nous sommes fiers d’avoir poursuivi cette expansion, et d’opérer cet été jusqu’à 39 vols hebdomadaires vers nos 5 destinations canadiennes : Montréal (7), Toronto (14), Vancouver (7), Calgary (7) et Edmonton (4). »
Avant même l’inauguration de la ligne Amsterdam-Montréal, des avions de KLM Royal Dutch Airlines s’étaient posés à Dorval, la compagnie aérienne ayant joué un rôle essentiel dans le transport de familles néerlandaises. Des vols nolisés avaient été organisés pour permettre à ces familles d’émigrer et de commencer une nouvelle vie au Canada, en particulier en Ontario et dans les provinces de l’Ouest.
KLM, plus ancien transporteur au monde
Fondée en 1919, KLM demeure la « plus ancienne compagnie aérienne internationale encore en activité avec son nom original ».
Le 7 octobre 1919 naissait ainsi KLM, la « Koningklijke Luchtvaart Maatschappij », littéralement « compagnie royale d’aviation » des Pays-Bas. Inaugurée l’année suivant la fin de la Première guerre mondiale, elle n’a, depuis, jamais cessé ses opérations : même si elle a suspendu la plupart de ses vols de 1939 à 1945, KLM a continué d’assurer des liaisons aériennes entre les îles des Antilles néerlandaises, durant cette même période.
Bien que d’autres transporteurs (la Colombienne Avianca, alors appelée SCADTA, et British Airways, à l’origine nommée Aircraft Transport and Travel) soient nés la même année qu’elle, KLM n’a jamais cessé d’utiliser son nom d’origine.
Un peu d’histoire
Créée notamment avec l’idée de relier la métropole à ses colonies et dépendances (les Antilles néerlandaises mais aussi les Indes néerlandaises, aujourd’hui l’Indonésie), KLM inaugura son premier vol le 17 mai 1920, entre Londres et Amsterdam, sur un DeHavilland DH-16.
Il faudra attendre l’année suivante pour que le transporteur exploite son premier avion pour passagers : le Fokker F.II, un avion aux ailes de bois qui pouvait accueillir… quatre personnes dans une cabine fermée, tandis que le pilote demeurait à l’air libre. En tout, KLM transportera cette année-là 345 passagers, 21,963 kilos de fret et 2,962 kilos de courrier postal.
En 1930, KLM lance une desserte régulière sur Batavia, l’actuelle Jakarta, capitale de l’Indonésie, ce qui formait à l’époque la plus longue liaison aérienne du monde et ce, dans tous les sens du terme : elle nécessitait 127 heures de vol et d’innombrables escales. Coût d’un billet aller/retour : l’équivalant actuel de 20 000 euros.
Quatre ans plus tard, KLM desservait Curaçao et Aruba, dans les Antilles, alors qu’en 1946, le transporteur néerlandais devenait le premier d’Europe à entamer une liaison avec New York, à bord d’appareils DC-4. Six ans plus tard, les passagers en première classe auraient droit à une petite porcelaine de Delft en forme de maisonnette traditionnelle, remplie d’alcool de genièvre, une tradition qui perdure aujourd’hui en classe affaires.
L’arrivée des turboréactés
Entretemps, KLM lançait le premier vol Amsterdam-Montréal; en 1960, elle mettait en service ses premiers appareils turboréactés (des DC-8), réduisant considérablement le temps de vol transatlantique.
En 2003, KLM se rapproche d’Air France et les deux transporteurs finissent par fusionner, au mois de mai de l’année suivante, une entente qui dure toujours. Toutes deux sont toujours membres de SkyTeam, deuxième plus grande alliance aérienne mondiale (derrière Star Alliance), qui comptera 20 transporteurs membres en septembre, quand SAS la rejoindra officiellement.
De nos jours, le réseau KLM relie les Pays-Bas à toutes les principales régions économiques du monde et constitue un moteur puissant pour l’économie néerlandaise.
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