Maintenant que le conflit avec le gouverneur DeSantis est terminé, l’entreprise voit grand et veut investir largement dans ses parcs floridiens.
Quelques mois après que Disney et les représentants nommés par le gouverneur Ron DeSantis ont convenu de mettre fin à un long combat juridique, les deux parties sont prêtes à approuver un accord qui pourrait amener la société à investir jusqu’à 17 milliards de dollars dans son complexe en Floride, en plus d’ouvrir la porte à un cinquième grand parc thématique à Walt Disney World.
Mercredi dernier, les cinq superviseurs nommés par Ron DeSantis ont voté pour donner leur approbation initiale à un nouvel accord de développement que les deux parties avaient convenu de négocier, après qu’un règlement ait mis fin à leurs poursuites judiciaires mutuelles devant les tribunaux d’État, en mars.
Un deuxième vote était nécessaire pour une approbation finale, et il était prévu pour la semaine prochaine.
« Nous nous dirigeons vers un nouveau chapitre, et je suis enthousiaste quant à la direction que les choses prennent, dit Charbel Barakat, vice-président du conseil du district. Je regrette seulement que nous n’ayons pas pu y arriver plus tôt. »
Woody Rodriguez, directeur des affaires extérieures pour les parcs Disney, a déclaré aux membres du conseil que l’accord permettra à la société de réaliser des investissements substantiels à Disney World.
Un accord de 15 ans
L’accord entre Disney et le Central Florida Tourism and Oversight District durerait les 15 prochaines années. Le district fournit des services municipaux tels que la lutte contre les incendies, la planification et le contrôle des moustiques, entre autres. Il était contrôlé par des partisans de Disney pendant la majeure partie de ses cinq décennies jusqu’à ce qu’il soit repris par les représentants de Ron DeSantis, l’année dernière.
Selon les termes de l’accord, Disney serait autorisé à construire un cinquième grand parc thématique à Disney World, ainsi que deux autres parcs de moindre envergure, comme des parcs aquatiques.
La société pourrait aussi augmenter le nombre de chambres d’hôtel sur sa propriété, les faisant passer de près de 40 000 unités à plus de 53 000, tout en augmentant la superficie des espaces de vente au détail et de restauration de plus de 20 %. Disney conserverait le contrôle de la hauteur des bâtiments en raison de son besoin de maintenir un environnement immersif.
En échange, Disney serait tenue de faire don d’un maximum de 100 acres (40 hectares) sur les 24 000 acres (9 700 hectares) de Disney World pour la construction de projets d’infrastructure contrôlés par le district. La société devrait également attribuer au moins la moitié de ses projets de construction à des entreprises basées en Floride et dépenser au moins 10 millions de dollars pour le logement abordable en Floride centrale.
Deux ans de litige
Le règlement de mars a mis fin à près de deux ans de litiges déclenchés par la prise de contrôle du district par DeSantis à la suite de l’opposition de l’entreprise à une loi de Floride surnommée « Don’t Say Gay » par ses détracteurs.
La loi de 2022 interdit les leçons en classe sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les premières années d’études, et elle a été défendue par le gouverneur républicain, qui a utilisé Disney comme bouc émissaire dans ses discours jusqu’à ce qu’il suspende sa campagne présidentielle, cette année.
En guise de représailles pour l’opposition de Disney à la loi controversée, Ron DeSantis a pris le contrôle du district gouvernemental par le biais d’une législation adoptée par la législature de Floride, contrôlée par les républicains, et il a nommé un nouveau conseil de superviseurs.
En réaction, Disney a poursuivi DeSantis et ses représentants en justice, affirmant que le droit à la libre expression de l’entreprise avait été violé pour avoir dénoncé la législation. Un juge fédéral a rejeté cette poursuite en janvier, mais Disney a fait appel. Dans le cadre du règlement de mars, Disney a accepté de suspendre l’appel de la poursuite fédérale.
De nouveaux accords
Avant que le contrôle du district ne passe des alliés de Disney aux représentants de DeSantis, au début de l’année dernière, les partisans de Disney au sein de son conseil avaient signé des accords avec Disney, lesquels transféraient le contrôle de la conception et de la construction à Disney World à la société.
Les nouveaux représentants de DeSantis ont affirmé que les « accords de dernière minute » avaient neutralisé leurs pouvoirs et le district a poursuivi la société devant un tribunal d’État à Orlando pour faire annuler les contrats.
Disney a déposé des demandes reconventionnelles, sommant notamment le tribunal d’État de déclarer les accords valides et exécutoires. Ces poursuites devant les tribunaux d’État ont été rejetées dans le cadre du règlement de mars.