La mesure devrait durer jusqu’à la mi-avril afin de contrer la hausse de la criminalité dans la capitale du Pérou et au-delà.

Depuis le début de la semaine, les habitants et les usagers des transports à Lima font face à des mesures de sécurité après que le gouvernement péruvien ait déclaré l’état d’urgence dans la capitale, afin de lutter contre l’augmentation du taux de criminalité.

Le directeur de la police nationale, Victor Sanabria, a annoncé l’augmentation des patrouilles dans les gares ferroviaires et routières, où des dizaines de milliers de passagers se rassemblent chaque matin.

Insécurité croissante

Certains habitants de cette ville de huit millions d’habitants ont déclaré se sentir toujours en insécurité.

« Nous avons été abandonnés et livrés à nous-mêmes », a déclaré Pedro Quispe, 48 ans, alors qu’il attendait un bus pour se rendre au centre-ville. « Si vous montez dans un bus, vous pouvez vous faire tirer dessus, si vous allez travailler, on peut vous demander de payer un racket », a-t-il ajouté.

Le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence alors qu’un groupe de législateurs préparait une motion de censure contre le ministre de l’Intérieur, Juan José Santivañez, accusé de ne pas avoir réussi à endiguer la montée de la criminalité.

Vague de crimes

Cette motion au parlement fait suite à une vague de crimes violents survenus le week-end dernier, notamment le meurtre, dimanche, de Paul Flores, un chanteur populaire tué lors d’une attaque nocturne contre le bus de son groupe.

Dans un autre incident, un objet a explosé samedi dans un restaurant de la capitale, blessant au moins 11 personnes.

L’état d’urgence devrait durer 30 jours et permettra au gouvernement de suspendre certaines libertés civiles, notamment le droit de réunion. Le décret autorise également la police à perquisitionner des domiciles sans mandat et à arrêter des citoyens sans l’ordre d’un juge. Une mesure similaire avait été appliquée de septembre à décembre.

Une année mouvementée

Le Pérou a enregistré 2 057 meurtres en 2024, contre 674 en 2017, selon les statistiques gouvernementales. Certains analystes estiment que le pays pourrait bientôt connaître des taux de criminalité aussi élevés que ceux de l’Équateur voisin.

Affaires mondiales Canada rappelle que pendant l’état d’urgence, les passants – y compris les touristes – doivent toujours avoir une pièce d’identité valide sur eux, car les force de sécurité peuvent la demander.