Meredith Burbidge de Direct Travel, Catherine Davis de Zebrano Travel, Susan Lawson de Trevello, et Karen Marquardt-Wyers de TTI Travel

Guerre commerciale Canada-USA : la demande pour le luxe reprend

Quand ceux qui apprécient les séjours haut de gamme veulent voyager, ils voyagent, peu importe la situation politique ou économique.


Selon un panel de détaillants spécialisés dans le voyage de luxe, qui ont pris part à une conférence de presse organisée par Virtuoso hier, les ventes de voyages de luxe ont peut-être connu un léger fléchissement en début d’année, mais les réservations sont reparties à la hausse.

« Ils continuent à prioriser les voyages, dit Catherine Davis, de Zebrano Travel. Ils partent. Je n’ai même pas vraiment vu de ralentissement. En tant qu’entreprise, nous sommes plus occupés que jamais! »

Selon elle, « le voyageur de l’ultraluxe est peut-être plus à l’aise avec l’incertitude, et il est aussi moins sensible aux prix. »

 

Une hausse de 10 %

Susan Lawson, directrice de l’engagement chez Trevello Travel Group, estime avoir assisté à une hausse des ventes de 10 % d’une année sur l’autre. « Les clients changent [de destination] au lieu d’annuler. »

L’impact de la guerre commerciale sur le secteur des voyages était un sujet central de la discussion, abordé d’emblée comme « l’éléphant dans la pièce », selon les mots de la modératrice Ùna O’Leary, directrice générale de Virtuoso pour le Canada.

Una O’Leary, directrice Générale de Virtuoso Canada, et Ryan Fraser, responsable du Marketing, Virtuoso Canada

Meredith Burbidge, responsable de l’engagement client loisirs chez Direct Travel, a expliqué quant à elle que les discussions autour de la guerre commerciale et des tarifs douaniers avaient effectivement provoqué du sur place dans les réservations pendant un moment, « mais cela commence déjà à s’estomper; les clients voyagent toujours, ils font simplement des choix différents. »

 

Les bons conseils font les bons agents

Karen Marquardt Wyers, conseillère en voyages chez TTI Travel, a indiqué que l’importance de ces choix place aujourd’hui, plus que jamais, les conseillers en voyages au centre de l’attention. « Vous devenez véritablement un conseiller et un collaborateur; c’est un partenariat. »

Lorsqu’on lui a demandé son conseil pour naviguer dans les décisions de voyage en ces temps de montagnes russes, Catherine Davis a rappelé qu’« il est essentiel d’utiliser un agent de voyages; c’est notre métier, on adore ça, et on est bons dans ce qu’on fait. »

Elle ajoute qu’elle vendait plus d’assurances voyage que jamais auparavant, une tendance largement répandue dans l’industrie en ce moment.

Le panel a également donné lieu à des conseils aux agents de voyages tentés de relayer leur frustration liée à la guerre commerciale sur les réseaux sociaux, avec des propos incendiaires. « Tout cela finira par se calmer et on s’en sortira, a-t-on pu entendre. Nous devons préserver nos relations avec nos amis et voisins de l’autre côté de la frontière. »

 

Des destinations en vogue

Avant la discussion du panel d’hier, Ùna O’Leary a révélé d’autres destinations tendance, issues des analyses du réseau Virtuoso.

Le réseau de voyages de luxe constate ainsi un « retour en force » vers l’Asie, avec une augmentation de 116 % pour Tokyo et de 196 % pour le Bhoutan. Les destinations au climat plus frais restent également très populaires, comme Courchevel (hausse de 132 %) et Val d’Isère (hausse de 457 %).

Les réservations dans la campagne anglaise, sans doute encouragées par le tourisme cinématographique autour de séries comme Bridgerton et Downton Abbey, ont aussi bondi de 173 %. D’autres grands gagnants : la Riviera athénienne (+132 %), la Sicile (+135 %) et Malte (+140 %).

Du côté du marché canadien, Ùna O’Leary a identifié plusieurs tendances : les Ice-olated Escapes, les voyages en solo et les aventures douces. Le bouche-à-oreille demeure très influent pour choisir une destination, et la gastronomie est toujours aussi en demande.

 

Autres tendances

La principale motivation des voyageurs canadiens haut de gamme reste la célébration d’événements marquants, suivie par l’envie de fuir l’hiver, d’explorer de nouvelles destinations, de passer du temps avec leurs proches et de profiter d’un bon moment de repos.

Les destinations montantes auprès des Canadiens comprennent le Portugal, l’Antarctique, le Costa Rica, l’Islande et la Colombie. Les villes préférées sont Lisbonne, Barcelone, Paris, Rome et Tokyo.

La panéliste Marquardt Wyers a aussi noté qu’avant que la guerre commerciale ne freine l’élan des voyages, ses clients planifiaient déjà leurs voyages du printemps 2025 à l’automne 2024.

Plusieurs panélistes ont comparé la planification de voyages à celle d’investissements, suggérant que certains clients s’en sortaient mieux avec une planification pluriannuelle. Par exemple, ceux qui souhaitent éviter l’effervescence du Jubilé à Rome cette année pourraient décider de repousser ce voyage à 2026 et choisir une autre destination en 2025.

 

Une fenêtre de réservation de 105 jours

Les données de Virtuoso révèlent enfin que la fenêtre moyenne de réservation au Canada est de 105 jours – un peu plus courte que la moyenne mondiale de 125 jours en 2024 (contre 118 jours en 2023).

En 2024, les ventes mondiales de Virtuoso ont augmenté de 22,4 %, et les ventes futures de voyages de loisirs ont grimpé de 33 %. Les réservations de croisières à venir ont progressé de 49 % sur un an, avec une hausse de 26 % pour les croisières océaniques, 31 % pour les croisières fluviales, 76 % pour les croisières en yacht et 35 % pour les croisières d’expédition.

La présence de Virtuoso au Canada a continué de croître pour atteindre 27 agences et un total de 1 435 conseillers en voyages (54 % indépendants, 46 % employés à temps plein).