Face à la détérioration de la situation sécuritaire au Moyen-Orient, Air Canada a décidé de prolonger la suspension de sa liaison quotidienne sans escale entre Toronto et Dubaï (DXB).
Annoncée initialement le 18 juin 2025, la mesure est désormais en vigueur jusqu’au 4 août 2025 inclus, et pourrait être prolongée à la suite d’une nouvelle évaluation de sécurité, réalisée en collaboration avec les autorités gouvernementales. La compagnie indique que les voyageurs détenant un billet émis au plus tard le 23 juin 2025, pour un voyage prévu entre le 23 juin et le 25 août 2025, se verront proposer plusieurs options :
- une nouvelle réservation à une date ultérieure, lorsque les vols reprendront ;
- un crédit voyage ;
- un remboursement complet si le vol a été annulé.
Si le vol est toujours prévu, les passagers peuvent demander un changement gratuit de date pour tout voyage jusqu’au 30 septembre 2025. « Si votre itinéraire est concerné, nous vous ferons parvenir un courriel détaillant vos options », précise Air Canada, en recommandant aux voyageurs ayant réservé par l’intermédiaire d’un agent de voyages de le contacter directement.
Cette suspension s’inscrit dans un contexte de perturbations majeures dans les grands hubs du Moyen-Orient. Emirates a suspendu tous ses vols vers l’Iran et l’Irak – y compris Bagdad et Bassorah – jusqu’au 30 juin inclus. D’autres vols de la compagnie ont été déviés pour éviter les zones de conflit, entraînant des retards pour certains itinéraires.
Etihad Airways, autre transporteur phare des Émirats arabes unis, a suspendu tous ses vols entre Abu Dhabi et Tel-Aviv jusqu’au 15 juillet, ainsi que plusieurs liaisons régionales en début de semaine, notamment avec Koweït, Doha, Dammam et Mascate. Gulf Air, la compagnie nationale du Bahreïn, a quant à elle prolongé l’annulation de ses vols vers la Jordanie jusqu’au 27 juin.
British Airways, Singapore Airlines et United Airlines ont également interrompu temporairement leurs liaisons avec Dubaï. United a suspendu ses vols entre Newark (New Jersey) et Dubaï jusqu’au 3 juillet. Ces décisions ont suivi les frappes américaines menées le 21 juin sur trois sites nucléaires en Iran, dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et l’Iran.
Depuis la fermeture temporaire de l’espace aérien au-dessus d’Israël, de l’Irak et de la Jordanie, plus de 150 compagnies aériennes, dont Air France-KLM, American Airlines et Japan Airlines, ont été contraintes d’annuler ou de détourner leurs vols.
Hassan Shahidi, président et chef de la direction de la Flight Safety Foundation, insiste sur l’importance pour les voyageurs de suivre les avis de sécurité émis par les autorités, notamment par le département d’État américain. Selon lui, la durée incertaine du conflit et une possible escalade pourraient entraîner des conséquences plus larges. « Au-delà des perturbations des réseaux aériens mondiaux, il deviendra extrêmement difficile pour les personnes cherchant à fuir les zones affectées de le faire sans accès aux vols commerciaux », met-il en garde.
Il rappelle aussi les dangers de survoler des zones de guerre, évoquant le drame du vol Malaysia Airlines MH17, abattu en 2014 au-dessus de l’Ukraine, causant la mort de 298 civils. « Nous prions pour une résolution rapide de ce conflit, surtout en ce qui concerne la protection du transport aérien civil. Nous ne voulons pas revivre un MH17, avec la perte d’innocentes vies par un missile… Nous ne voulons pas répéter cette histoire. »