Suzanne Acton-Gervais, une Montréalaise à la tête de l’ACTA

Rencontrée dans le cadre du Sommet de l’ACTA de Montréal, la nouvelle présidente de l’ACTA nous parle de ses priorités et des défis qui l’attendent.


Depuis son entrée en fonctions le 10 juillet, Suzanne Acton-Gervais ne s’est pas tourné les pouces, loin s’en faut.

« Mon été a été particulièrement occupé, et l’essentiel de mon temps a été consacré à la préparation des trois sommets de l’ACTA : celui de l’Ouest, celui de l’Est et celui du Québec », indique cette Montréalaise d’origine.

On ne sait trop si ses origines québécoises et son bilinguisme y sont pour quelque chose, mais toujours est-il que le Sommet d’hier, tenu au Marriott de l’aéroport de Montréal, a atteint des records d’affluence. Pas moins de 350 participants, conseillers, conférenciers et partenaires exposants se sont en effet réunis pour l’occasion. « Nous avons même dû imposer un quota pour le salon! », dit la nouvelle présidente.

Ces derniers temps, Mme Acton-Gervais a aussi procédé à plusieurs embauches : Yacine Bimich comme nouveau directeur du service aux membres au Québec; Marco Pozzobon, en tant que vice-président partenariats stratégiques et développement des affaires; et une troisième recrue qui entrera en fonctions lundi prochain, pour la soutenir à l’interne. « Ce dernier travaillera en étroite collaboration avec moi, au niveau des finances et des opérations », indique-t-elle.

 

Beaucoup de dossiers à régler

Il faut dire qu’avec tous les dossiers en cours, l’ACTA a bien du pain sur la planche. Mme Acton-Gervais se dit d’ailleurs surprise par le nombre de défis qui l’attendaient dès son arrivée. « Mais j’ai bien confiance que l’ACTA est prête à réagir et à apporter les changements nécessaires », dit-elle.

Parmi ses dossiers prioritaires figurent le retrait des barrières interprovinciales, notamment en ce qui a trait à la réciprocité quant aux informations d’identification des assurances voyage, dont les règles varient d’une province à l’autre. « Le momentum est là puisque le fédéral travaille déjà à faire tomber les barrières entre les provinces à plusieurs niveaux, dans l’esprit du Canada fort voulu par le gouvernement Carney », explique Suzanne Acton-Gervais.

Un autre dossier qui lui tient déjà à cœur est celui de la relève. « Nous vivons dans un monde et dans une industrie du voyage de plus en plus complexes et nous voulons faire comprendre aux consommateurs que l’agent de voyage ne représente pas un coût mais bien un investissement », dit-elle.

Encore faut-il que la relève en soit elle-même consciente, ce qui n’est pas toujours le cas, constate Suzanne Acton-Gervais. « Nous avons du travail à faire pour que la nouvelle génération soit au courant de l’existence-même de cette profession, ce qui n’est pas toujours le cas, comme on a pu le constater lors du panel de ce matin où on a vu que les jeunes cherchent de plus en plus des conseils de voyages sur Tik Tok et d’autres réseaux sociaux. »

À cet égard, elle voit en l’IA un allié plutôt qu’on concurrent. « C’est un outil de plus pour nous, de la même manière que le Web l’est devenu au fil des ans. L’IA ne remplacera jamais le côté humain de l’agent, son expertise, son empathie. Lorsque quelqu’un a besoin d’assistance, le contact humain de l’agent rassure toujours. »

Crédit: Gary Lawrence

 

Une proximité pour revendiquer

Pour ce qui est des représentations au fédéral, on peut dire que l’ACTA est bien tombée avec sa nouvelle présidente. « Je vis à Ottawa, alors c’est fort pratique pour moi pour approcher les membres du Parlement », dit Suzanne Acton-Gervais.

Avant même d’entrer en fonction, elle avait d’ailleurs mis un pied dans l’ACTA après avoir collaboré avec Wendy Paradis, présidente sortante de l’Association, dans le cadre de la Table ronde canadienne sur les voyages et le tourisme, une initiative nationale de défense des intérêts visant à favoriser la reprise de l’ensemble de l’industrie du voyage et du tourisme.

Jusqu’à tout récemment, Suzanne Acton-Gervais occupait par ailleurs le poste de vice-présidente, Relations avec les intervenants et affaires réglementaires, au sein du Conseil national des lignes aériennes du Canada (CNLA). Elle a également œuvré à l’Association du transport aérien international (IATA), au Conseil international des aéroports (ACI World), à Transports Canada et chez Air Canada. Autant d’expériences qui ont alimenté son réseau de contact et catalysé son expertise.

« Elle possède une vaste expérience en matière de défense des intérêts auprès des gouvernements fédéral et étrangers », rappellait récemment Wendy Paradis. Dès son entrée en poste, Suzanne Acton-Gervais se réjouissait à l’idée de poursuivre cet engagement auprès du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux d’un océan à l’autre.

 

Bientôt plus de membres francophones?

Du reste, il ne serait pas surprenant que la présence d’une francophone bilingue à la tête de l’ACTA suscite de l’intérêt auprès d’une certaine frange de francophones qui l’ignorait peut-être jusqu’ici. « J’espère bien que nous recruterons plus de francophones, dit-elle. Dans le panel de ce matin, j’ai été surprise de voir un conseiller en voyages francophone venir de l’Île-du-Prince-Édouard! », dit-elle.

Mais peu importe l’origine des membres, la nouvelle présidente veut vraiment continuer à en attirer de nouveaux et travailler près d’eux, être là pour eux et les accompagner tout au long de leur carrière. Surtout dans ce monde du voyage en perpétuel changement.

« Au-delà des défis qui nous occupent présentement, d’autres surviendront sans nul doute au cours des prochaines années, dit-elle. Le monde du voyage est fait d’inconnu et d’imprévus, que ce soit pour des raisons géopolitiques, climatiques ou de consommation. Et l’ACTA sera toujours là pour relever les défis qui en découleront. »