Les pilotes pourraient déclencher une grève dès le mois prochain si les négociations ne débouchent pas.
Déçus par des négociations qu’ils disent infructueuses, les dirigeants du groupe des pilotes d’Air Transat demanderont à leurs membres, représentés par l’Air Line Pilots Association, Int’l (ALPA), de leur donner l’autorisation de déclencher une grève si aucun accord n’est conclu d’ici le 10 décembre.
L’équipe de négociation des pilotes a indiqué que les pourparlers ont été d’une lenteur frustrante, « la compagnie passant très peu de temps à la table des négociations et mettant des mois à soumettre des contre-propositions », assure l’ALPA.
Les pilotes veulent obtenir des salaires et des conditions de travail conformes aux normes de l’industrie, et ils considèrent les offres de la compagnie aérienne inadéquates et parfois profondément décevantes.
10 mois de négos
L’ALPA a entamé les négociations contractuelles avec Air Transat en janvier de cette année. Les parties sont entrées en conciliation le 19 septembre et celle-ci devrait se poursuivre jusqu’au 18 novembre. Si aucun accord n’est conclu d’ici là, une période de réflexion de 21 jours débutera le lendemain, le 21 novembre.
« Nous ne voulons pas faire la grève; nous voulons un contrat moderne qui reflète le travail que nous faisons, indique le commandant Bradley Small, président du CEP d’Air Transat. Mais si une grève est nécessaire, nous sommes prêts et convaincus que nos 700 membres nous donneront massivement l’autorité de la déclencher. »
Air Transat réplique
Contacté par Profession Voyages, Air Transat a pour sa part indiqué que « les négociations avec l’ALPA sont une priorité pour Transat » et que « le comité accorde toute son attention à ce processus qui a débuté en janvier dernier, trois mois avant l’expiration de la convention collective », indique Andréan Gagné, directrice principale, communications, affaires publiques et responsabilité d’entreprise d’Air Transat.
Le transporteur ajoute qu’il estime encore demeurer dans des délais raisonnables. « D’entrée de jeu, les deux parties ont convenu de procéder à une refonte exhaustive de la convention collective, conscientes du calendrier nécessaire afin d’assurer un travail rigoureux », de poursuivre Andréan Gagné.
Une menace de grève précoce?
« Compte tenu des discussions productives qui ont cours de façon intensive avec l’appui des conciliatrices nommées par le ministre du Travail, nous jugeons précoces ces propos de l’ALPA », d’ajouter Andréan Gagné. « Néanmoins, la tenue d’un vote d’autorisation de grève fait partie du cours normal d’une négociation collective. Nos opérations et activités se poursuivent normalement. »
Le transporteur dit enfin avoir comme objectif « de conclure à la table une convention collective compétitive à la satisfaction des parties », assure Andréan Gagné.