Lieu de naissance de Champlain et point de départ de tant de colons de qui descendent les francophones d’Amérique, ce département français joue la carte du tourisme de racines.

Hier matin (jeudi), Atout France et le département de Charente-Maritime recevaient des membres de la presse à l’hôtel Birks de Montréal, à l’occasion du lancement d’une initiative visant à valoriser un tourisme « de mémoire et d’émotions ».

De fait, une histoire commune unit les Canadiens à ce coin de pays : au XVII^e siècle, La Rochelle fut l’un principaux ports d’embarquement des colons français vers le Nouveau Monde, dont l’Acadie (l’actuel Nouveau-Brunswick). Aujourd’hui, certains estiment à sept millions le nombre des descendants d’Acadiens dans le monde. Au Québec, plus d’un million de personnes auraient des origines acadiennes.

Vue aérienne sur la citadelle de Brouage ©Arthur HABUDZIK ; Charentes Tourisme

L’opération séduction du département s’inscrivait dans le cadre plus large d’un accord de coopération d’une durée de cinq ans, signé récemment entre ce dernier et le Nouveau-Brunswick.

« Cet accord permettra de créer des projets axés sur le développement économique du territoire, et l’un d’eux est le tourisme autour du thème des racines, car nous avons la volonté de sensibiliser les jeunes générations à leurs origines », a expliqué Sylvaine Courant, cheffe du service du développement international du département.

Cette volonté de retisser des liens entre les deux rives de l’Atlantique s’incarne dans une offre touristique riche, à « dimension émotionnelle », ont souligné les représentants du département.

Plus que des côtes et des plages

« La Charente-Maritime, c’est 460 km de côtes, dont 150 km de plages, mais ce n’est pas tout ! » a lancé Stéphane Morand, directeur de la coopération à Charentes Tourisme.

C’est bien sûr aussi Brouage, la ville natale de Samuel de Champlain qui, avant de fonder Québec, a accosté au Nouveau-Brunswick pour y fonder la première colonie de l’Acadie : la belle ville de Rochefort et sa Corderie royale.

Mais c’est également La Rochelle et quatre îles à sillonner, soit l’île de Ré, d’Oléron, d’Aix et de Madame. C’est le cognac, le vin et le fameux pineau des Charentes. « Et c’est un patrimoine naturel bien préservé avec, entre autres, 14 espaces naturels, une particularité locale équivalent à des sites naturels protégés », a fait valoir le directeur.

Brouage ©Sébastien LAVAL ; Charentes Tourisme

Un tourisme porteur de sens

Des exemples d’itinéraires* ont été présentés afin de mettre en lumière les riches expériences qu’offre la destination. Ainsi, en trois jours, le parcours Aux sources de l’Acadie comprend d’abord La Rochelle, jumelée à Québec, la découverte du vieux port, ses tours, le Musée Maritime, les Archives, le Musée du Nouveau Monde sans oublier les Francofolies, si on y est en juillet.

Le deuxième jour, cap sur Rochefort, la Corderie, l’arsenal historique et Oceana Lumina, un spectacle immersif signé Moment Factory. Au jour 3, place à Brouage, à l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul au détour de ses petites rues, de même que les visites théâtralisées Champlain à Brouage, proposées par l’Office de tourisme, et l’exposition immersive Brouage se la raconte. Marennes-Hiers-Brouage est par ailleurs jumelée à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, depuis 70 ans.

Cycliste aux abords de la citadelle de Brouage ©Arthur HABUDZIK ; Charentes Tourisme

De Saintes à fort Boyard

Plusieurs autres sites emblématiques peuvent enrichir ce circuit, parmi lesquels Saintes, pour son festival de musiques actuelles, Transe Atlantique, où l’on projette de créer, l’été prochain, une scène acadienne; Royan, ville natale de Pierre Dugua de Mons, cofondateur de l’Acadie, pour son architecture Belle Époque; Marennes-Oléron, entre autres pour ses huîtres IGP; et le marais poitevin, une vraie « Venise verte ».

Quant au fort Boyard, mis de l’avant par l’émission de télé éponyme, il est présentement en cours de restauration et devrait rouvrir en 2028.

Vue aérienne sur la citadelle de Brouage ©Arthur HABUDZIK ; Charentes Tourisme

Morand a rappelé que dans le département voisin de Vienne, la Maison de l’Acadie (un lieu de mémoire et de recherches généalogiques) et les Fermes de la Ligue acadiennes (un ensemble de constructions du XVIII^esiècle illustrant la vie des familles acadiennes exilées lors du Grand Dérangement), sont également à visiter.

S’il est vrai que le consommateur est un peu noyé sous toutes les propositions d’évasion qu’on lui fait, Mme Courant est d’avis que celle de la Charente-Maritime se démarque par sa dimension patrimoniale et humaine. « Ce n’est pas seulement un voyage en France, c’est un voyage vers ses racines », dit-elle.

Ce week-end, la délégation de Charente-Maritime sera présente au SITV; on peut y demander la brochure La Charente-Maritime, terre de racines acadiennes pour découvrir les autres circuits expérientiels de la région.

Info : la.charente-maritime.fr