De nouvelles mesures frontalières en Europe alors que la sécurité se renforce

Après le EES (ou SES en français), l’ETIAS fera son apparition à la fin de 2026 aux postes de contrôles douaniers de 30 pays européens participants


De nombreux voyageurs canadiens à destination de l’Europe devront bientôt fournir davantage d’informations personnelles, alors que les autorités mettent en place de nouvelles mesures de sécurité.

Les pays européens déploient en effet un système de gestion des frontières visant à enregistrer les personnes effectuant de courts séjours. À partir de la fin de l’année prochaine, de nombreux visiteurs devront ainsi obtenir à l’avance une autorisation de voyage électronique.

 

Le SES, ou EES

La première initiative, le SES (Système d’entrée/sortie, ou Entry/Exit System – EES), vise à moderniser la gestion des frontières dans les 29 pays européens qui utiliseront ce dispositif. Il permet d’enregistrer électroniquement les entrées, sorties et refus d’entrée des ressortissants non européens.

Mis en place progressivement depuis octobre dernier et prévu pour être pleinement opérationnel d’ici le 10 avril prochain, ce système s’appliquera aux visiteurs titulaires d’un visa de court séjour, ainsi qu’aux voyageurs — dont beaucoup proviennent du Canada — dispensés de visa pour un séjour maximal de 90 jours sur une période de 180 jours.

Le SES utilisera divers moyens technologiques, notamment des bornes électroniques, pour recueillir des images faciales et des empreintes digitales afin de vérifier l’identité des voyageurs. Les autorités indiquent que ces données biométriques aideront à déterminer si certaines personnes dépassent la durée autorisée de leur séjour et contribueront à lutter contre le crime organisé et le terrorisme.

Le système d’entrée/sortie a été mis en place parce que l’Europe manquait depuis trop longtemps d’une vue d’ensemble centralisée des entrées, des sorties et des séjours, estime Uku Sarekanno, directeur exécutif adjoint de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.

« En Europe, si l’on regarde les chiffres, la migration irrégulière est en baisse, a déclaré ce dernier lors d’une récente visite à Ottawa pour rencontrer ses homologues. Mais en même temps, le sujet reste très présent à l’ordre du jour politique. »

Ces nouvelles mesures répondent donc aux préoccupations des électeurs et contribuent à renforcer la confiance envers le système, a-t-il ajouté.

 

L’ETIAS, une autorisation de voyage obligatoire à la fin de 2026

Vers la fin de l’année prochaine entrera également en vigueur une deuxième mesure : le Système européen d’information et d’autorisation concernant les voyages (ETIAS, ou European Travel Information and Authorization System).

Cette autorisation de voyage deviendra obligatoire pour les ressortissants de pays dispensés de visa souhaitant se rendre dans l’un des 30 pays européens participants.

En 2016, le Canada avait instauré une exigence similaire pour la plupart des visiteurs dispensés de visa voyageant par avion, sous la forme de l’Autorisation de voyage électronique (AVE).

À partir de la fin de l’année prochaine, l’autorisation ETIAS pourra être achetée en ligne au coût de 20 euros. Les demandeurs de moins de 18 ans ou de plus de 70 ans seront notamment exemptés de frais.

 

Un traitement rapido presto

Les responsables européens précisent que la majorité des demandes seront traitées en quelques minutes, bien que certaines puissent nécessiter plus de temps.

Selon Uku Sarekanno, cette autorisation permettra aux autorités frontalières européennes de savoir à l’avance qui arrive sur leur territoire, avant même l’embarquement des vols. « Les risques doivent être mieux gérés », a-t-il expliqué.

L’autorisation ETIAS, liée électroniquement au passeport du voyageur, sera valide jusqu’à trois ans ou jusqu’à l’expiration du passeport, selon la première de ces deux échéances.

Elle permettra au titulaire d’entrer autant de fois qu’il le souhaite dans les pays participants pour des séjours de courte durée. Les autorités précisent toutefois que l’autorisation de voyage ne garantit pas l’entrée, et qu’un agent des frontières pourra toujours demander à voir le passeport et d’autres documents.

Les voyageurs sont donc invités à faire leur demande avant d’acheter leur billet d’avion ou de réserver leur hébergement.

 

Gare aux arnaques

Les responsables mettent également en garde contre les arnaques en ligne, certains fraudeurs tentant déjà de tirer profit du système ETIAS, alors même qu’il n’est pas encore en vigueur.

Enfin, Uku Sarekanno a indiqué que les autorités espèrent que ces nouvelles mesures permettront une expérience plus rapide et fluide aux frontières européennes, tout en libérant les agents pour d’autres tâches. « Mais tout cela prend du temps, a-t-il reconnu. Au cours des prochaines années, nous serons occupés à mettre en œuvre ces systèmes, avant de pouvoir bâtir sur ces bases. »