Rare mélange d’exotisme, de sites historiques, de plages et d’un accès au plus grand désert du monde – le tout en français –, la Tunisie mérite bien son surnom de « petite perle du Maghreb ». Notre collaborateur en arrive et nous raconte.

Notre périple débute dans la ville de Kairouan, à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. À sa fondation, autour de l’an 670, elle fut la première localité arabe et musulmane d’Afrique du Nord.

Elle est considérée aujourd’hui comme la quatrième ville sainte de l’Islam et la première d’Afrique. Le tourisme religieux y est donc très important, surtout pendant les festivités entourant la naissance du Prophète de l’Islam, à l’automne.

La grande mosquée de Kairouan, qui date de la fondation de la ville, est assurément à voir. Son immense minaret et certains de ses éléments architecturaux (colonnes, pierres, arches…), qui ont été puisés à même des ruines romaines ou byzantines, impressionnent. La médina (vieille ville) de Kairouan est également intéressante, avec ses belles portes aux motifs berbères et ses rues tranquilles où se promènent de nombreux chats.

Le soir, nous avons dormi dans la maison d’hôte Dar Hassine Allani, qui accueille les visiteurs dans une superbe maison historique de la fin du XVIIIe siècle. Elle possède une agréable cour intérieure ainsi que de confortables chambres qui donnent l’impression de voyager dans le temps. On y est reçu par la sympathique Feten Khadraoui, qui prépare des déjeuners typiques tunisiens concoctés à partir de toutes les spécialités de la région.

Cour intérieure de la maison d’hôte Dar Hassin Alani à Kairouan :: Crédit: Gabriel Anctil

D’impressionnantes ruines romaines

De par sa situation géographique unique, au centre du Maghreb et avec l’Italie (la Sicile) à 140 km droit en face, la Tunisie a été pendant des siècles au carrefour de nombreuses civilisations. Ainsi, nous y retrouvons des traces des empires phénicien, carthaginois, romain, byzantin, arabe puis français, qui s’y sont succédé.

Les deux lieux archéologiques les plus impressionnants que nous avons visités sont romains et se complètent, en quelque sorte. Le premier est situé en bordure de la ville de Sbeïtla, à un peu moins de deux heures de route au sud-ouest de Kairouan. S’y trouve un site exceptionnel centré autour du capitole romain qui est constitué de trois temples dédiés aux dieux Jupiter, Junon et Minerve. Des thermes publics, un arc de triomphe ainsi qu’un amphithéâtre peuvent également y être admirés.

Les trois temples romains à Sbeït :: Crédit: Gabriel Anctil

Dans la direction inverse, à une heure et quart de Kairouan, se trouve à El Jem, le troisième plus grand colisée romain du monde, après celui de Rome et de Capoue, en Italie. Datant du IIIe siècle, il permet de vivre une véritable plongée dans l’univers des gladiateurs, des combats de fauves et des courses de chars qui passionnaient tant les habitants de l’Empire romain. Il est possible de parcourir les gradins, qui pouvaient jadis recevoir jusqu’à 30 000 spectateurs, ainsi que les galeries où étaient emprisonnés les animaux de même que les esclaves qui étaient forcés de se battre devant une foule en délire.

Chaque été, vers la mi-août, le Festival international de musique symphonique d’El Jem présente de grands spectacles dans le Colisée, et ce depuis 1986. Une occasion unique d’assister à des prestations musicales de grande qualité, dans ce cadre unique et millénaire.

Le colisée romain à El Jem :: Crédit: Gabriel Anctil

La porte du désert

Après un périple de près de six heures depuis Tunis, nous arrivons à la ville de Douz, d’où partent de nombreux rallyes qui se déroulent dans le désert du Sahara, situé à quelques pas de là.

Nous y avons effectué une balade à dos de chameaux d’une durée de deux heures, qui nous a donné un avant-goût de ces espaces vides et sablonneux. De nombreuses expéditions dans le désert, de quelques heures à quelques jours, y sont offertes, ainsi que des parcours en véhicules tout-terrain, pour ceux qui souhaiteraient attaquer les dunes avec plus de vitesse.

Chameaux dans le désert du Sahara :: Crédit: Gabriel Anctil

La région est également connue pour avoir été le décor de certains films de la série Star Wars. Tel Luke Skywalker, on peut y visiter de fascinantes habitations troglodytiques près du village de Matmata, où les occupants offrent du thé et du miel qu’ils cultivent dans cet environnement désertique. On peut également manger et même dormir à l’hôtel Sidi Idriss, où ont été tournées des scènes du premier film de la série, Un nouvel espoir (1977), ainsi que dans les suites comme La Menace fantôme (1999) et L’Attaque des clones (2002).

Site de tournage des films Star Wars à l’Hôtel Sidi Idriss :: Crédit: Gabriel Anctil

Des plages surprenantes

Comme le souligne Karima Ben Hamda, chargée de communications à l’Office national du tourisme tunisien, « le climat chaud de la Tunisie répond aux besoins des Québécois qui souhaitent fuir le froid, mais le pays offre aussi une gastronomie, une histoire et des plages qui répondront à leurs attentes. »

Nous avons justement pu nous rendre sur l’île de Djerba, un des hauts lieux du tourisme tunisien, pour constater à quel point les plages de sable blanc du pays sont magnifiques. « Djerba possède une grande offre d’hôtels, de terrains de golf et d’activités pour les adultes et la famille », d’ajouter Mme Ben Hamda.

Sur place, nous avons logé à l’hôtel Djerba Golf Resort & Spa, situé aux abords de la Méditerranée. Ses chambres sont spacieuses, sa piscine extérieure est fort agréable et il suffit de quelques minutes à pied pour atteindre la plage.

Piscine de l’hôtel Djerba Golf Resort & Spa :: Crédit: Gabriel Anctil

De l’hôtel, il est facile de rejoindre Sidi Yati en voiture, où la population et les visiteurs se donnent rendez-vous pour admirer le soleil couler dans la mer et colorer le ciel de ses rouges et de ses orangés, en fin de journée.

Un nouveau festival axé sur les montgolfières, le Balloon Event Show, a vu le jour cette année, à Djerba (mais aussi à Douz et Tozeur). Celui-ci est axé autour d’une offre de tours en ballon, de spectacles de drones ainsi que de performances musicales. L’événement de clôture de cette première édition a donné lieu à une prestation du populaire rappeur tunisien Balti, à Djerba; l’événement est appelé à revenir l’année prochaine.

Détente à Sousse

Pour clore notre périple, nous avons mis le cap pour la banlieue de la ville de Sousse, à l’hôtel Royal Thalassa Monastir. Spécialisé dans les traitements de thalassothérapie, comme de nombreux établissements dans la région, l’hôtel offre toute une gamme de soins pour se détendre et chouchouter son corps : massages, saunas, bassins d’eau de mer, hammams…

Bassins d’eau de mer à l’hôtel Royal Thalassa Monastir :: Crédit: Gabriel Anctil

Comme l’explique Anis Ben Salah, responsable des ventes de l’hôtel, « notre établissement cinq étoiles utilise les bienfaits de la mer et les expertises de nos employés pour que les clients puissent profiter d’un séjour agréable et revigorant dans notre région. »

Les installations de l’hôtel sont vastes, récentes et agréables à utiliser. Elles peuvent être combinées avec des journées à la plage, qui est ici également située à quelques mètres des chambres.

Enfin, ceux qui désirent explorer les environs ont tout avantage à investir la médina de Sousse, située tout près, et qui est particulièrement jolie avec ses multiples boutiques, ses nombreux escaliers et ses restaurants en bord de mer.

De quoi se mettre l’eau à la bouche pour vouloir en découvrir plus, dans ce pays qui a résolument beaucoup à offrir et qui permet de vivre des expériences mémorables et des plus riches.

La Tunisie en chiffres

• plus de 10 millions de touristes par année (10 248 968 en 2024)
• 71 716 touristes nord-américains, dont plus de 30 000 touristes canadiens
• environ 700 hôtels
• plus de 400 restaurants touristiques
• près de 60 centres de thalasso
• 10 terrains de golf
• 9 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO
• 9 aéroports internationaux
• 8 ports de plaisance

À savoir

Tunisair relie Montréal à Tunis, trois à cinq fois par semaine, selon la saison en environ 8 h de vol. tunisair.com/fr-ca