Le shutdown a coûté 200 millions $US à Delta Air Lines

La plus longue fermeture gouvernementale jamais enregistrée a coûté à Delta Air Lines environ 200 millions $US, a déclaré mercredi le PDG du transporteur Ed Bastian, dans la première divulgation de l’impact financier du shutdown par une compagnie aérienne états-unienne.

Ed Bastian a ains indiqué aux investisseurs que les remboursements « ont fortement augmenté » tandis que les réservations ont ralenti en raison de l’incertitude entourant les voyages aériens causée par la paralysie gouvernementale de 43 jours, contribuant à une perte d’environ 25 cents par action pour Delta.

La fermeture, qui a débuté le 1er octobre, a entraîné de longs retards dans les principaux aéroports et des annulations de vols historiques dans 40 des aéroports les plus achalandés du pays, alors qu’un nombre croissant de contrôleurs aériens non rémunérés ne se présentaient plus au travail, invoquant un stress accru et la nécessité de cumuler des emplois secondaires.

Des tas de vols annulés

Alors que la fermeture s’étirait pour un deuxième mois, la Federal Aviation Administration (FAA) a émis un ordre d’urgence exigeant que les compagnies aériennes commerciales annulent jusqu’à 6 % de leurs vols intérieurs — une décision que le secrétaire aux Transports, Sean Duffy, a qualifiée de nécessaire pour garantir la sécurité des déplacements aériens.

« Quand le secrétaire aux Transports dit aux gens que nous n’avons pas assez de contrôleurs, remettant ainsi en question d’une certaine façon la sécurité des voyages — ce qui n’était jamais arrivé auparavant —, cela a poussé davantage de clients à reporter la réservation de leurs voyages des Fêtes », a expliqué Ed Bastian.

Plus de 10 000 vols ont ainsi été annulés entre le 7 novembre, lorsque l’ordre de la FAA est entré en vigueur, et le 16 novembre, date à laquelle les restrictions ont été complètement levées, soit moins de deux semaines avant Thanksgiving, la période de voyages la plus achalandée aux États-Unis.

Des impacts terminés

Malgré la perturbation du transport aérien, Bastian a indiqué mercredi qu’il croit que les impacts de la fermeture sont désormais « derrière nous ».

Il a affirmé que Delta avait connu une semaine de Thanksgiving très chargée et que les réservations jusqu’à la fin de l’année, particulièrement autour de Noël et du Jour de l’An, étaient « vraiment fortes ».

« Je pense que nous avons passé le cap et que c’était transitoire », a déclaré Ed Bastian au sujet du shutdown. « Nous envisageons un mois de décembre solide, une belle fin d’année. »

Les aéroports touchés par les restrictions de vols durant la fermeture comprenaient de grandes plaques tournantes à New York, Chicago, Los Angeles et Atlanta. Les réductions de vols ont d’abord été de 4 %, puis elles ont augmenté jusqu’à 6 % avant que la FAA ne les ramène à 3 %, invoquant des améliorations continues dans les effectifs des contrôleurs aériens après la fin de la fermeture le 12 novembre.

Des travailleurs lésés

Pendant la fermeture, Trump a utilisé les médias sociaux pour presser les contrôleurs de « retourner au travail, MAINTENANT !!! » Il a réclamé un bonus de 10 000 $ pour ceux qui restaient en poste et proposé de réduire la paie de ceux qui ne le faisaient pas.

Une semaine après la fin de la fermeture, la FAA a annoncé que seuls 776 contrôleurs et techniciens ayant affiché une assiduité parfaite recevraient des primes, laissant de côté près de 20 000 autres travailleurs.

Mercredi, la sénatrice Tammy Duckworth, membre de haut rang du sous-comité sénatorial de l’aviation, de l’espace et de l’innovation, a envoyé une lettre à Sean Duffy pour exiger qu’il accorde également des primes aux autres employés de la FAA.

« Il est injuste de pénaliser financièrement ces employés fédéraux pour avoir dû gérer de manière responsable des situations personnelles indépendantes de leur volonté alors qu’ils travaillaient sans être payés », a-t-elle indiqué.

Sean Duffy n’a pas immédiatement réagi à la lettre mercredi, mais lorsqu’il a été interrogé sur les primes la semaine dernière lors d’une conférence de presse précédant la période de voyages de Thanksgiving, il a affirmé que lui et le directeur de la FAA reconnaissaient « les circonstances difficiles auxquelles nos contrôleurs étaient confrontés » durant la fermeture. Mais il a également soutenu qu’un seuil pour les primes était nécessaire mais que tous les contrôleurs et techniciens forcés de travailler sans être payés recevraient leur plein salaire rétroactivement.