Une grève perturbe les voyages et les transports au Portugal

À l’aéroport de Lisbonne, des dizaines de vols ont été annulés tandis que pilotes, agents de bord et bagagistes cessaient de travailler.


Décidément, les grèves ont la cote, en décembre.

Une grève déclenchée par les deux principales confédérations syndicales du Portugal perturbe ainsi fortement les déplacements, ce jeudi. Les services gouvernementaux et municipaux, y compris la collecte des déchets, ont aussi été durement touchés.

Les deux organisations syndicales, qui représentent près d’un million de travailleurs portugais, affirment qu’il pourrait s’agir de la plus grande mobilisation depuis plus de dix ans, alors qu’elles contestent les changements prévus aux lois du travail par le gouvernement de centre-droit.

Les syndicats soutiennent que ces modifications retirent des droits aux travailleurs, tandis que le gouvernement affirme qu’elles sont nécessaires pour rendre l’économie plus souple et stimuler la croissance.

Le centre de Lisbonne était étonnamment calme, avec peu de piétons et un trafic léger par rapport à un jour de semaine ordinaire dans la capitale, alors que certains étaient en arrêt de travail et que d’autres restaient travailler à la maison pour éviter les perturbations dans les transports.

 

Plusieurs vols annulés

À l’aéroport international de Lisbonne, des dizaines de vols ont été annulés tandis que pilotes, agents de bord et bagagistes cessaient le travail. L’aéroport restait ouvert, mais pratiquement désert.

Le transporteur national TAP Air Portugal n’a assuré que 63 de ses 283 vols prévus, conformément au niveau minimal de service exigé par la loi. La compagnie avait déjà prévenu les passagers de la grève et proposé de les reprogrammer sur d’autres vols.

Les services de train et de bus à travers le Portugal fonctionnaient également en mode réduit. Le métro de Lisbonne a indiqué que les services avaient été suspendus à 23 h mercredi et ne reprendraient que vendredi matin.

Les entreprises privées étaient également touchées, des fabricants et sociétés de distribution signalant des arrêts de travail.

 

Une économie modeste

Le Portugal possède l’une des plus petites économies de l’Union européenne, et ses travailleurs comptent parmi les moins bien payés du bloc des 27. Le salaire mensuel moyen est d’environ 1 600 euros (1 870 dollars) avant impôts, selon l’Institut national de la statistique. Le salaire minimum mensuel, gagné par des centaines de milliers de travailleurs, est de 870 euros (1 018 dollars) avant impôts.

Les Portugais sont également frappés par la crise du logement et du coût de la vie, les prix de l’immobilier grimpant en flèche et l’inflation se maintenant légèrement au-dessus de 2 %.

La Commission européenne prévoit pour le Portugal une croissance du PIB d’environ 2 % cette année, au-dessus de la moyenne de 1,4 % dans l’UE. Le chômage est inférieur à 6 %, à peu près dans la moyenne européenne.

Les syndicats avaient prévu des marches dans les rues plus tard jeudi. C’est la première fois depuis 2013 que les deux grandes organisations — l’Union générale des travailleurs et la Confédération générale des travailleurs portugais — unissent leurs forces.

Le Premier ministre social-démocrate, Luis Montenegro, a qualifié la grève d’« insensée » au motif que le pays se porte bien.

Helena Alves et Armando Franca, à Lisbonne, Portugal, ont contribué à ce reportage.