Par Aude Lenoir, Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat – Page de l’analyse ICI –
Les Québécois, les Ontariens, les Américains et les Français s’inspirent et planifient leurs voyages d’agrément chacun à leur manière, et certains de leurs comportements sont surprenants !
La firme Léger a effectué une enquête pour le compte du ministère du Tourisme du Québec afin de connaître le comportement de voyage de ses principaux marchés. Le sondage a été mené en ligne en octobre 2016 auprès de Canadiens, d’Américains et de Français.
Les marchés sélectionnés pour cette analyse sont les Québécois (n=1204), les Ontariens (n=1003), les Américains de la Nouvelle-Angleterre (n=1610) et de l’Atlantique-Centre (n=1216). Pour se qualifier, ils devaient avoir effectué au moins un voyage d’agrément en dehors de leur province (pour les Canadiens), de leur État (dans le cas des voyageurs de la Nouvelle-Angleterre à l’exception de Boston) ou de leur aire urbaine de résidence (pour les autres marchés) au cours des trois dernières années.
INSPIRATION : L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR
Lors de leur dernier voyage d’agrément en dehors de la province, les Québécois ont choisi leur destination principalement en raison de sa notoriété (22 %). Les expériences thématiques et les forfaits tout inclus ont aussi été déterminants pour leur choix. D’ailleurs, ce dernier élément (19 %) représente la proportion la plus élevée parmi l’ensemble des marchés sondés (voir le graphique 1).
Le dernier voyage d’agrément des Ontariens a été essentiellement motivé par la visite de parents et d’amis (27 %). C’est aussi le principal marché qui justifie son déplacement par ce motif. Le type d’expériences telles que les voyages romantiques, d’apprentissage ou encore culinaires influencent particulièrement les Américains dans le choix de la destination. Fait à noter, le type d’expériences a plus de poids que les activités pour tous les marchés cibles (mis à part les Français qui leur accordent la même importance).
Le tiers des voyageurs français a principalement été motivé par la notoriété, la réputation et l’image de la destination elle-même, soit la plus forte proportion parmi tous les marchés géographiques.
CRITÈRES DE SÉLECTION D’UNE DESTINATION
Environ six voyageurs québécois et ontariens sur dix choisissent une destination selon le prix de l’hébergement et la température (voir le graphique 2). Ces deux critères de sélection sont aussi les plus influents pour les répondants américains. De manière générale, les voyageurs nord-américains partagent davantage de similarités qu’avec ceux de la France. Cependant, nos voisins du Sud accordent une moins grande importance à certains aspects tels que la sécurité de la destination (39 % comparativement à 49 % des Québécois) et la qualité et la variété de l’offre (Atlantique-Centre : 33 % ; Québécois : 42 %).
Parmi les marchés nord-américains, le besoin de dépaysement se fait davantage ressentir pour les voyageurs québécois (51 %). Cette proportion est pratiquement la même que celle des Français (54 %), qui accordent d’ailleurs moins d’importance au facteur prix que les autres marchés en ce qui concerne leurs déplacements. Ces derniers accordent aussi plus d’importance que les autres marchés à la qualité et à la variété de l’offre (3e critère de sélection versus 6e ou 7e critère pour les autres voyageurs).
La durée des déplacements n’a d’influence que pour 24 % des Français et 32 % des Québécois, alors qu’elle motive le choix de 41 % des Ontariens et de 47 % des Américains de l’Atlantique-Centre.
Malgré les récents événements tragiques en Europe qui auraient pu occasionner une vigilance accrue de la part de ses voyageurs, l’aspect sécuritaire de la destination exerce moins d’influence sur les Français que sur les Canadiens.
PLANIFICATION : SOURCES D’INFORMATIONS CONSULTÉES
Plus de neuf voyageurs sur dix ont consulté des sources d’information pour planifier leurs séjours d’agrément des trois dernières années. Alors que l’entourage est la principale source pour les répondants canadiens et américains, les sites Web ou les applications mobiles des transporteurs (compagnies aériennes, de croisières, de train, d’autocar, etc.) sont les plus plébiscités par les Français (voir le graphique 3).
Les sites Web ou les applications mobiles de réservation de voyages ou d’agences de voyages en ligne sont la seconde source d’information des Québécois et des Ontariens (48 %) alors qu’ils figurent en 5e position pour les Américains et sont consultés par seulement 29 % des Français. Les Nord-Américains utilisent davantage les sites Web et les médias sociaux que les médias imprimés. Le comportement de planification des Français est quelque peu différent puisque la documentation papier est l’une de leurs principales sources d’information, juste après les parents et les amis.
DURÉE DE LA PLANIFICATION
Les Québécois et les Français sont les voyageurs qui choisissent le plus tardivement la destination de leurs séjours de courte durée (52 % et 51 % respectivement se décident moins d’un mois avant le départ ; voir le graphique 4). Les Ontariens et les Américains choisissent leur destination plus tôt, puisque 46 % d’entre eux l’ont fait de 1 à 3 mois à l’avance, comparativement à 37 % des Québécois et 39 % des Français.
Quant aux voyages de longue durée, environ la moitié des Nord-Américains optent pour une destination quatre mois ou plus avant le départ, avec une proportion plus forte parmi ceux de la Nouvelle-Angleterre (voir le graphique 5). À l’inverse, six voyageurs français sur dix se décident moins de 4 mois à l’avance.
Mieux connaître le comportement d’inspiration et de planification des marchés cibles du Québec permet aux acteurs touristiques de personnaliser leurs stratégies marketing : caractéristiques à mettre de l’avant, canaux de communication appropriés, périodes de l’année où lancer une campagne de publicité, etc.
Avez-vous remarqué que votre clientèle s’inspire et planifie ses voyages différemment selon sa provenance ?
Pour connaître les comportements de voyages de ces marchés géographiques, tirés de l’enquête du ministère du Tourisme, consultez les analyses suivantes :