31 octobre 2019 – Transports Canada et l’Agence européenne de la sécurité aérienne obligent les équipages d’Airbus A220 à réduire la puissance des moteurs, passé une altitude de 29.000 pieds. En cause, une série de défaillances et de pannes en plein vol, sur les moteurs Pratt & Whitney qui équipent les appareils.
Airbus contraint de baisser les gaz de ses A220 à partir d’une certaine altitude. C’est ce qui ressort d’une consigne de navigabilité de Transports Canada, relayée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), entrée en vigueur depuis le 26 octobre dernier. Cette obligation de baisser la puissance des moteurs à 94% passé une altitude de 29.000 pieds (un peu plus de 8800 mètres) fait suite à une série d’incidents sur certains appareils A220 – anciens C-Series de Bombardier -, de la compagnie Swiss.
Plusieurs pannes moteur avaient en effet eu lieu en plein vol, poussant la compagnie helvétique à réaliser une batterie de tests sur ses 29 Airbus A220. Korean et Star Alliance avaient elles-aussi inspecté leurs A220 dans la foulée. Ceux-ci s’étaient révélés être, d’après les compagnies, en excellent état.
“Les résultats préliminaires d’enquête indiquent que des montées à haute altitude effectuées à des niveaux de poussée élevés sur des moteurs d’une certaine poussée nominale pourraient être un facteur contributif“, expliquait le ministère des Transports canadien dans sa note.
Concrètement, le ministère précise que si les consignes ne sont pas respectées et que le problème détecté n’est pas réglé, “une telle situation pourrait mener à une défaillance non confinée du moteur et entraîner des dommages à l’avion“.
DÉGIVRAGE ET SURCHAUFFE
Par ailleurs, outre le fait de réduire la puissance, les équipages ne pourront plus non plus dépasser une altitude de 35.000 pieds (un peu plus de 10.600m) lorsque les conditions météorologiques peuvent déboucher sur la formation de givre. Le rapport de l’administration canadienne explique en effet que l’activation du système de dégivrage, placé sur l’aile, peut amener les moteurs à surchauffer et l’alarme incendie à se déclencher, provoquant l’arrêt du vol.
Les moteurs qui équipent les A220 sont fabriqués par le géant américain du secteur, Pratt & Whitney. Au mois de juillet 2019, une pièce d’un des moteurs s’était décrochée en vol, au-dessus de la France. Le 16 septembre et le 15 octobre dernier, le même type d’incidents s’était produit sur des vols entre Genève et Londres. Dans chaque cas, les avions avaient été obligés de procéder à un atterrissage d’urgence.