Les destinations Soleil et les marchés d’Amérique latine demeurent nettement en avance par rapport à l’an dernier pour la saison hivernale.
Air Canada tourne son regard au-delà des États-Unis, alors que les Canadiens continuent d’éviter leur voisin du Sud en pleine guerre commerciale, et tandis que la compagnie aérienne tente de se remettre d’une coûteuse grève estivale.
Le plus grand transporteur aérien du pays a accru ses vols au Canada ainsi qu’en Europe, dans les Caraïbes et en Amérique latine, afin de répondre à l’intérêt renouvelé des voyageurs pour les destinations intérieures et internationales.
« Nous avons limité notre exposition à la baisse de la demande entre le Canada et les États-Unis, indique le chef des affaires commerciales du transporteur, Mark Galardo. Au troisième trimestre, nous avons rapidement réagi à l’intérêt croissant des Canadiens pour les voyages à l’intérieur du pays. »
Le sud et l’Amérique latine en hausse
« Les destinations Soleil et les marchés d’Amérique latine demeurent nettement en avance par rapport à l’an dernier pour la saison hivernale, avec un solide volume de réservations anticipées pour Vacances Air Canada, ajoute Mark Galardo. Quant au secteur transfrontalier, il reste stable, bien qu’à des niveaux plus faibles. »
Air Canada a indiqué que sa capacité totale augmentera légèrement cette année, même si la demande pour les vols vers les États-Unis demeure faible.
Le nombre de Canadiens revenant des États-Unis par avion a chuté de 27 % en septembre par rapport à l’année précédente, selon Statistique Canada, alors que la réaction à la guerre tarifaire déclenchée par Trump se poursuit. Pendant ce temps, le nombre de résidents canadiens revenant de voyages outre-mer a augmenté de 4 % — une hausse insuffisante pour compenser la baisse vers les États-Unis.
Les impacts de la grève
Un deuxième obstacle est désormais derrière la compagnie, non sans avoir laissé une marque dans ses résultats financiers.
La grève de trois jours menée en août par plus de 10 000 agents de bord d’Air Canada a paralysé les opérations et entraîné l’annulation de plus de 3 000 vols.
Le conflit de travail a coûté 375 millions $ à la compagnie aérienne, l’amenant à réduire ses prévisions de bénéfice ajusté annuel d’un montant équivalent, a précisé Air Canada plus tôt cet automne. Mardi, elle a resserré sa prévision de bénéfice ajusté entre 2,95 milliards $ et 3,05 milliards $, comparativement à la fourchette de 2,9 milliards $ à 3,1 milliards $ annoncée en septembre.
Les revenus du troisième trimestre ont reculé de plus de 5 % pour s’établir à 5,77 milliards $, en raison de la grève, dont les coûts incluent 90 millions $ en remboursements aux clients, a indiqué le directeur financier John Di Bert.
Suppression de postes
Air Canada a également supprimé environ 400 postes de gestion afin d’alléger sa structure de coûts après ce revers financier.
Mardi, Air Canada a déclaré un bénéfice net de 264 millions $ pour le trimestre clos le 30 septembre, en baisse par rapport à 2,04 milliards $ au cours de la même période l’an dernier.
Sur une base ajustée, la société montréalaise a affiché un bénéfice de 0,75 $ par action diluée au troisième trimestre, comparativement à 2,57 $ l’an dernier — bien en deçà des attentes des analystes, qui prévoyaient 0,95 $ par action.