Air Canada a été nommée Meilleur transporteur aérien au monde desservant l’Amérique du Nord aux World Travel Awards, ce qui reflète son engagement pour l’excellence. (Groupe CNW/Air Canada)

Air Canada : des vols pour les États-Unis redéployés ailleurs en mars?

 Même si le transporteur n’en est pas là compte tenu des tendances de réservation de janvier, il demeure néanmoins aux aguets.


Compte tenu du vent de mécontement qui souffle chez les voyageurs canadiens à l’égard des États-Unis, il fallait s’y attendre.

Vendredi dernier, Air Canada a annoncé qu’elle pourrait réduire ses vols vers certaines destinations états-uniennes, si la demande des voyageurs commence à faiblir, plus tard dans l’année – voire aussi tôt que le mois de mars, si l’on se fie au Financial Post.

La compagnie aérienne a reconnu qu’elle doit faire face à l’incertitude dans l’environnement économique actuel, y compris la menace de tarifs douaniers. 

Air Canada se prépare donc au cas où les clients décideraient de voyager moins fréquemment aux États-Unis en 2025, précise Mark Galardo, vice-président exécutif du revenu et de la planification du réseau, tout en précisant que ce n’était pas encore le cas, les tendances de réservation en janvier étant conformes aux attentes de l’entreprise. 

 

Anticiper proactivement

« Nous anticipons de manière proactive un éventuel ralentissement », a expliqué le dirigeant aux analystes, lors d’une conférence téléphonique, alors que la compagnie aérienne publiait ses résultats du quatrième trimestre. 

« Aux États-Unis, nous ne constatons aucun ralentissement majeur ni aucun élément significatif qui modifierait notre vision du marché, poursuit-il. Cela dit, si nous pouvons réduire les risques et être un peu plus proactifs en déplaçant la capacité vers d’autres secteurs où nous voyons de la vigueur, et je pense que c’est la bonne décision à prendre dans ce contexte. » 

 

La Floride, Vegas et l’Arizona dans la mire

Les destinations de loisirs comme la Floride, Las Vegas et l’Arizona pourraient être touchées si les Canadiens réduisent leurs projets de voyage aux États-Unis. 

« Il est encore trop tôt pour discuter de l’impact potentiel, le cas échéant, de tarifs réglementaires actuels ou éventuels, ou de possibles mesures de rétorsion, souligne Mark Galardo. Nous surveillons attentivement et continuellement le comportement des clients et la dynamique du marché. Si ces éléments évoluent à l’avenir, nous disposons d’une grande flexibilité pour ajuster notre capacité, comme nous l’avons toujours fait. » 

 

Des prévisions toujours en hausse

Malgré ces préparations, Air Canada a maintenu ses prévisions pour 2025. Dans ses perspectives, la compagnie aérienne prévoit une capacité mesurée en sièges-kilomètres disponibles en hausse de 3 à 5 % par rapport à 2024. 

Elle s’attend à ce que son coût ajusté par siège-kilomètre disponible se situe entre 14,25 et 14,50 cents. 

Rappelons qu’au quatrième trimestre, Air Canada a enregistré une perte de 644 millions de dollars, contre un bénéfice de 184 millions de dollars au même trimestre de l’année précédente, malgré une augmentation de ses revenus d’exploitation. La compagnie aérienne a déclaré que sa perte s’élevait à 1,81 $ par action diluée pour le trimestre clos le 31 décembre, contre un bénéfice de 41 cents par action diluée un an plus tôt. 

Les revenus d’exploitation pour le même trimestre se sont élevés à 5,4 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 5,2 milliards de dollars enregistrés à la même période l’année précédente, et de plus de 22 milliards pour toute l’année 2024.

 

Quelques incertitudes

« Dans l’ensemble, nous considérons ces résultats et le maintien des prévisions pour 2025 comme positifs, dit l’analyste de RBC James McGarragle. Cependant, nous pensons que le sentiment du marché sera influencé par les impacts des incertitudes liées aux tarifs. » 

De son côté, le PDG Michael Rousseau assure que la compagnie aérienne continuerait à « naviguer dans l’incertitude et à faire face aux pressions externes avec prudence et détermination », ajoutant qu’Air Canada était prête à « s’adapter rapidement à tout changement ou défi qui pourrait survenir ». 

L’action d’Air Canada a clôturé en baisse de 2,6 % à 17,75 $ à la Bourse de Toronto vendredi. 

Avec Sammy Hudes, La Presse Canadienne