Après de récentes restructurations et des projets annoncés, l’action de Transat AT a progressé de seulement de 3,7%. La double stratégie de relance du voyagiste divisent les investisseurs et les financiers. La future division hôtelière permettra-t-elle à Transat de faire remonter le cours de son action? Le journal les Affaires décrypte la situation.
Transat a dévoilé il y a quelques jours son plan stratégique 2018-22 à ses investisseurs. La société a tout de même fort à faire pour convaincre les sceptiques que son ambitieux plan de vol peut arriver à destination. Les experts de la finance craignent que la coupe de 100-150 millions de dollars du nouveau plan de redressement disparaissent encore une fois dans les ripostes concurrentielles que lui imposent ses rivaux. Le plan antérieur de coupes de 105M$ entre 2015 et 2017 n’a pas fait bouger l’aiguille des bénéfices.
Alors que Transat vise le point mort en hiver avec son nouveau plan, les spécialistes redoutent au contraire que les pertes hivernales se propagent à la saison rentable de l’été, à cause du plus grand nombre de vols transatlantiques qui seront offerts vers l’Europe par Route d’Air Canada et WestJet.
L’HÔTELLERIE, LA SOLUTION POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DE TRANSAT?
«Nous percevons le raisonnement financier derrière l’investissement de 750M$US dans l’hôtellerie, qui offre des bénéfices plus stables, des marges dix fois plus élevées et un rendement sur le capital investi potentiel de trois fois supérieur, mais ça reste toute une commande pour le voyagiste», soutient M. Chiang analyste à CIBC.
Si Transat gagnait son pari, 127 M$ s’ajouteraient au bénéfice d’exploitation dans 10 ans, soit presque le double des 90M$ actuels.
EST-CE LE BON MOMENT POUR INVESTIR?
D’après les spécialiste, le cours est peu cher pour voir venir une stratégie même risquée. Son cours cible de 14$ équivaut à 4 fois le bénéfice d’exploitation.
«C’est la bonne stratégie, malgré les incertitudes. Les objectifs sont réalisables. La société imagine que la valeur de son action pourrait même grimper jusqu’à 30$ d’ici 2022 (grâce à une revalorisation des marges supérieures, plus la valeur attribuée à la division hôtelière», écrit-il.
En plus d’augmenter le nombre de ses vols par semaine et les interconnections régionales, Transat compte aussi muscler son effort de vente directe tout en gonflant de 94 à 150M$ les revenus de la vente de repas, d’écouteurs et d’autres services en vol pour améliorer ses marges.
En revanche, si l’on se plonge dans les rapports publiés par Transat, on observe que la proportion des ventes souhaitées par l’intermédiaire des agences de voyages tend à baisser.
