Alors que les retards et annulations perturbent l’aéroport de Newark, les deux transporteurs ont mis en place des politiques de modification flexible des réservations.
Comme si ça n’allait pas déjà assez mal pour les vols transfrontaliers, voilà que de nouvelles complications s’ajoutent à celles créées par Trump et sa guerre commerciale, à l’aéroport Newark.
Cet aéroport du New Jersey, un important carrefour pour les voyageurs à destination et en provenance de New York ainsi que pour les correspondances internationales, connaît des retards et des annulations depuis plusieurs jours. La situation est désormais aggravée par de mauvaises conditions météorologiques.
Mise en place de politique flexibles
En conséquence, des compagnies aériennes, dont Air Canada et Porter Airlines, ont dû mis en place des politiques de modification flexible des réservations, en raison de ces difficultés persistantes à l’aéroport international Liberty de Newark.
La politique d’Air Canada s’applique aux vols du 5 mai à destination de Newark, ainsi que de New York (LGA et JFK), Boston, Philadelphie et Washington DC (DCA et IAD). Plus d’informations sont disponibles ici.
La politique de modification flexible de Porter Airlines s’applique aux vols des 5 et 6 mai à destination de Newark. Plus d’informations sont disponibles ici.
Pénurie de personnel chronique
Les retards et annulations à l’aéroport de Newark sont dus à une pénurie de contrôleurs aériens, un problème qui persiste depuis le début de la semaine, selon plusieurs rapports.
Accusant la FAA (Federal Aviation Administration) de ne pas avoir résolu les problèmes de longue date liés au système de contrôle du trafic aérien, United Airlines a décidé de supprimer 35 vols quotidiens de son programme à Newark, à partir de samedi.
Le PDG de United, Scott Kirby, a ainsi déclaré que la technologie utilisée pour gérer les avions à l’aéroport du New Jersey est tombée en panne à plusieurs reprises ces derniers jours.
Les retards, annulations et déviations de vols causés par ces problèmes d’équipement ont été aggravés par le fait que plus d’un cinquième des contrôleurs aériens de Newark auraient « quitté leur poste », a-t-il affirmé.
« Ce centre de contrôle du trafic aérien est chroniquement en sous-effectif depuis des années et sans ces contrôleurs, il est maintenant clair — comme la FAA nous l’a confirmé — que l’aéroport de Newark ne peut pas gérer le nombre d’avions prévus dans les semaines et mois à venir », a écrit Scott Kirby dans une lettre adressée aux clients.
Jusqu’à 5 h de retard
Au cours du week-end, des bulletins de la FAA sur l’état de l’aéroport ont indiqué que les problèmes de personnel causaient des retards moyens de près de deux heures, atteignant parfois cinq heures pour les vols prévus à Newark le samedi matin.
Les départs accusaient un retard moyen de 45 minutes. En fin d’après-midi, les vols arrivant à Newark avaient plus de trois heures de retard, tandis que ceux au départ enregistraient un retard moyen réduit à une demi-heure. Selon FlightAware, des répercussions se sont fait sentir sur les aéroports de Los Angeles, Atlanta, Chicago, Miami, Dallas et d’autres villes.
United est de loin la compagnie aérienne qui opère le plus de vols au départ de Newark. Les 35 vols supprimés représentent environ 10 % du programme national aller-retour de la compagnie et de son réseau régional United Express, selon son site web.
Des travaux aussi en cause
L’aéroport de Newark a évoqué à la fois des problèmes de personnel et des « travaux de construction » pour expliquer les retards, dans un message publié jeudi.
L’administration Trump affirme qu’elle tente de « dynamiser » le recrutement de contrôleurs aériens et de mettre en œuvre des mesures pour remédier à la pénurie nationale. Le secrétaire aux Transports des États-Unis, Sean Duffy, a annoncé jeudi un programme visant à recruter de nouveaux contrôleurs et à offrir des incitatifs aux actuels pour les dissuader de partir à la retraite.
L’Association nationale des contrôleurs du trafic aérien a pour sa part déclaré que ces mesures pourraient contribuer à réduire la pénurie de personnel, tout en soulignant que le système avait « grand besoin de mises à niveau technologiques et d’infrastructures. »
Sean Duffy a déclaré vendredi s’être rendu sur place pour rencontrer « nos contrôleurs aériens dévoués alors que nous nous efforçons de résoudre les pannes d’équipement causées par une technologie obsolète. »
Un contexte incertain
La décision de United de réduire son programme de vols à Newark intervient dans un contexte déjà incertain pour les compagnies aériennes américaines. De nombreux clients potentiels du secteur reconsidèrent leurs projets de voyage professionnel ou de loisir, en raison des incertitudes économiques liées à la guerre commerciale.
L’incertitude est telle que United a récemment pris la décision inhabituelle de publier deux prévisions distinctes sur ses résultats financiers pour l’année : une en cas de récession, l’autre sans.
Depuis Newark, United dessert 76 villes américaines et 81 destinations internationales.
Avec des informations de l’Associated Press.