Pour faire suite au texte La Guyane, l’étonnante Amazonie française et à ces cartes postales, voici une deuxième et dernière série de photos commentées de ce surprenant département français d’Amérique du Sud.
Vers l’infini, et au-delà
Située à 65 km à l’ouest de Cayenne, Kourou n’est pas seulement le point de départ des excursions aux îles du Salut, c’est aussi celui des fusées Ariane et Vega.

Crédit: CSG
C’est en effet ici qu’est situé le Centre spatial guyanais, qui s’étend sur 750 km2, qui se visite et qui permet d’en apprendre tout un rayon sur le Programme spatial européen. L’Agence spatiale européenne a en effet choisi de s’établir sur cet immense site en bord de mer parce qu’il est peu habité et situé près de l’équateur, ce qui accentue « l’effet de fronde » des lanceurs lorsque décollent les fusées.

Crédit: Gary Lawrence
La visite en autocar, d’une durée de deux heures, est commentée par des guides hypercalés et permet de s’approcher des sites de lancement, d’admirer les impressionnants hangars où sont assemblées ou préparées les fusées et de s’approcher de la salle Jupiter, d’où sont gérés les lancements.

Crédit: Gary Lawrence
Contrairement au Kennedy Space Center floridien, on n’a cependant pas l’occasion de voir plusieurs véritables fusées de près – sauf l’exemplaire d’Ariane 4 qui trône devant l’accueil du CSG –, mais on sillonne une bonne partie du territoire du Centre, qui forme aussi une réserve naturelle où pullulent toutes sortes de bêtes – dont 28 jaguars!

Crédit: CSG
Pour vivre à fond l’exaltation du CSG, il faut cependant faire coïncider sa visite avec l’un des lancements de fusée prévus au calendrier; en moyenne, ceux-ci se produisent environ une fois par mois. On peut les observer d’un peu partout le long de la côte… ou encore sur le site Web du CSG, à défaut de pouvoir être sur place.
Tout beau à Iracoubo
En poussant plus à l’ouest, à mi-chemin entre Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, la petite église Saint-Joseph, à Iracoubo, est bien jolie mais ne semble présenter rien de spécial, vue de l’extérieur.

Crédit: Gary Lawrence
Dès qu’on pousse la porte d’entrée, on se ravise cependant en étant soufflé par ses incroyables fresques, peintes à la main sur à peu près toutes les surfaces disponibles : murs, plafond, balcons, colonnes… Détail non négligeable : toutes ces ravissantes oeuvres d’art naïf ont été réalisées par Pierre Huguet, un ancien bagnard qui a sans doute voulu réserver sa place au ciel en agissant de la sorte.

Crédit: Gary Lawrence
Le fleuve-frontière
En longeant la côte Atlantique encore plus à l’ouest, le fleuve Maroni sert de frontière liquide entre la Guyane et le Suriname (ex-Guyane hollandaise). Ça n’empêche pas les ressortissants de deux côtés de la frontière d’aller et venir, de jour comme de nuit, à bord des nombreuses pirogues qui tiennent lieu de navettes. Le soir, le fleuve se fait aussi envoûtant à mesure que s’installe le couchant.

Crédit: Gary Lawrence
Au départ de Saint-Laurent-du-Maroni, une multitude d’excursions en pirogue sont offertes par divers prestataires. On peut ainsi remonter le fleuve pendant plusieurs heures, explorer ses affluents et les îles qui le ponctuent, passer par une distillerie de rhum, partir à la pêche ou observer les oiseaux et même faire un saut de puce au Suriname voisin.

Crédit: Gary Lawrence
L’île-bateau du Maroni
Droit en face de Saint-Laurent, une étrange île semble plus échouée qu’émerger des eaux : en fait, c’est bel et bien le cas puisqu’il s’agit d’un navire marchand anglais, le Edith Cavell, qui s’est retrouvé emprisonnée par un banc de sable, il y a une centaine d’années. Depuis, la nature a repris ses droits et l’épave du navire est couverte de végétation.

Crédit: Gary Lawrence
L’île des Lépreux
Dans le film Papillon (celui avec Steve McQueen), des bagnards évadés se réfugient sur l’île des Lépreux alors qu’ils sont en cavale. Ils y sont accueillis par… des lépreux, il va sans dire, avant de poursuivre leur chemin. Cette île existe vraiment et elle a véritablement servi à garder à l’écart ceux qui étaient atteints de cette terrible maladie, autrefois.

Crédit: Gary Lawrence
De nos jours, il n’y a plus rien à y craindre, bien au contraire: les Guyanais viennent même s’y détendre, profiter de sa jolie plage cassonnade ou passer la nuit sous l’un des carbets de cette île située à moins d’une heure de pirogue motorisée de Saint-Laurent-du-Maroni.
Bain de bagne
De la moitié du 19e s. à la moitié du 20e s., au moins 70 000 bagnards ont été envoyés en Guyane pour purger leur peine. Cet épisode peu reluisant de l’histoire française demeure néanmoins fort intéressant à découvrir, en visitant les sites en ruines des anciennes prisons des îles du Salut, mais aussi celles de Saint-Laurent-du-Maroni.

Crédit: Gary Lawrence
C’est dans ces dernières que fut notamment emprisonné Papillon, de son vrai nom Henri Charrière, rendu célèbre par son roman (et les deux films) relatant sa vie – quelque peu romancée, croit-on.

Crédit: Gary Lawrence
L’une des cellules porte même l’inscription “Papillon”, gravée dans le sol (voir la photo de droite ci-dessous, entre les barreaux) – ce qu’une foule de visiteurs venus de partout dans le monde tient à zieuter.

Crédit: Gary Lawrence
Une architecture créole et coloniale unique
Située à l’abri des ouragans (mais aussi des séismes puisqu’elle n’est pas en zone volcanique), la Guyane présente aussi des villes coloniales à l’unité architecturale et aux exemples particulièrement superbes et intacts, comme il est difficile d’en voir ailleurs – même si plusieurs d’entre eux sont quelque peu délabrés.

Crédit: Gary Lawrence
C’est le cas à Cayenne, mais aussi à Saint-Laurent-du-Maroni. Plantée aux abords du fleuve Maroni, cette petite ville laisse doucement s’effriter la superbe de ses façades, en diluant lentement ses jours dans la moiteur de ses mangroves et de ses îles.

Crédit: Gary Lawrence
Des rues entières de demeures coloniales tiennent encore debout (avec plus ou moins de façades décrépites) alors que les imposants immeubles administratifs, en très bon état, continuent de monter la garde et de servir la population.

Crédit: Gary Lawrence
À travers tout ça, les écoles poussent ici et là, alimentées par une jeunesse qui ravive cette grosse bourgade à moitié assoupie – plus de 40 % de la population a ici moins de 25 ans – tandis que le couvert vert prolifère…
Des services touristiques impeccables
Dans une destination où le tourisme de luxe n’est pas spécialement une niche très exploitée, Hector Conciergerie a malgré tout choisi d’offrir des services personnalisés et haut de gamme.

Crédit: Gary Lawrence
Après avoir travaillé en tourisme pendant 7 ans à Londres, puis avoir œuvré aussi longtemps comme agent de bord chez Emirates, le Guyanais Daniel Elfort – fondateur et homme à tout faire d’Hector Conciergerie – est rentré au bercail pour offrir d’impeccables prestations sur mesure (transport, transferts, circuits, visites, demandes spéciales, etc.), le tout avec un sourire permanent, une gentillesse et une politesse hors pair et une grande efficacité. Au surplus, il est intarissable sur l’histoire, les moeurs et les coutumes de son coin de pays, et converser avec lui est aussi agréable qu’enrichissant.
À qui s’adresse la Guyane?
Aux voyageurs qui recherchent une destination authentique et inaltérée, où la population est accueillante et agréable à fréquenter, entre autres choses.

Crédit: Gary Lawrence
Elle vise aussi les visiteurs gourmets et gourmands, les amateurs de culture, d’histoire et d’architecture coloniale et créole, les passionnés de nature vierge, de plein air et d’aventure en terrain isolé et éloigné, les ornithologues avertis ou pas ainsi que les « rocketspotters », ces férus de tourisme aérospatial qui apprécient en apprendre sur le sujet et admirer les décollages de fusées.
Et il y aussi, bien sûr, ceux qui ont beaucoup bourlingué et qui cherchent à être étonnés – ce qui sera le cas quand ils réaliseront qu’il existe une si jolie partie de la France, encore si peu fréquentée, si peu connue, si surprenante.

Crédit: Gary Lawrence
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Info : guyane-amazonie.fr