Après avoir annulé tous ses services à destination et en provenance de la Gare du Nord, de Londres et de Bruxelles, Eurostar annonce la reprise progressive des services.
La découverte d’une énorme bombe non explosée datant de la Seconde Guerre mondiale sème le chaos dans les transports parisiens ce vendredi, entraînant la suspension des liaisons ferroviaires à grande vitesse avec Londres et Bruxelles ainsi que la fermeture d’un axe routier vital dans la capitale française.
Cet incident a paralysé la gare la plus fréquentée de France, perturbé les projets de voyage du week-end de nombreux passagers et causé d’importants désagréments aux navetteurs.
La cascade de perturbations s’est étendue du réseau ferroviaire aux routes, la police parisienne annonçant la fermeture de l’autoroute A1 et de certaines sections du périphérique, toujours très fréquenté, pendant que des experts en déminage tentaient de neutraliser cet engin explosif de 500 kilos.
Eurostar, l’opérateur des trains à grande vitesse reliant l’Angleterre au continent européen via le tunnel sous la Manche, a annoncé l’annulation de tous ses services à destination et en provenance de son hub parisien, la Gare du Nord, ainsi que des capitales britannique et belge.
Des plans de voyage bouleversés
« Il n’y a pas de solution, nous allons appeler l’hôtel et rester un jour de plus, puis changer notre billet de train », dit Michel Garrot, un Parisien retraité qui s’est retrouvé bloqué à Bruxelles, où il séjournait avec son épouse.
À la gare de St. Pancras de Londres, plaque tournante londonienne d’Eurostar, les voyageurs ont cherché des alternatives. Les vendredis y sont toujours très chargés, avec des milliers de personnes arrivant et partant pour des escapades de week-end. Les passagers ont été invités à essayer de prendre un train pour Lille, dans le nord de la France, ou un vol pour Paris.
« Nous cherchons des vols, mais nos options sont limitées », dit Lauren Romeo-Smith, membre d’un groupe qui avait prévu un week-end d’anniversaire à Paris.
Eurostar s’excuse
Un autre voyageur à St. Pancras, Lee Bailey, a indiqué qu’Eurostar lui avait proposé un nouveau billet gratuit ou un remboursement, ainsi que des excuses, mais aucune compensation. Eurostar a présenté « sincèrement ses excuses pour la perturbation et comprendre les désagréments que cela peut causer ».
À la Gare du Nord, d’ordinaire très animée, des panneaux d’alerte rouge vif annonçaient les perturbations aux voyageurs. La SNCF, l’opérateur ferroviaire national français, précise que la gare accueille habituellement 700 000 voyageurs par jour, en faisant la plaque tournante la plus fréquentée de France et d’Europe.
En plus des villes du nord de la France et des banlieues parisiennes, elle dessert également l’aéroport principal de Paris ainsi que des destinations internationales, dont Londres, Bruxelles et plusieurs villes des Pays-Bas.
500 kilos de danger
La bombe d’une demi-tonne a été trouvée la nuit dernière par des ouvriers effectuant des travaux de terrassement près des voies ferrées, dans la région de la Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. Des experts en déminage ont été appelés.
Des bombes datant de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale sont régulièrement découvertes en France, mais il est extrêmement rare d’en trouver dans un endroit aussi densément peuplé. La SNCF a précisé que le trafic ferroviaire avait été interrompu à la demande des autorités.
Reprise en cours
En après-midi, un responsable du gouvernement français a déclaré que les services ferroviaires reprendront progressivement à partir de 18 h (heure locale) et que les routes rouvriront après l’opération de neutralisation de la bombe.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a précisé que cette opération réussie avait nécessité la mobilisation de 300 policiers. « Nous sommes ravis et soulagés que tout cela soit enfin terminé », a-t-il déclaré.