Si Holguin est reconnue pour la beauté de ses plages aux eaux limpides et au sable fin, dont celles de Guardalavaca, Playa Esmeralda et Playa Pesquero, elle est aussi propice aux excursions écotouristiques, historiques et culturelles. C’est dans cette province que Christophe Colomb a mis pied en terre cubaine et où est né Fidel Castro. Alors, entre deux mojitos et un peu de farniente, on en profite pour contempler des paysages fabuleux!
C’est lors de la 37e édition de la Foire internationale du tourisme cubain (FitCuba 2017), un événement majeur dévoilant chaque année les nouveautés touristiques au pays, que j’ai découvert d’autres facettes de la province d’Holguin. 170 journalistes d’une quarantaine de pays ont été reçus en grande pompe dans la région avec toute l’hospitalité et l’esprit festif si typique aux Cubains. La foire se déroulait à l’hôtel Playa Pesquero, inauguré en janvier 2003 par Fidel Castro, qui y avait donné à l’occasion son fameux discours sur l’importance de développer le tourisme. Or, 14 années plus tard et autant de chemin parcouru, ce fut au tour du ministre du Tourisme cubain, Manuel Marrero Cruz, de nous présenter et nous vanter le grand potentiel de cette province qui constitue l’un des cadres les plus riches de la nature cubaine. En la sillonnant, j’ai été frappée par le charme de son arrière-pays, combinant montagnes et plaines, fermes et plantations de canne à sucre et par toutes les excursions auxquelles on nous a conviés. Hautes en couleurs et pour tous les goûts: en voici quelques-unes, côté atlantique.
CAYO BARIAY: POUR LES AMATEURS D’HISTOIRE
C’est dans la baie de Bariay, à environ 10 km à l’ouest de Playa Pesquero, que Christophe Colomb aurait débarqué le 28 octobre 1492 lors de son premier périple en Amérique en affirmant « qu’il n’avait jamais vu terre si belle ». La péninsule a d’ailleurs été déclarée monument national et on y a érigé le Parque Monumento Bariay. Cet étonnant et curieux ensemble sculptural d’arches et de portiques symbolise la rencontre de deux cultures: les Européens et les Indiens taïnos, présents sur l’île depuis le XIe siècle. S’y mêlent, parmi les colonnes, des reproductions monumentales de sculptures traditionnelles taïnos en pierre rouge représentant la naissance, le dieu des cigares ou encore le dieu de la pluie. On y retrouve aussi les vestiges d’un fort espagnol datant du XIXe siècle, la reconstitution de trois huttes indiennes taïnos et un musée archéologique sur la vie des premiers colons, ainsi que sur la faune et la flore qu’ils découvrirent à leur arrivée. Il y a aussi, sur la pointe, un restaurant qui offre une vue imprenable sur la baie. De quoi occuper tout un après-midi!
GIBARA: POUR LES AMATEURS DE VILLES COLONIALES ET AUTHENTIQUES
Située à une trentaine de kilomètres au nord de la ville d’Holguin, la baie de Gibara avait elle aussi conquis Colomb par sa beauté sauvage où trône la silla de Gibara, une montagne en forme de selle. Nous avons eu la chance de jouer aux explorateurs en l’abordant en catamaran après une heure quarante de navigation depuis le port d’Antilla. D’ailleurs, ce type d’excursion en catamaran est un produit touristique en pleine expansion dans la province.Cuba
La ville de Gibara, fondée en 1817, fête son bicentenaire cette année. Elle est surnommée « la Villa Blanca », dû à ses maisons autrefois couvertes de chaux d’un blanc étincelant. Elle fut, pendant près d’un siècle, un port majeur d’exportation de sucre, et perdit ensuite de son importance dans les années 20 avec la construction de la route principale qui traverse l’île. Elle a été sous les projecteurs ces dernières années grâce à son Festival international de cinéma d’art et d’essai qui se tient au joli Cine Giba. Avec sa fabrique de cigares, sa Casa del Tango, ses petits cafés typiques et sa Casa Cultura où sont présentées plusieurs expositions, Gibara a merveilleusement conservé son authenticité et son architecture coloniale. C’est pourquoi le gouvernement a récemment investi dans sa restauration et elle connaît une grande renaissance. Lors de notre passage, le ministre Manuel Marrero Cruz a fièrement annoncé le lancement officiel de la destination « Gibara » en inaugurant le « yacht-club » et l’hôtel Plaza Colon, et en dévoilant plusieurs développements hôteliers à venir. Pour une excursion d’une journée, on se régale du charme encore authentique de cette jolie ville portuaire et de l’accueil de ses habitants. Un « must »!
LA CAPITALE: POUR LA CULTURE ET LA VUE!
On appelle Holguin, la capitale de la province, « la ville des parcs », dont les principaux sont le Parque Calixto García, le Parque de Las Flores, dominé par la cathédrale de San Isidoro, et la Plaza de la Revoluciòn, épicentre des grandes manifestations populaires. Lors de notre passage, on a assisté à la célèbre fête populaire « Les Romerias de Mayo » qui met en vedette des artistes cubains et étrangers de toutes disciplines et des participants de tous les âges! Pour l’occasion, la ville est envahie de manifestations urbaines, de performances dans les rues et traversée d’un grand défilé haut en couleurs. La culture cubaine est riche, Cuba une vraie pépinière de talents.Cuba
En dehors de cette manifestation culturelle en mai, on peut assister à divers spectacles puisqu’Holguin a une troupe d’opéra, un théâtre lyrique et plusieurs théâtres et cabarets où performent musiciens, chanteurs et danseurs, dont le cabaret Nocturno, qui devrait connaître cette année une grande revitalisation. Cuba
Une autre grande attraction consiste à faire l’ascension de la colline de la Croix, qui doit son nom à cette croix en bois plantée sur son sommet en 1790, et qui est le symbole protecteur de la ville. Après 465 marches (environ 20 minutes), on atteint le sommet de cette colline historique juchée à 275 mètres de hauteur et on jouit d’une vue panoramique de la ville et de ses 30 000 habitants.
CAYO SAETIA: POUR LES HÉDONISTES ET AVENTURIERS
Je gardais l’excursion qui m’a le plus surprise pour la fin: une journée à Cayo Saetia. Cette île de 42 km2 est située à l’entrée de la baie de Nipe, la plus grande du littoral cubain sur la côte atlantique du pays. Reliée par un pont-levis à Cuba, on peut aussi y accéder en hélicoptère ou en bateau. On y est allé en catamaran avec Gaviota Tours depuis le port d’Antilla. La vue sur ses lagons d’eau turquoise et ses plages vierges blotties dans des criques cernées de rochers nous en ont mis plein la vue avant même qu’on y dépose l’orteil! Entourée d’une longue barrière corallienne, c’est un paradis pour les plongeurs, même en apnée.
UNE FAUNE SURPRENANTE
Mais le clou de cette expédition est de découvrir la faune et la flore de cette réserve naturelle: des animaux importés d’Afrique, vivant ici en toute liberté. Dans les années 1970-80, Cayo Saetia était la plus grande réserve de chasse privée du pays, destinée à l’élite cubaine et aux invités amateurs de chasse venus des pays communistes. Fidel Castro y aurait chassé. Il faut dire qu’il est né près de la baie de Nipe, à Birán plus précisément. On peut donc y faire un « safari » à bord d’une jeep ou d’un camion de l’armée. On sillonne la réserve pour croiser de très près des cerfs à queue blanche, des gazelles, des zèbres, des daims, des antilopes, des sangliers sauvages, des buffles, des autruches et des taureaux sauvages… Surprenant!
Et le paysage est tout simplement sublime, attribuable aux routes de terre de couleur ocre qui se mêlent aux duvets des animaux et à la verdure des arbres. C’est que Cayo Saetia n’est pas très loin de la baie de Nikaro, où se trouve l’importante mine de nickel de Nikaro – d’où la teinte rouge du sol. On trouve sur place un restaurant sur pilotis qui offre un buffet assez copieux. Vous y avez même l’occasion, si le coeur vous en dit, de goûter à la viande d’antilope ou de cochon grillé. D’ailleurs, ne soyez pas surpris d’apercevoir à l’extérieur le cochon entier grillant sur la broche! C’est un plat typique de la campagne cubaine. On peut aussi séjourner sur place: www.villacayosaetia.com
MAIS ENCORE!
La majorité des hôtels de la province d’Holguin offrent ces excursions, et bien d’autres encore. Les amateurs de randonnée pourront passer un après-midi au bioparc Rocazul. Les amateurs d’archéologie exploreront les alentours de la ville de Banes, surnommée « la capitale archéologique de Cuba ». S’y trouvent le musée archéologique Chorro de Maíta, une nécropole indigène, ou Aldea Taína, la reproduction d’un village taïno. Cuba compte quelque 300 musées, 257 monuments nationaux et 10 sites classés patrimoine culturel. Holguin en compte plusieurs sur son territoire!
Pour en savoir plus: www.gocuba.ca
(Source: Natalie Sicard pour Profession Voyages)