Début du vote des agents de bord d’Air Canada : « la frustration persiste »

C’est aujourd’hui que s’entame le vote des agents de bord d’Air Canada sur l’entente de principe obtenue par médiation, la semaine dernière.  


Alors que les agents de bord d’Air Canada commencent à voter sur leur nouvelle convention, négociée entre la compagnie aérienne et le syndicat aux petites heures du matin du 19 août, Henly Laden, agente de bord d’Air Canada et vice-présidente de la section locale 4094 du SCFP, affirme que « la frustration persiste ».

Ces derniers jours, certains médias grand public ont abondé dans ce sens, en soulignant que perdurait « la grogne chez les agents de bord » d’Air Canada, tandis que les principaux intéressés continuaient de s’épancher sur la page Facebook du SCFP – mais où d’autres agents manifestent leur solidarité avec les démarches syndicales.

C’est dans ce contexte qu’hier soir, Henly Larden a publié une lettre ouverte aux passagers d’Air Canada, dans laquelle elle laisse transparaître le climat qui règne auprès des agents de bord du transporteur.

 

Des acquis, mais pas que

« Les dernières semaines ont marqué l’histoire des travailleuses et travailleurs du secteur du transport aérien au Canada, annonce-t-elle d’emblée : 10 000 agent(e)s de bord ont tenu tête au gouvernement fédéral et à l’une des plus grandes entreprises du pays pour mettre fin au travail non payé. »

Si le SCFP a pu remporter des gains importants, « notre objectif d’éliminer le travail non payé n’est pas encore atteint et cette période demeure difficile pour les agent(e)s de bord », indique Henly Laden.

Celle-ci poursuit en assurant aux passagers que l’intention des agents de bord « n’a jamais été de causer des désagréments à qui que ce soit […], nous voulions simplement obtenir des salaires équitables et la reconnaissance de notre rôle comme professionnel(le)s de la sécurité, pour lequel nous sommes formé(e)s », dit-elle.

Comme on le sait, une entente de principe issue d’un processus de médiation a été présentée au SCFP, la semaine dernière. « Cependant, la frustration persiste, puisque nos voix, individuelles et collectives, ont été réduites au silence par notre employeur et par un gouvernement qui devrait nous représenter et non nous réprimer », plaide Henly Laden.

 

L’heure du vote

Désormais, chaque membre a cependant l’occasion d’examiner l’entente de principe et de se prononcer librement sur sa ratification, à l’abri de toute pression ou influence indue.

« Ce qui est clair pour moi, et pour beaucoup de mes collègues, c’est que notre lutte pour être reconnu(e)s et payé(e)s à notre juste valeur n’est pas terminée », ajoute Henly Laden, avant de suggérer qu’il n’y aura pas d’autre arrêt de travail d’ici décembre.

« Même si nous ne retournerons pas sur les piquets de grève cette année, nous poursuivrons nos efforts afin que le gouvernement fédéral prenne les mesures nécessaires pour changer notre situation […] et nous continuerons cette lutte par l’entremise de rassemblements publics et d’actions de lobbying politique », de conclure la représentante syndicale.