Si la tendance se maintient, la pagaille ne fait que commencer, et ce sont les voyageurs (y compris au Canada) qui en feront le plus les frais.
L’ordre sans précédent de la Federal Aviation Administration (FAA) visant à réduire le nombre de vols à l’échelle nationale, en raison de la plus longue paralysie gouvernementale de l’histoire (shutdown), est entré en vigueur vendredi matin, laissant certains passagers tenter de trouver des plans de voyage de rechange.
Les compagnies aériennes ont dû réorganiser leurs horaires et ont commencé à annuler des vols dès jeudi, en prévision de l’ordre officiel de la FAA, tandis que les voyageurs qui avaient des plans pour le week-end et au-delà attendaient avec nervosité de savoir si leurs vols décolleraient comme prévu.
Les transporteurs ont également planifié des annulations durant le week-end et ont demandé aux passagers de vérifier l’état de leur vol via leurs applications.
Plus de 815 vols annulés à travers le pays
Selon FlightAware, Delta Air Lines a annulé environ 170 vols vendredi, et American Airlines prévoit supprimer 220 vols par jour jusqu’à lundi. La FAA a aussi confirmé que les réductions passeront progressivement de 4 % à 10 % d’ici le 14 novembre. Les 40 aéroports choisis par la FAA s’étendent sur plus de deux douzaines d’États.
L’agence a expliqué que ces mesures étaient nécessaires pour soulager la pression sur les contrôleurs aériens, qui travaillent sans salaire depuis plus d’un mois. Beaucoup d’entre eux enchaînent des semaines de six jours avec des heures supplémentaires obligatoires, et de plus en plus commencent à s’absenter, accablés par la fatigue et les difficultés financières.
Les voyageurs réorganisent leurs plans
Face à l’augmentation des retards dans les aéroports américains, Hertz signale une forte hausse des locations de voitures en aller simple, en hausse de plus de 20 % par rapport à la même période l’an dernier.
Le PDG de Hertz, Gil West, a exhorté le Congrès à rétablir la stabilité pour les voyageurs. « Chaque jour de retard crée des perturbations inutiles. »
Une situation sans précédent, selon la FAA
Le directeur de la FAA, Bryan Bedford, a déclaré cette semaine n’avoir jamais vu de telles mesures en près de quarante ans de carrière. « Nous sommes dans un territoire inconnu en matière de fermetures gouvernementales », dit-il.
Les problèmes de personnel avaient déjà causé des retards isolés en octobre, mais la situation s’est aggravée le week-end dernier : au moins 39 centres de contrôle aérien ont signalé des pénuries, un chiffre largement supérieur à la moyenne d’avant la fermeture.
Quels aéroports sont touchés ?
Les 40 aéroports concernés couvrent plus de deux douzaines d’États et incluent des plaques tournantes majeures comme Atlanta, Dallas, Denver, Los Angeles, Miami et Newark, selon l’ordre publié jeudi soir.
Les conseils aux passagers dont les vols sont retardés ou annulés pendant la fermeture sont disponibles ici.
Les transporteurs veulent limiter les perturbations
Certains transporteurs ont choisi de réduire les liaisons vers les petites et moyennes villes. Ceux-ci doivent rembourser les passagers dont les vols sont annulés, mais ne sont pas tenus de couvrir les frais secondaires (repas, hôtels), sauf si l’annulation est de leur responsabilité directe, selon le ministère des Transports.
L’analyste du secteur Henry Harteveldt a averti que ces réductions auront « un impact notable sur l’ensemble du système aérien américain. »