EES et ETIAS, les nouvelles réalités d’entrée (et de sortie) dans l’espace Schengen

Dans deux mois, de nouvelles règles entreront en vigueur pour accéder aux pays européens membres de l’espace Schengen, mais aussi pour en sortir. À quoi doivent s’attendre les Canadiens?


À compter du 10 novembre prochain, l’accès aux 27 pays membres de l’espace Schengen sera soumis à de nouvelles règles avec l’implantation du EES, suivi quelques mois plus tard de celles de l’ETIAS.

Les dispositifs EES (système d’entrée-sortie ou Entry Exit System) et ETIAS (système européen d’information et d’autorisation concernant les voyages, ou European Travel Information and Authorisation System) sont des systèmes informatiques automatisés d’enregistrement et de contrôle des données personnelles des ressortissants de pays non-membres de l’Union européenne, qui franchissent les frontières extérieures de l’espace Schengen.

Quels sont les pays touchés?

D’abord, l’EES ajoutera un niveau supplémentaire de sécurité – et de scanneurs – pour les voyageurs non-européens qui voudront accéder aux pays suivants : l’Autriche, la Belgique, la Croatie, la Tchéquie, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, le Liechtenstein, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne, la Suède et la Suisse.

En prévision de l’entrée en vigueur du EES, des barrières automatiques ont déjà été installées aux frontières terrestres, maritimes et aériennes internationales de l’espace Schengen. Le nouveau protocole devait initialement être lancé en 2022, mais divers problèmes, notamment informatiques, ont entraîné des retards.

Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons contacté Sandra Moffatt, de Tourisme Irlande, et Marco Frank, de Visit Flanders, respectivement présidente et  vice-président du chapitre canadien de la Commission européenne du tourisme (CET).

À propos du EES…

« Le seul impact pour les Canadiens voyageant en Europe après l’introduction du EES est que les agents de contrôle des passeports numériseront leurs empreintes digitales ou prendront une photo de leur visage, lorsqu’ils arriveront pour la première fois à un point de passage frontalier, explique Sandra Moffatt. Ces informations seront enregistrées dans un fichier numérique, et rien d’autre ne sera requis avant le voyage. »

« Le EES est principalement un système qui fonctionne en arrière-plan, ajoute Marco Frank. Les voyageurs n’interagiront pas directement avec le système en soi. » Avec le EES, le système enregistre simplement l’entrée et la sortie du voyageur et conserve ces informations dans une base de données.

La différence notable que les voyageurs remarqueront, une fois que le EES sera opérationnel en novembre, c’est qu’il remplacera le tampon de passeport. « Les passeports des ressortissants non-européens ne seront plus tamponnés à l’entrée ou à la sortie, dit Marco Frank. Ce sera essentiellement une façon plus moderne d’officialiser l’entrée ou la sortie de l’espace Schengen. »

… et de l’ETIAS

Lui aussi en retard dans sa mise en oeuvre, le système européen d’information et d’autorisation de voyage, l’ETIAS, devrait vraisemblablement être lancé au printemps 2025.

Les voyageurs éligibles à l’ETIAS, ceux provenant de 60 pays exemptés de visa (dont le Canada), devront demander un permis d’entrée avant leur voyage et payer 7 euros à cette fin. « Ce n’est pas un système de visa, précise Mark Frank. L’impact devrait être minime car il ne nécessitera que peu de temps pour remplir les documents en ligne avant l’arrivée et le paiement exigé. Le système, dans sa conception de base, est très similaire à l’ESTA américain et à l’eTA canadien. »

L’autorisation de voyage ETIAS est liée au passeport du voyageur. Elle est valable jusqu’à trois ans ou jusqu’à l’expiration du passeport, selon la première éventualité. Quiconque obtiendra un nouveau passeport devra donc obtenir une nouvelle autorisation de voyage ETIAS.

Avec celle-ci, on pourra entrer sur le territoire des pays européens visés aussi souvent que souhaité, pour des séjours de courte durée – normalement jusqu’à 90 jours sur toute période de 180 jours.

Cependant, l’ETIAS ne garantit pas l’entrée. À l’arrivée, un garde-frontière demandera donc de voir le passeport du voyageur et d’autres documents et il vérifiera que ce dernier remplit bien les conditions d’entrée.

Pour plus d’infos sur l’EES, c’est par ici.

Pour plus d’infos sur l’ETIAS, c’est par là.