Michael Deluce, PDG de Porter Airlines

Pour le 17e anniversaire de ce petit transporteur qui voit grand, le PDG revient sur « l’année incroyable » qui s’achève et confirme son appui aux agents de voyages.


« Il n’y a jamais eu de moment ennuyeux » dans les premiers jours de Porter Airlines, assure son président et PDG, Michael Deluce – et c’est sans aucun doute le cas encore aujourd’hui, compte tenu de l’incroyable expansion qu’a connu cette compagnie aérienne, ces derniers temps.

Au cours des douze derniers mois, Porter a embauché plus de 1 000 employés, reçu 22 nouveaux Embraer E195-E2, annoncé 26 nouvelles liaisons aériennes et 14 nouvelles destinations et porté sa flotte à 51 avions, dont 29 Dash 8. Un bilan impressionnant annoncé il y a quelques semaines, lors du 17e anniversaire du transporteur.

 

Un coup de fouet durant la pandémie

Les plans d’expansion de Porter, révélés pour la première fois en juillet 2021 au plus fort de la pandémie, ont eu l’effet d’un coup de fouet sur l’industrie du tourisme, à une époque où personne ne savait quand les voyages reprendraient.

Lorsque Michael Deluce et son équipe ont annoncé leur intention d’ajouter jusqu’à 80 nouveaux avions E195-E2 à la flotte de Porter, ouvrant ainsi des destinations dans l’Ouest canadien et sur la côte ouest des États-Unis tout en parlant de la possibilité de desservir des destinations ensoleillées au Mexique et dans les Caraïbes, la nouvelle a donné à l’industrie l’élan dont elle avait grandement besoin en cette période très difficile.

 

Une floppée de nouveaux vols

Après avoir inauguré son premier E195-E2 le 1er février dernier avec des vols vers Ottawa et Montréal depuis Toronto, Porter a fait la une des journaux tout au long de l’année, avec des annonces de nouvelles dessertes et de nouveaux aéroports de départ. Ce mois-ci, Porter lance des vols vers cinq destinations en Floride : de Toronto Pearson à Fort Lauderdale (FLL), Fort Myers (RSW), Miami (MIA), Orlando (MCO) et Tampa (TPA), ainsi que d’Ottawa (YOW) à Fort Lauderdale (FLL) et Orlando (MCO).

Au milieu de cette période très chargée, Profession Voyages/Travelweek a rencontré Michael Deluce pour en savoir plus sur sa carrière chez Porter, et sur ce que l’avenir réserve à la compagnie aérienne.

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Profession Voyages/Travelweek : Les compagnies aériennes et l’industrie de l’aviation font partie de votre ADN familial. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?

Michael Deluce : J’ai eu la chance de baigner dans le milieu de l’aviation dès mon plus jeune âge. Mon grand-père en était l’un des pionniers et cette passion s’est étendue sur quatre générations. Le Temple de la renommée de l’aviation du Canada a même intronisé mon grand-père et mon père (Robert Deluce, actuellement président exécutif de Porter) pour diverses réalisations, et il y a donc un véritable héritage à ce niveau. Je suis avec Porter depuis sa création en tant que cofondateur et j’ai été impliqué dans tous les aspects de l’entreprise, de ses débuts à la compagnie aérienne nationale que nous sommes devenus aujourd’hui.

PV/TW : Quand avez-vous su que vous vouliez suivre les traces de votre famille? Avez-vous envisagé d’autres carrières ou vous saviez depuis toujours que vous vouliez travailler dans l’aviation?

MD : L’aviation a toujours suscité mon intérêt mais j’ai fait des études avec l’intention de faire carrière en finance. Ce n’est que lorsque l’idée de bâtir une compagnie aérienne à l’aéroport Billy Bishop a été sérieusement discutée que j’ai pris la décision de changer de voie. C’est ainsi que Porter a commencé.

PV/TW : De quoi vous rappelez-vous le plus, lors de vos premiers temps chez Porter Airlines?

MD : Il n’y a jamais eu de moment ennuyeux. À l’origine, un pont devait relier Toronto à l’île de Billy Bishop, mais cela ne s’est jamais produit, alors un traversier à passagers amélioré est devenu l’option à privilégier. Initialement, il y a eu beaucoup de scepticisme, mais nous avons vu tout le potentiel de Billy Bishop alors que personne d’autre ne le voyait. Construire le terminal pour passagers et lancer nos premiers vols vers Ottawa en 2006 seront toujours des moments forts de ma carrière.

PV/TW : Comment se déroule jusqu’à présent l’expansion de Porter, et que peut-on attendre de la part de l’industrie en terme de nouvelles dessertes dans les mois à venir?

MD : Ce fut une année incroyable pour Porter. Le marché a très bien accueilli nos produits et services améliorés, et ce que j’entends de la part des membres de notre équipe et de nos clients, c’est qu’ils aiment ce que nous faisons. Les gens sont conscients de la valeur que nous apportons au marché et ils voient à quel point nous ne sommes pas comme les autres transporteurs. Cette année, nous avons lancé de nombreuses nouvelles destinations au Canada et augmenté les fréquences existantes, car il y a beaucoup d’opportunités chez nous.

Nous continuons également de développer notre présence dans les principaux marchés américains – plus récemment avec la Floride et la Californie. Nous sommes donc bel et bien devenus une compagnie aérienne nord-américaine, tout en maintenant le solide réseau régional que nous avons construit dans l’est du Canada au cours des 17 dernières années. Nous utiliserons désormais cette base pour continuer à prendre de l’expansion depuis Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax à l’avenir.

PV/TW : L’expansion de Porter repose sur sa flotte d’avions Embraer E195-E2 tout neufs. Pouvez-vous nous parler un peu de l’expérience en vol avec Porter?

MD : L’E195-E2 est un excellent avion dans l’ensemble. Ses performances lui permettent d’atteindre les marchés que nous voulons desservir dans toute l’Amérique du Nord, et il fait partie de la famille d’avions à couloir unique la plus respectueuse de l’environnement. En outre, il ne comporte pas de sièges au milieu, ce qui réjouit vraiment les passagers.

Nous avons voulu créer la meilleure expérience qui soit chez les transporteurs nord-américains, pour les passagers en classe économique, car nous savions qu’il y avait un besoin à combler à ce niveau, dans ce marché. Quand les passagers pensent à Porter, ils pensent au vin, à la bière et aux goûters gratuits, et c’est la norme sur tous les vols.

Nous sommes désormais la seule compagnie aérienne au Canada à offrir du WiFi rapide et gratuit à tous les passagers à bord des E195-E2. Vous pouvez écouter vos émissions, films et musique préférés sur un appareil et travailler sur un autre. Des repas frais – pas des plats sous pellicule plastique ou réchauffés – sont disponibles pour tous sur les vols plus longs. Et tous les passagers ont accès aux mêmes options alimentaires. Le vol est censé être agréable pour tout le monde, et nous voulons que tous nos passagers le voient de cette manière.

PV/TW : Porter a clairement indiqué qu’elle souhaite travailler avec les agents de voyages. Avec l’expansion en cours, qu’observez-vous en termes d’augmentation des réservations de leur part, et quel message voulez-vous leur adresser?

MD : Avant la pandémie, les agences de voyages généraient environ un tiers de nos revenus. Aujourd’hui, c’est plus de 40 %. Les agents de voyages jouent un rôle très important dans notre succès, que ce soit dans le fort pourcentage de l’achalandage lié aux voyages d’affaires ou dans le segment en croissance des loisirs. Nous travaillons avec des agents de voyage depuis 2006 et nous apprécions sincèrement leur soutien continu.

Info : flyporter.com