De récentes tensions avec les deux plus grandes économies du monde entraînent une nouvelle approche quand vient le temps de séjourner dans l’un et l’autre pays.
Affaires mondiales Canada vient de mettre à jour ses avis de voyage pour les États-Unis et la Chine.
« Les Canadiens et autres ressortissants étrangers visitant les États-Unis pour une période de plus de 30 jours doivent être enregistrés auprès du gouvernement des États-Unis », indique le dernier avis de voyage concernant les États-Unis, comme Profession Voyages le mentionnait récemment. « Le non-respect de l’exigence d’enregistrement pourrait entraîner des sanctions, des amendes et des poursuites pour délit mineur », indique l’avis.
L’avis mis à jour indique que les visiteurs peuvent consulter le site des services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis pour vérifier s’ils doivent s’enregistrer et comment le faire.
Il précise également que les voyageurs peuvent voir s’ils ont été enregistrés automatiquement à leur entrée aux États-Unis en consultant leur formulaire d’admission I-94 sur le site des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.
De nombreux Canadiens ont modifié leurs projets de voyage pour éviter les États-Unis, alors que le président Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers au Canada et a suggéré à plusieurs reprises que celui-ci devienne le 51ᵉ État.
Emprisonnée pour un visa déficient
Des experts ont indiqué que les voyages des Canadiens vers les États-Unis pourraient être encore plus entravés après qu’une femme de Vancouver ait été détenue pendant plus d’une semaine plus tôt ce mois-ci par les autorités américaines, après le rejet de sa demande de visa de travail alors qu’elle tentait d’entrer à la frontière mexicaine près de San Diego, en Californie.
D’autres voyageurs auraient potentiellement été refoulés à la frontière et renvoyés chez eux après une fouille sommaire de leur téléphone ou de leur ordinateur, en raison de prises de positions critiques sur Donald Trump – ce que démentissent les États-Unis.
L’avis concernant les États-Unis fait suite à une autre mise à jour pour les voyages en Chine, où les Canadiens ayant une double citoyenneté ont été avertis d’utiliser leurs documents canadiens lorsqu’ils se présentent aux autorités chinoises.
Mise en garde pour la Chine
Par ailleurs, le Canada a également mis à jour son avis de voyage pour la Chine après que la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, ait déclaré plus tôt cette semaine que l’Empire du Milieu avait exécuté quatre ressortissants canadiens au cours des derniers mois.
L’avis mis à jour met en garde les Canadiens et leur recommande d’exercer « une grande prudence » en Chine, en particulier ceux ayant une double citoyenneté — qui pourraient se voir refuser l’accès aux services consulaires canadiens s’ils sont entrés dans le pays avec un passeport ou une carte d’identité chinoise.
« Notre capacité à fournir une assistance consulaire en Chine est limitée en raison du manque de transparence du système judiciaire chinois, indique l’avis. Cela pourrait également affecter la capacité des Canadiens à obtenir une assistance juridique efficace. »
Une double nationalité à sens unique
La ministre Joly a précisé que les quatre Canadiens récemment exécutés en Chine étaient des citoyens ayant une double nationalité et, selon les autorités chinoises, qu’ils faisaient face à des accusations liées aux drogues et à des activités criminelles.
Le Canada a condamné ces exécutions, affirmant que la peine de mort « est incompatible avec la dignité humaine fondamentale. »
L’ambassade de Chine à Ottawa a déclaré que « les autorités judiciaires chinoises ont traité ces affaires en stricte conformité avec la loi » et que Pékin applique une politique de « tolérance zéro » en matière de criminalité liée aux drogues. Du reste, la Chine ne reconnaît pas la double nationalité.
D’autres sanctions possibles
L’avis de voyage canadien pour la Chine rappelle également que des infractions non violentes, telles que les crimes financiers, peuvent entraîner des « sanctions sévères » dans le pays. Il ajoute que les voyageurs pourraient être soumis à une interdiction de sortie s’ils sont liés à des personnes faisant l’objet d’une enquête civile ou criminelle en cours, y compris des litiges commerciaux.
Ottawa prévient que les voyageurs concernés peuvent ne pas être informés qu’une interdiction de sortie leur a été imposée avant de passer les contrôles des douanes et de l’immigration chinoises en tentant de quitter le pays.