FAA : Boeing doit changer sa culture d’entreprise pour privilégier la sécurité

Deux semaines avant sa démission, et un an après l’incident d’Alaska Airlines, le chef de la FAA fait le bilan.


Un an presque jour pour jour après l’incident de la porte-bouchon d’un Boeing 737 Max d’Alaska Airlines, le principal régulateur de l’aviation aux États-Unis, la Federal Aviation Administration (FAA), estime que Boeing a besoin d’un « changement fondamental de culture d’entreprise » pour donner la priorité à la sécurité et à la qualité sur les profits.

Mike Whitaker, chef de la FAA, a ainsi déclaré que son agence avait encore du travail à faire pour renforcer sa supervision de Boeing.

Celui qui prévoit démissionner dans deux semaines, pour permettre au président élu Donald Trump de choisir son propre administrateur de la FAA, est revenu sur sa décision de janvier dernier d’immobiliser tous les 737 Max équipés de bouchons de porte.

Par la suite, la FAA a renforcé la présence d’inspecteurs dans les usines de Boeing, limité la production de nouveaux 737 et exigé que Boeing élabore un plan pour résoudre les problèmes de fabrication.

 

Bel effort mais…

« Boeing s’efforce de progresser dans l’exécution de son plan global dans les domaines de la sécurité, de l’amélioration de la qualité et de l’engagement et de la formation efficaces des employés, indique Mike Whithaker. Mais ce n’est pas un projet d’un an. Ce qu’il faut, c’est un changement fondamental de culture d’entreprise chez Boeing, qui s’oriente autour de la sécurité et de la qualité plutôt que les profits. Cela nécessitera des efforts soutenus et un engagement de la part de Boeing, ainsi qu’une surveillance constante de notre part. »

Boeing a récemment publié une mise à jour sur les mesures prises pour améliorer la sécurité et la qualité de ses avions, notamment en répondant aux préoccupations soulevées par les employés et en renforçant la protection de leur confidentialité.

 

Programmes renforcés

Boeing, qui n’a pas pu construire de nouveaux 737 pendant une grève de sept semaines de ses mécaniciens l’automne dernier, a déclaré avoir renforcé la formation de ces employés et des inspecteurs de qualité.

L’entreprise a également indiqué avoir mis à jour un système pour afficher les noms des employés effectuant des travaux d’emboutissage des métaux.

Sans fournir de chiffres, l’avionneur a aussi affirmé avoir « considérablement réduit les défauts » dans les fuselages des 737 fabriqués par Spirit AeroSystems, un fournisseur clé qu’il  est en train de racheter pour 4,7 milliards de dollars.

 

L’enquête se poursuit

De son côté, le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) poursuit son enquête sur le détachement du bouchon de porte sur un avion Max d’Alaska Airlines. Un mois après l’accident, les enquêteurs ont déclaré dans un rapport préliminaire que les boulons utilisés pour fixer le panneau n’avaient pas été remplacés après des travaux dans une usine de Boeing.

Mike Whitaker a enfin déclaré que la FAA examinerait toutes les recommandations que le Conseil de sécurité émettra pour améliorer le travail de supervision de la FAA. L’été dernier, il avait admis que la surveillance de Boeing par la FAA n’était pas à la hauteur.