Afin de promouvoir plusieurs régions de l’Est de la France, l’Agence régionale du tourisme Grand Est était récemment de passage chez nous. Profession Voyages a rencontré deux de ses principaux acteurs.
La semaine dernière, Alexandre Willman et Catherine Gouttefarde, respectivement directeur marketing commercial et directrice générale de l’Agence régionale du tourisme Grand Est (alias « le Grand Est »), se sont arrêtés à Montréal dans le cadre d’une tournée canadienne.
Après Québec et avant Vancouver – où ils ont pris part au Congrès de l’ACTA – les deux porte-parole ont voulu faire davantage connaître les trésors cachés de cette région qui n’en est pas tout à fait une, et dont le nom n’est pas encore assez connu de tous.
Le Grand Est, c’est l’appellation qu’on utilise désormais pour promouvoir touristiquement l’Alsace, la Lorraine, la Champagne, l’Ardenne, les Vosges et la Moselle. Des régions qui n’ont pas toujours de forts points en commun mais qui sont toutes limitrophes et, bien sûr, qui sont toutes situées dans l’est de la France.

Strasbourg_©ART GE – Pierre Defontaine
Un marché stratégique
La visite des deux représentants était d’autant plus appropriée que le Canada, et plus particulièrement le Québec, est un marché stratégique pour le tourisme français et que le Grand Est y puise son lot de touristes depuis belle lurette.
Déjà, le Grand Est attire 80 millions de visiteurs, ce qui en fait la quatrième région française la plus visitée après l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Côte d’Azur. Mais il y a plus. « Chez nous, la clientèle canadienne est en nette progression : on a enregistré une hausse de 15 % des nuitées entre 2023 et 2024 », indiquent les deux représentants.
L’année en cours pourrait bien poursuivre sur cette lancée : en cette époque où bien des touristes canadiens et québécois boudent les États-Unis, la région Grand Est peut tenir lieu de solution de rechange à maints égards.
« D’autant plus que les attentes des voyageurs québécois rencontrent pleinement l’offre du Grand Est : œnotourisme et gastronomie, tourisme de mémoire – notamment sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, où beaucoup de Québécois sont tombés –, mais aussi culture, patrimoine et bien-être », poursuit Alexandre Willman.

Visite guidée ville de Troyes_©ART GE – Pierre Defontaine
Strasbourg, capitale des croisières fluviales
Qui plus est, les croisières fluviales sont de plus en plus en demande auprès des Québécois, et Strasbourg forme un excellent point de départ pour s’embarquer – le siège social de CroisiEurope y est d’ailleurs situé.
« De façon générale, on essaie d’ailleurs d’encourager les voyagistes à choisir Strasbourg comme camp de base pour des circuits tout autour, notamment en train : il y a assez à voir pour séjourner sur place une semaine », assure Catherine Gouttefarde.

Balade au marché de noël de Strasbourg_©ART GE – Pierre Defontaine
Du reste, la région (Alsace et Lorraine en particulier) est réputée pour ses marchés de Noël, un produit qu’on n’a plus à vanter tant il est populaire. « En revanche, ce qui est moins connu, ce sont tous les marchés de villages aux alentours des grands centres, et qui gagnent vraiment à être connus », indique Alexandre Willman.
Côté hébergement, on trouve bien sûr de tout dans le Grand Est, des fermes-auberges des Vosges aux winstubs jusqu’à l’étonnante maison Heler, signée Philip Starck, à Metz.

Strasbourg_©ART GE – Pierre Defontaine
Plus de vols
C’est d’autant plus plausible d’envisager une hausse de fréquentation des Canadiens et des Québécois dans le Grand Est que l’accessibilité entre le Canada et le Grand Est a été renforcée.
Désormais, on compte trois vols directs hebdomadaires opérés par Air Transat entre Montréal à l’EuroAirport Bâle/Mulhouse (de mai à octobre), ainsi que des connexions d’Air Canada, de Swiss et d’Air France via Francfort, Zurich et Paris-CDG.
« De plus, nous sommes depuis longtemps en discussion avec Air Transat pour que le transporteur annualise son vol Montréal-Bâle/Mulhouse, qui est à cheval sur la frontière entre l’Alsace, la Suisse et l’Allemagne, ce qui ferait l’affaire de plusieurs régions », ajoute Alexandre Willman.

Marché de Noël – Colmar_©ART GE – Pierre Defontaine
Des relations économiques et d’innovation renforcées
Les liens entre le Québec et le Grand Est s’appuient par ailleurs sur plus de vingt ans de coopération décentralisée autour de priorités stratégiques, notamment le numérique.
En mai 2023, la Région Grand Est a inauguré à Montréal le Hub Grand Est Transformation Québec, animé par Grand E-Nov+, pour accompagner les entreprises souhaitant se développer de part et d’autre de l’Atlantique
Plus récemment, en avril 2024, un accord de partenariat a été signé entre le CRIM (Centre de recherche informatique de Montréal) et l’Agence d’Innovation de la Région Grand Est afin de renforcer la coopération dans le domaine de l’intelligence artificielle et de soutenir les projets innovants des entreprises québécoises et grand-estiennes. Ces initiatives illustrent un partenariat concret, fondé sur l’innovation et les échanges économiques, qui complète et enrichit les liens humains et culturels.

Maison de Champagne Taittinger_©ART GE – Pierre Defontaine
Bien vendre le Grand Est
Pour vendre la destination et récolter un maximum de clients – et de commissions –, on encourage les conseillers à bien se documenter. « Pour du vrai marketing de destination, il faut de vraies valeurs et de vrais produits, et c’est ce que la région Grand Est offre », explique Alexandre Willman.
Pour aider les pros à bien maîtriser la destination, la plateforme Explore Grand Est apparaît tout indiquée. « À l’ère de l’IA, les agents de voyages ont tout intérêt à offrir quelque chose que ChatGPT n’offre pas à leurs clients : le côté humain et la passion de leur travail bien sûr, mais aussi une connaissance poussée des destinations qu’ils mettent de l’avant et la capacité d’offrir des séjours sur mesure », estime Catherine Gouttefarde.

Balade au marché de noël de Strasbourg_©ART GE – Pierre Defontaine
Pourquoi le Grand Est?
Pour son patrimoine historique et culturel très riche
- Strasbourg, avec sa cathédrale gothique et son quartier pittoresque de la Petite France, est une ville à la croisée des cultures française et allemande.
- Reims, « cité des sacres », où les rois de France étaient couronnés, abrite aussi la somptueuse cathédrale Notre-Dame.
- Verdun et les sites de la Première Guerre mondiale, très marquants pour les amateurs d’histoire et de tourisme de mémoire – et pour les Québécois en particulier.
- Pendant les rénovations du Centre Georges-Pompidou de Paris, une partie de ses collections ont été déplacées à Metz.
- De nombreux itinéraires peuvent être empruntés avec pour thématique la découverte de cathédrales, des métiers d’art et du savoir-faire, des musées et châteaux, des lieux de mémoire…
- Le Grand Est compte 8 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pour les plaisirs de la table
- La Champagne : visiter les caves prestigieuses de Reims et d’Épernay, découvrir le terroir du vin le plus emblématique de France.
- La Route des Vins d’Alsace : villages fleuris, caves accueillantes, dégustations de riesling, gewurztraminer et autres crémants d’Alsace.
- Spécialités régionales : choucroute, flammekueche, quiche lorraine, bretzels, pains d’épices, fromages (munster, comté, brie de Meaux).
- La région compte pas moins de 56 restaurants étoilés Michelin, dont huit qui arborent 2 étoiles.
Pour la langue
- Dans plusieurs régions, surtout en Alsace et en Lorraine, on retrouve un héritage germanique qui fascine et rappelle la diversité culturelle européenne.
- La francophonie y est bien ancrée, ce qui permet aux Québécois de voyager sans barrière linguistique tout en découvrant d’autres accents et expressions.
Pour les paysages variés et la nature préservée
- La région compte 2 200 km de pistes cyclables, 3 200 km de sentiers de randonnée et 9 stations thermales, notamment.
- Les Vosges : montagnes idéales pour la randonnée, le vélo, le ski ou les séjours bien-être dans les stations thermales (comme à Nancy).
- Les villages alsaciens : Eguisheim, Riquewihr et Kaysersberg figurent par exemple parmi les « plus beaux villages de France ».
- Les Ardennes : forêts profondes, rivières et châteaux médiévaux.
Pour l’accessibilité
- Le TGV relie Paris à Strasbourg en moins de 2 heures, et Reims en 45 minutes.
- Proximité avec l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg : idéal pour combiner plusieurs destinations européennes en un seul voyage.
Pour l’ambiance chaleureuse et les traditions
- Les marchés de Noël d’Alsace (Strasbourg, Colmar, Mulhouse) sont parmi les plus réputés au monde.
- La convivialité des winstubs (auberges traditionnelles) rappelle aux Québécois leur goût pour les repas copieux et festifs.
Pour l’anecdote
- La convivialité des winstubs (auberges traditionnelles) rappelle aux Québécois leur goût pour les repas copieux et festifs.
- C’est en Ardenne, à Charlesville-Mézières, qu’est né le poète Arthur Rimbaud.
- Auguste Bartholdi, à qui on doit la Statue de la Liberté, vient de Colmar.
- Nancy est considérée comme le berceau de l’Art nouveau et un haut lieu de l’Art déco.
- Le célèbre bijoutier René Lalique est né à Aÿ, dans la Marne.
Info : explore-grandest.com