26 août 2020 — Dans une interview avec Travelweek, Joe Adamo a couvert de nombreux sujets, du programme d’hiver 2020-2021 Winter Sun de Transat qui vient d’être lancé en passant par la décision de la société d’annuler son programme en dehors de l’Ouest canadien (lire cette partie de l’interview ici), à ce qui doit se passer avec les restrictions de voyage au Canada pour que les gens pensent à voyager à nouveau, et ses réflexions sur les remboursements.
Joe Adamo explique aux agents : “Les personnes qui sont prêtes à voyager maintenant devraient faire leurs réservations avec vous. Restez impliqués. Il y a des gens qui voyagent tous les jours”.
Les agents ne doivent pas non plus hésiter à recommander des produits à des clients qu’ils pensent être prêts à voyager – ou même à des clients qui sont sur la défensive. “Soyez sûrs de leur expliquer les options qui s’offrent à eux”, a-t-il déclaré.
“CETTE MENTALITÉ DE SIÈGE… EST PRÉJUDICIABLE À L’ENSEMBLE DE L’ÉCONOMIE”
De tous les obstacles auxquels sont confrontés les Canadiens souhaitant voyager dans les mois à venir – l’avertissement général contre tout voyage non essentiel dans le monde entier, la quarantaine de 14 jours pour les voyageurs à l’arrivée et au retour, et les difficultés à obtenir une assurance – c’est la quarantaine de 14 jours que Joe Adamo trouve la plus frustrante.
Le gouvernement canadien pourrait affiner l’avis aux voyageurs pour offrir des conseils plus spécifiques pays par pays, car le nombre de destinations diminue.
Et si l’obtention d’une couverture d’assurance voyage pour la COVID-19 pose certainement des difficultés, la Croix Bleue de l’Ontario et la Croix Bleue du Québec (et l’assureur B2C Medipac) ont introduit une certaine couverture COVID-19 et ont récemment fait des annonces à ce sujet.
Selon Joe Adamo, d’autres assureurs suivront probablement bientôt. “Le secteur privé comblera cette lacune”, dit-il, ajoutant qu’au fil des mois, la définition de ce qui constitue un “voyage essentiel” “est devenue un peu vague”, de plus en plus de personnes voyageant.
Mais la quarantaine obligatoire de 14 jours pour toute personne entrant ou retournant au Canada est un véritable point de friction. Au mieux, elle est peu pratique et au pire, pour certains voyageurs, elle est carrément impossible. “C’est vraiment la quarantaine de 14 jours qui est la plus contraignante pour nous”, déclare Joe Adamo. “C’est la restriction que nous aimerions le plus voir réexaminée.”
Transat fait partie de l’initiative #timetotravel de la Table ronde canadienne du voyage et du tourisme, qui regroupe certaines des plus grandes entreprises de voyage du Canada, tant du côté de l’offre que du côté de la vente au détail. Depuis début juin, la coalition a exhorté le gouvernement fédéral à assouplir les restrictions sur les voyages à l’étranger et à l’intérieur du Canada. L’UE et d’autres parties du monde se sont ouvertes ces derniers mois, mais pas le Canada.
D’autres membres de la coalition, dont Air Canada, ont averti que si le Canada ne rendait pas bientôt la pareille, d’autres pays pourraient revenir sur leur décision de laisser entrer les Canadiens.
En demandant un assouplissement des restrictions de voyage, “nous sommes manifestement égoïstes”, déclare Joe Adamo. “Nous sommes une compagnie aérienne, nous sommes une compagnie de voyage. C’est notre gagne-pain, c’est notre passion. Je comprends cela. Mais les répercussions sont encore plus importantes” si la frontière n’est pas ouverte de manière sûre mais efficace, dit-il.
“Cette mentalité de siège… est préjudiciable à l’ensemble de l’économie”, a ajouté Joe Adamo. “Nous devons ouvrir le transport aérien avec les grands centres économiques, avec Londres, Paris, Milan, Tokyo. Nous devons ouvrir cela. Pas de manière irréfléchie. Mais les restrictions générales ont des répercussions qui nuisent à l’ensemble de l’économie. En tant que société, nous devons apprendre à vivre avec ce risque. Espérons que nos dirigeants à Ottawa en prendront conscience”.
Joe Adamo a déclaré que Transat s’en tenait à sa politique consistant à offrir des crédits de voyage futurs (FTC) plutôt que des remboursements, ce qui correspond en grande partie à ce que font les autres compagnies aériennes et les agences de voyage au Canada.
Une exception est le programme Sud et USA annulé pour l’Ouest du Canada. Annoncé plus tôt ce mois-ci, le programme annulé ne sera probablement pas rétabli de sitôt, et Transat a donc choisi d’offrir des remboursements pour ces vols.
DES CRÉDITS PLUS FLEXIBLES
De plus, en juillet, Transat a annoncé qu’elle éliminait la date d’expiration de ses crédits et les rendait transférables. Air Canada a annoncé une mesure similaire en juin. “Les crédits de Transat n’expirent plus et sont entièrement transférables. Ils sont aussi flexibles que possible”, a déclaré Joe Adamo. “Nous avons hésité à les rendre transférables, surtout parce que la charge de la gestion de cette transaction revient alors à l’agent de voyage. Mais le marché nous a montré que nous devions le faire”.
Il s’avère que le fait de rendre les crédits transférables et de supprimer les dates d’expiration a été “très bien accueilli” par les agents de voyage. “Les agents de voyage considèrent cela comme un autre outil dans leur arsenal.”
Toujours au début de l’été, Transat Distribution Canada (TDC) a annoncé un nouveau partenariat avec CanaDream, l’une des plus grandes sociétés de location et de vente de véhicules de loisirs au Canada. Interrogé sur les résultats, Joe Adamo indique que les ventes ont été conformes aux attentes.
“Nous sommes heureux de l’avoir fait, et nous l’aurons pour les prochains étés. Nous sommes ravis”. Mais il n’est pas surprenant, comme le fait remarquer Joe Adamo, que les recettes provenant des réservations de camping-car “sont loin de compenser” les recettes sortantes traditionnelles que Transat aurait connues au cours d’un été typique.
Source : Kathryn Folliott pour Travelweek
Traduit par Eloïse Petit