La Commission européenne du tourisme, l’Italie et la Suisse commentent les restrictions d’entrée des Canadiens dans l’UE

23 octobre 2020 — Les Canadiens ont subi un autre coup dur cette semaine lorsque la nouvelle a été annoncée que l’Union européenne allait retirer le Canada de sa liste de pays autorisés à entrer dans l’Union sans restriction de voyage. La décision a été rendue officielle hier, le 22 octobre, et la Géorgie et la Tunisie ont également été retirées de la liste.

Le Canada figure sur la liste des pays autorisés depuis le début du mois de juillet, avec 14 autres pays. Cependant, comme les fonctionnaires de l’UE se réunissent toutes les deux semaines pour évaluer les cas de COVID-19, plusieurs pays ont depuis été retirés de la liste, notamment l’Algérie, le Monténégro, le Maroc et la Serbie, et maintenant le Canada, la Tunisie et la Géorgie.

Au 22 octobre, le Canada avait signalé plus de 208 000 cas de coronavirus confirmés.

Bien que cette mesure se traduira certainement par une baisse encore plus marquée du nombre de visiteurs en Europe pour le reste de l’année, Pascal Prinz, président de la section canadienne de la Commission européenne du tourisme, a déclaré à Travelweek/Profession Voyages que tous les espoirs sont déjà tournés vers 2021.

“Les voyagistes et les agents confirment que l’Europe est très demandée l’année prochaine”, dit-il. “Les Canadiens sont impatients de revenir pour découvrir notre culture, notre gastronomie, notre nature époustouflante et nos villes historiques. L’amour des Canadiens pour l’Europe ne s’arrêtera pas pendant cette pandémie”. Il ajoute qu’il ne pense pas que les Canadiens se contenteront désormais de voyager localement, car ils “ont toujours été des voyageurs curieux qui veulent voir le monde“.

Bien qu’optimiste quant à l’avenir, Pascal Prinz estime qu’il est important de noter que les interdictions de voyager et les quarantaines ont un effet dévastateur sur les voyages internationaux et tuent la reprise du tourisme. Le secteur du tourisme en Europe demande depuis des mois aux gouvernements de l’UE d’éviter les restrictions générales et de les remplacer par des mesures rentables afin de minimiser les risques liés aux voyages en ce moment.

Les gouvernements des deux côtés de l’Atlantique devraient travailler ensemble à l’élaboration d’un protocole standardisé pour les tests au départ et de systèmes de traçage coordonnés“, dit-il. “Avant qu’un vaccin soit disponible et que cette crise soit derrière nous, nous devons apprendre à faciliter les voyages grâce à des solutions intelligentes pour la nouvelle normalité”.

Pascal Prinz, qui est également directeur du Canada pour Suisse Tourisme, déclare que le volume des voyages dans son pays natal est “déjà douloureusement faible”. En juillet et août, la Suisse a vu environ 10% du volume des voyages en provenance du Canada en termes de nuitées et d’arrivées par rapport à la même période l’année dernière, ce qui représente une baisse massive de 90%.

Bien que la liste de l’UE ne soit pas contraignante, c’est-à-dire qu’elle n’est qu’une ligne directrice et que les pays membres sont libres d’établir leurs propres règles concernant les conditions et protocoles d’entrée, Pascal Prinz attend de la Suisse qu’elle suive la dernière recommandation de l’UE et interdise tout voyage non essentiel au départ du Canada.

L’Italie, quant à elle, continuera d’accueillir les voyageurs canadiens, bien qu’une règle d’auto-isolement obligatoire de 14 jours soit en vigueur, déclare Salvatore Basile, coordinateur pour le Canada de l’Office national italien du tourisme. Il ajoute toutefois que, conjugué à la quarantaine obligatoire de 14 jours imposée par le Canada à tous les passagers arrivant ou retournant au Canada, “il devient très clair qu’il sera très difficile pour quiconque de décider de se rendre en Italie au moins pour les prochaines semaines ou les prochains mois”.

Lorsqu’on lui demande comment l’interdiction canadienne pourrait affecter l’Italie à court terme, Salvatore Basile répond à Travelweek qu’il n’y aura pas d’impact réel.

“Le tourisme international en provenance d’Amérique du Nord est actuellement à un “niveau très bas”, non seulement pour l’Italie mais aussi pour toutes les destinations européennes”, dit-il. “Le tourisme canadien en Italie a toujours représenté un segment important du marché. Selon les chiffres définitifs de Statistique Canada pour 2019, l’Italie était la deuxième destination européenne la plus populaire pour les voyageurs canadiens“.

Salvatore Basile ajoute : “Mais même avant la publication de la recommandation de l’UE, il existait de nombreux obstacles sérieux à la libre circulation des touristes. Nous apprenons tous quotidiennement l’existence de nouvelles mesures de confinement qui ont pour seul objectif de limiter la propagation du virus. D’une certaine manière, cela affecte non seulement les relations entre les pays, mais aussi les relations personnelles dans notre vie quotidienne. Nous sommes tous conscients que tout type de relations est destiné à reprendre et à s’améliorer à long terme”.

Au 22 octobre, l’Allemagne autorise toujours l’entrée des Canadiens, tandis que la France, dont la dernière mise à jour de la liste des restrictions et des exigences remonte au 19 octobre, déclare également qu’il n’existe actuellement aucune restriction liée à la santé pour les voyages en provenance du Canada. Cliquez ici pour obtenir les informations les plus récentes.

La liste mise à jour de l’UE comprend maintenant : Australie, Chine (sous réserve de réciprocité), Japon, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Singapour, Corée du Sud, Thaïlande et Uruguay. Les pays sont évalués sur la base de leur situation épidémiologique et des mesures de confinement, y compris l’éloignement physique, ainsi que de considérations économiques et sociales. L’UE indique également que la réciprocité doit être prise en compte régulièrement et au cas par cas.

Source : Cindy Sosroutomo pour Travelweek.