Cette limite restera en vigueur pendant que les responsables évaluent si le système de contrôle aérien états-unien peut reprendre en toute sécurité avec la fin du shutdown.
La paralysie gouvernementale états-unienne (shutdown) est peut-être terminée, mais la réduction des vols dans 40 grands aéroports du pays restera fixée à 6 %, au lieu de passer à 10 % d’ici la fin de la semaine, car de plus en plus de contrôleurs aériens reprennent le travail, ont annoncé hier les autorités.
Les réductions de vols ont été mises en place la semaine dernière alors que de nombreux contrôleurs aériens se déclaraient absents, invoquant le stress et la nécessité d’occuper un second emploi — ce qui a laissé plusieurs tours de contrôle et installations en sous-effectifs. Les contrôleurs aériens ont ainsi manqué deux chèques de paie pendant la crise.
Le département des Transports a précisé que la décision de maintenir cette réduction provenait des recommandations de l’équipe de sécurité de la FAA, à la suite d’un « déclin rapide » du nombre d’absences non planifiées.
Évaluation en cours
La limite de 6 % restera en vigueur pendant que les responsables évaluent si le système de contrôle aérien peut reprendre ses opérations normales en toute sécurité, a déclaré le secrétaire aux Transports, Sean Duffy, sans toutefois préciser d’échéancier.
« Si l’équipe de sécurité de la FAA détermine que les tendances évoluent dans la bonne direction, nous proposerons un plan pour reprendre les opérations normales », a-t-il expliqué dans un communiqué.
Sean Duffy et l’administrateur de la FAA, Bryan Bedford, ont affirmé mercredi que la sécurité demeurait leur priorité absolue et que toutes les décisions seraient fondées sur des données concrètes.
Delta Airlines a adopté un ton optimiste quant à la durée des réductions de vols, indiquant dans un communiqué que la compagnie aérienne espérait « ramener ses opérations à pleine capacité au cours des prochains jours ».
Plus de 10 000 vols annulés
Depuis l’entrée en vigueur des restrictions, le 7 novembre, plus de 10 100 vols ont été annulés, selon le site de suivi FlightAware. La FAA prévoyait initialement augmenter progressivement les réductions de vols de 4 % à 10 % dans les 40 aéroports concernés.
Selon la FAA, les données de sécurité préoccupantes ont montré que ces réductions étaient nécessaires pour alléger la pression sur le système aérien et aider à gérer la pénurie croissante de personnel dans les installations de contrôle aérien, alors que les perturbations s’accumulaient.
Sean Duffy a refusé de divulguer les données de sécurité précises ayant motivé les réductions. Mais lors d’une conférence de presse mardi à l’aéroport international O’Hare de Chicago, il a évoqué des rapports signalant des avions trop proches en vol, davantage d’incursions sur les pistes et des inquiétudes de pilotes quant aux réponses des contrôleurs.
24 États touchés
La liste des 40 aéroports publiée par la FAA couvre plus de deux douzaines d’États et comprend de grands centres comme New York, Atlanta, Los Angeles et Chicago. L’ordre exige que toutes les compagnies aériennes commerciales y réduisent leurs vols.
L’association Airlines for America, qui regroupe les transporteurs états-uniens, a exprimé sa gratitude pour le projet de loi de financement adopté, affirmant que la réouverture du gouvernement permettrait aux compagnies aériennes américaines de rétablir leurs opérations avant la fête de Thanksgiving, dans environ deux semaines.
La durée nécessaire pour stabiliser le système aérien reste incertaine. Les restrictions ont bouleversé les opérations des compagnies en seulement quelques jours : de nombreux avions ont été déroutés et ne se trouvent plus là où ils devraient être. Airlines for America a indiqué qu’il y aurait des effets résiduels pendant plusieurs jours.
Le PDG de la U.S. Travel Association a déclaré que les travailleurs fédéraux essentiels, tels que les contrôleurs aériens et les agents de la TSA (Transportation Security Administration), doivent être rémunérés si « le Congrès s’engage à nouveau dans cette voie insensée » et qu’une nouvelle fermeture survient.
« L’Amérique ne peut pas se permettre une autre crise auto-infligée qui menace les systèmes dont des millions de personnes dépendent chaque jour », a affirmé Geoff Freeman dans un communiqué.
Bilan du shutdown en chiffres
Le système aérien américain a été fortement mis à l’épreuve par la plus longue fermeture gouvernementale de l’histoire : des milliers de vols annulés, de longs retards dans les grands aéroports et des voyageurs frustrés à travers le pays.
- 40
Grands aéroports américains où toutes les compagnies aériennes commerciales ont dû annuler des vols depuis le 7 novembre, selon les ordres de la FAA. La liste couvre plus de deux douzaines d’États et comprend New York, Atlanta, Los Angeles et Chicago. - 12
Aéroports, parmi les 40, où la FAA a également imposé des restrictions supplémentaires aux jets d’affaires et à de nombreux vols privés. - 1,9 million
Passagers quotidiens utilisant les 40 aéroports où les vols ont été réduits, selon le Bureau des statistiques des transports. - 5,2 millions
Passagers touchés par des retards ou des annulations liés au manque de personnel depuis le début de la fermeture, le 1er octobre, selon Airlines for America. L’association regroupe Delta Air Lines, American Airlines, United Airlines, Southwest Airlines, Alaska Airlines et JetBlue. - 9 500
Vols annulés entre le 7 novembre (premier jour des réductions imposées par la FAA) et la mi-journée du 12 novembre, d’après FlightAware. - 30
Nombre moyen d’installations de contrôle aérien ayant connu des problèmes techniques au cours des six week-ends depuis le 1er octobre — presque quatre fois plus que les week-ends précédant la fermeture, selon une analyse de l’Associated Press. - 10 000 $ US
Prime suggérée par le président Donald Trump pour les contrôleurs aériens qui n’ont manqué aucun jour de travail pendant la fermeture. Trump avait aussi menacé de retenir le salaire de ceux qui ne s’étaient pas présentés. - 285 à 580 millions $ US
Impact économique quotidien qu’auraient eu des réductions de 10 % des vols par la FAA, selon Airlines for America, qui inclut dans son estimation la baisse des dépenses touristiques, des recettes fiscales locales et des dépenses dans l’économie au sens large.