L’Association canadienne des agences de voyages et des conseillers en voyages (ACTA) exhorte le transporteur à revoir sa décision et l’invite au dialogue.
L’ACTA, qui représente la communauté des agences de voyages et des agents de voyages indépendants du Canada, s’oppose fermement à la décision d’American Airlines d’empêcher l’accumulation de points de fidélité pour les réservations effectuées via des canaux « non privilégiés », à compter du 1er mai 2024.
Cette politique d’American Airlines stipule que seules les réservations directes auprès d’American Airlines et de certaines compagnies aériennes partenaires, ainsi qu’une liste spécifique d’« agences de voyages privilégiées », permettront aux voyageurs d’accumuler des points de fidélité.
Selon l’ACTA, cette mesure restreint directement le choix des consommateurs et dévalorise le rôle essentiel des agences de voyages et des conseillers dans la chaîne de valeur de l’industrie.
« En liant les primes de fidélité aux réservations directes ou effectuées par l’intermédiaire d’un nombre limité d’agences privilégiées, American Airlines limite considérablement les canaux par lesquels les consommateurs peuvent gagner des points de fidélité, estime Wendy Paradis, président de l’ACTA. Cette décision éloignera inévitablement les clients des agences de voyages et des conseillers, qui sont les mieux placés pour défendre leurs intérêts et leur proposer des options de voyages complètes et compétitives. »
Un réseau essentiel
Pour l’ACYA, les consommateurs comptent sur les agences et les conseillers en voyages pour leur fournir des conseils d’experts objectifs et un large éventail d’options de voyage adaptées à leurs besoins et à leurs préférences. « Restreindre la possibilité de gagner des points de fidélité par le biais de ces canaux désavantagera sans aucun doute les consommateurs qui apprécient de réserver par l’intermédiaire de leurs partenaires de voyage de confiance », assure Wendy Paradis.
« En outre, cette décision aura des conséquences considérables sur l’ouverture et la compétitivité du marché du voyage, poursuit la présidente. En tirant parti de sa position pour restreindre le choix des consommateurs, American Airlines s’engage dans des pratiques qui conduiront à des prix plus élevés, à l’étouffement de l’innovation et à un secteur du voyage moins dynamique. »
La politique d’AA sur les seuils d’utilisation des NDC « n’est pas réalisable »
En plus des préoccupations concernant les points de fidélité, l’ACTA considère que la tentative d’American Airlines d’imposer l’adoption de la nouvelle capacité de distribution (NDC) à l’industrie du voyage aura de graves conséquences fortuites pour les agences de voyages, les conseillers en voyages et les consommateurs.
Bien que l’ACTA reconnaisse les avantages potentiels des NDC et soutienne les avancées technologiques dans l’industrie du voyage, elle se dit très préoccupée par la manière dont American Airlines met en œuvre ce changement.
En outre, les exigences fixées par American Airlines pour que les agences obtiennent le statut « privilégié » sont excessivement strictes et ne tiennent pas compte des diverses capacités et ressources des agences de voyages à travers le pays, estime l’ACTA.
Des objectifs irréalistes
L’exigence d’un seuil d’utilisation des NDC de 30 % d’ici le 21 avril 2024 et de 70 % d’ici le 30 avril 2025 n’est tout simplement pas réalisable pour de nombreuses agences de voyages et conseillers, en particulier les petites entreprises indépendantes, dans les délais impartis, soutien l’ACTA. « Cette mesure affectera de manière disproportionnée les agences qui manquent d’infrastructure technologique ou de ressources pour se conformer à ces lourdes exigences », dit Wendy Paradis.
Un appel à reconsidérer la décision et à discuter
L’ACTA exhorte donc American Airlines à reconsidérer cette décision et à s’engager dans un dialogue significatif avec la communauté du voyage au détail pour trouver une approche plus équilibrée de la mise en œuvre des NDC et des changements au programme de fidélité.
L’Association croit fermement que tout changement doit être un processus collaboratif qui prend en compte les besoins et les préoccupations de toutes les parties prenantes, plutôt qu’un mandat unilatéral.
« Notre organisation reste fermement engagée à travailler avec toutes les parties concernées pour développer des solutions qui favorisent l’innovation, l’efficacité et la satisfaction des clients tout en maintenant un marché équitable et compétitif », indique Wendy Paradis.
« Cependant, nous nous opposons vigoureusement à toute action qui ignore les intérêts des agences de voyages, des conseillers et des consommateurs, poursuit la présidente. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pouvons tracer la voie qui protège le choix du consommateur, embrasse les avancées technologiques et assure une industrie du voyage prospère et compétitive pour tous les Canadiens. »