Le pont emblématique du port de Sydney et l'opéra de Sydney

L’Australie vise davantage de croissance sur le marché canadien

Sécurité, climat attrayant et excellent rapport qualité-prix grâce à un taux de change favorable aux Canadiens militent en faveur d’un séjour Down Under.


Pour des clients à la recherche d’une destination offrant un bon rapport qualité-prix, l’Australie n’est presque jamais le premier pays qui vient à l’esprit.

Il est impossible, en effet, d’échapper au coût des vols long-courriers; en revanche, le taux de change avec l’Australie est actuellement favorable aux Canadiens : 1 $ CA vaut environ 1,10 $ AU.

Tourism Australia sait très bien ce qui rebute les Canadiens à l’idée de voyager Down Under. « Le temps, le coût et la distance resteront toujours nos principaux obstacles pour le marché canadien, explique Chris Allison, vice-président Amériques et Nouvelle-Zélande, Tourism Australia. Une idée reçue répandue veut qu’il faille des jours pour y arriver. [Mais] les Canadiens disposent de vols directs quotidiens de Vancouver vers Sydney avec Air Canada et Qantas, et de Vancouver vers Brisbane avec Air Canada. »

Tous les avantages des voyages en basse saison s’appliquent également à l’Australie : vols moins chers, hôtels moins chers, et beaucoup moins d’affluence. Les Canadiens peuvent donc profiter pleinement de leur dollar en voyageant au printemps ou à l’automne.

Dans une approche favorable aux conseillers en voyages, Tourism Australia recommande aux Canadiens de « travailler avec des Aussie Specialists qualifiés, experts pour concevoir le voyage qui leur convient le mieux ». La réservation de forfaits incluant vols, circuits et expériences peut aussi générer des économies.

En juillet 2025, les arrivées en provenance du Canada ont atteint 9 433 voyageurs, soit une hausse de 10 % par rapport à juillet 2024. Sur les 12 mois se terminant en juillet 2025, l’Australie a accueilli 167 224 Canadiens, en augmentation de 1,5 % d’une année sur l’autre.

Les îles Whitsunday et Heart Reef

 

Les voyageurs de luxe en tête

Quel type de voyageurs canadiens réservent l’Australie ? « Les voyageurs de luxe continuent de mener la demande depuis le Canada, avec 61 % considérés comme des voyageurs à haut rendement, explique Chris Allison. L’Ontario représente la plus grande part (41 %), suivi du Québec (22 %). Globalement, les Canadiens sont motivés par la sécurité, la stabilité, un climat attrayant et un excellent rapport qualité-prix. »

Selon lui, « les conseillers en voyages sont au cœur de la façon dont les Canadiens réservent l’Australie. La communauté des conseillers demeure essentielle à notre succès comme destination. »

Tourism Australia soutient le réseau avec son Aussie Specialist Program, qui compte 898 conseillers qualifiés au Canada : 887 Aussie Specialists et 11 Premier Aussie Specialists.

En plus de la formation, le programme propose des voyages de familiarisation, notamment G’day Australia (prochaine édition à Darwin/Garamilla en octobre 2026), ainsi qu’un Travel Trade Hub et une représentation au Canada via VoX International avec le gestionnaire de comptes Paul Larcher.

L’Office collabore aussi directement avec les principaux consortiums, offrant des formations et programmes éducatifs adaptés. Parmi ses partenaires grossistes au Canada : Goway, Kensington Tours et Vacances Air Canada.

 

Un besoin de croissance plus grand public

Anthony Saba, vice-président Pacifique Sud chez Goway, confie que le marché canadien vers l’Australie « s’est stabilisé après quelques mois difficiles plus tôt cette année, dus à l’incertitude économique et à la perte de valeur d’actifs causée par certaines politiques américaines. »

L’Australie et la Nouvelle-Zélande étaient historiquement la spécialité de Goway, avant que le voyagiste (qui célèbre ses 55 ans en 2025) ne s’élargisse à l’Afrique, l’Asie, le Moyen-Orient, puis aux Amériques et à l’Europe. Aujourd’hui, Goway propose 115 pays sur les sept continents. Même si les réservations vers l’Australie n’ont pas connu de croissance marquée ces dernières années, Anthony Saba souligne que la destination « reste un pilier solide et en progression. »

Avec des taux d’intérêt en baisse et des perspectives économiques plus positives pour de nombreux Canadiens, Goway mise sur une croissance accrue, particulièrement auprès des voyageurs grand public.

« Les Canadiens semblent plus sensibles aux prix que jamais, en cherchant à en avoir pour leur argent et en choisissant de dépenser un peu moins en hébergement pour consacrer davantage à des expériences sur place », dit Anthony Saba. Alors que la demande pour les voyages en autotour diminue légèrement, le tourisme en petits groupes « gagne en popularité avec beaucoup plus d’options. »

 

Une expérience pas forcément unique

Certes, les vols long-courriers prennent du temps et coûtent cher. Pourtant, d’autres destinations éloignées comme le Japon enregistrent des volumes importants depuis le Canada.

« L’Australie n’en profite pas encore, mais il sera intéressant de voir comment les choses évoluent, dit Anthony Saba. C’est frustrant, mais Goway et l’Australie continueront de faire passer le message. Pour une raison ou une autre, elle est toujours perçue comme “très loin”, alors que l’Asie semble plus proche. Difficile à comprendre. L’Australie est vue comme une destination coûteuse, tout comme l’Afrique, et nous ressentons les effets des ralentissements économiques. »

« Il y a aussi le facteur temps, ajoute-t-il. Les gens pensent qu’il faut plus de temps qu’en réalité pour visiter l’Australie, la considérant comme un voyage “une fois dans une vie”. Ce n’est pas le cas. Les voyageurs veulent toujours y retourner. »

Selon lui, une tendance pourrait émerger : les Canadiens qui délaissent un peu la Floride ou l’Arizona comme destinations hivernales pourraient envisager l’Australie comme alternative de séjour prolongé. « Cela vaut vraiment la peine pour les Canadiens, avec la possibilité de vivre comme un local en Australie. »

 

Conseils d’un spécialiste

À mesure que de plus en plus de Canadiens voyagent loin, en cherchant à maximiser la valeur de leurs vacances, les conseillers en voyages disposent de bons arguments pour positionner l’Australie comme une option idéale — même pour une clientèle haut de gamme qui, elle aussi, recherche un bon rapport qualité-prix.

Vincent Tong, Destination Specialist chez Goway, partage ses conseils pour économiser en Australie.

  • « Au Canada, nous souffrons tous de la “fatigue du pourboire” — sollicités en permanence. L’un des avantages de l’Australie (et du Pacifique Sud en général) est que le pourboire n’est pas dans la culture. Ce n’est tout simplement pas attendu. Cela représente une réelle économie quand on n’a pas à donner de pourboires à gauche et à droite pour les bagagistes, le ménage, les serveurs, les chauffeurs-guides, etc. De plus, les prix affichés incluent toujours les taxes, contrairement au Canada. »
  • « Téléchargez à l’avance des cartes Google Maps hors ligne pour les zones que vous visiterez. Vous pourrez ainsi vous repérer sans Wi-Fi ni données, et certaines compagnies téléphoniques offrent des forfaits “roam like home” permettant d’utiliser son appareil à l’étranger pour environ 12 $–15 $/jour. Ce n’est pas énorme mais cela s’accumule. »
  • Enfin, concernant le temps de vol, « il peut être utile de comparer le temps total d’un vol direct vers l’Australie avec celui d’un vol avec correspondance. Par exemple, Vancouver–Cancún avec escale prend 10 à 12 heures au total, alors que Vancouver–Brisbane en direct ne prend que 14 h 45. »

La version originale anglaise de cet article est paru dans l’édition du 25 septembre 2025 de Travelweek.

Uluru, également connu sous le nom d’Ayers Rock