Le service aérien régional, une nécessité pour l’économie, la connectivité et le mode de vie au pays

Un rapport récemment publié fait état du retard du Canada quant au transport aérien régionale et propose des pistes de solutions.


Le Conseil des aéroports du Canada (CAC) encourage les gouvernements fédéral et provinciaux à envisager des mesures qui renforceront et soutiendront le service aérien régional du Canada, à la suite de la publication d’une nouvelle étude exhaustive sur l’état de la connectivité régionale dans l’ensemble du pays.

Préparé par InterVISTAS Consulting et commandé par le CAC, le rapport intitulé « Keeping Canada Connected: The Challenge of Regional Air Service and Federal Policy » examine l’importance du service aérien régional et révèle une tendance qui s’accélère dans la mauvaise direction.

« Le service aérien est la base de la connectivité pour de nombreuses régions du Canada, essentielle au commerce interprovincial, à la croissance économique et à la vie quotidienne », dit Monette Pasher, présidente du Conseil des aéroports du Canada. « Les services aériens régionaux sont plus qu’un service à caractère commercial, ils relient les Canadiens aux soins de santé, à l’éducation, au commerce et aux possibilités économiques, et nous devons travailler ensemble pour créer le cadre de soutien nécessaire pour bâtir notre nation et relier les Canadiens dans tous les coins de notre pays.

 

Principales conclusions

  • La fréquence des vols dans les aéroports régionaux a diminué de 36 % depuis 2014. De 2019 à 2024, les aéroports régionaux connaîtront une baisse de 10 % de la connectivité nationale (indice de l’Association du transport aérien international, IATA) et une baisse de 14 % de la connectivité globale (nationale + internationale).
  • Une seule ligne régionale fonctionnant quotidiennement peut créer plus de 125 emplois et générer un impact de 40 millions de dollars en termes de production économique chaque année.
  • Les régions les plus touchées sont l’Alberta, le Manitoba et certaines régions du Canada atlantique.

 

51 aéroports évalués

Le rapport a évalué 51 aéroports régionaux à travers le pays et a constaté que si certains, comme Whitehorse au Yukon, ont enregistré des gains grâce à un soutien ciblé et à la concurrence des transporteurs locaux, les autres ont connu des réductions de la fréquence des services aériens, laissant souvent les communautés avec seulement un ou deux vols quotidiens.

Le manque de flexibilité et les possibilités de connexion limitées qui en résultent ont eu un effet d’entraînement sur les économies régionales et l’accès aux services essentiels. Le rapport affirme que cet écart ne peut être comblé sans une intervention politique.

« Les compagnies aériennes exploitent des entreprises privées et doivent optimiser leurs activités, dit M. Pasher. Il s’agit du mandat social du transport aérien dans ce pays. Dans de nombreuses régions, le transport aérien n’est pas un luxe, c’est une nécessité. C’est le moyen le plus rapide, le plus sûr et souvent le seul moyen de relier les personnes, les biens et les services. Il en va de la résilience économique et de l’unité nationale. En collaborant avec les pouvoirs publics, nous pouvons inverser cette tendance ».

 

Des propositions concrètes

Pour remédier efficacement à cette tendance à la baisse, le rapport propose un ensemble de recommandations politiques, avec deux priorités essentielles :

  • La mise en place d’un programme de services aériens essentiels pour soutenir les communautés à l’échelle nationale;
  • Investir dans les infrastructures aéroportuaires pour les aéroports régionaux afin de renforcer l’écosystème de l’aviation au sens large.

 

Un pays en retard

À l’heure actuelle, le Canada est derrière ses pairs dans ce domaine. Depuis 1995, les États-Unis ont investi 8,5 fois plus par habitant dans les infrastructures aéroportuaires que le Canada.

Alors que l’approche du Canada consiste principalement à laisser les forces du marché dicter la disponibilité des services aériens, d’autres pays utilisent un mélange de financement des infrastructures, de soutien direct aux compagnies aériennes et de subventions aux passagers pour maintenir l’accès aux petits marchés.

« La question n’est pas de savoir si nous pouvons nous permettre de soutenir les services aériens régionaux, mais si nous pouvons nous permettre de ne pas le faire; un Canada connecté est un Canada compétitif, équitable et uni », de conclure Monette Pasher.