L’action grimpe de 27 cents, soit 16 %, pour clôturer à 1,92 $ à la Bourse de Toronto.
Les actions de Transat A.T. Inc. ont grimpé en flèche, jeudi, après que l’entreprise de voyages a annoncé une restructuration majeure de sa dette contractée durant la pandémie, dans le cadre d’une entente qui efface des centaines de millions de dollars.
Dans la foulée, le titre a gagné 27 cents, soit 16 %, pour clôturer à 1,92 $ à la Bourse de Toronto.
La société montréalaise a indiqué avoir réduit de plus de moitié sa dette totale envers une société d’État fédérale, la faisant passer de 772 millions à 334 millions de dollars.
La majeure partie de cette réduction provient d’une remise de dette d’environ 380 millions de dollars dans le cadre de l’accord de principe.
Plusieurs volets impliqués
Selon cette entente, Transat versera 41,4 millions de dollars en espèces pour rembourser une partie de sa dette. Elle regroupera également une partie de son crédit dans une facilité de 175 millions de dollars sur 10 ans et émettra une débenture de 158,7 millions de dollars, elle aussi sur 10 ans, à la Société de financement d’urgence pour les grandes entreprises du Canada.
Enfin, Transat émettra pour 16,3 millions de dollars en actions à cet organisme fédéral dans le cadre d’un échange dette contre actions, ce qui lui donnera une participation de 19,9 % dans l’entreprise.
Du doigté dans la restructuration
La restructuration s’est faite selon des « modalités très favorables » — incluant une période sans intérêts pendant les cinq premières années de la débenture — compte tenu de la situation financière difficile de Transat, a souligné Chris Murray, analyste chez ATB Capital Markets.
Air Transat fait partie des compagnies aériennes qui ont bénéficié des programmes d’aide fédéraux pendant la pandémie, une période marquée par les fermetures de frontières et les restrictions sanitaires qui ont durement frappé les revenus du secteur.
« C’est comme un mauvais souvenir, une gueule de bois qu’on préférerait tous oublier; mais à l’époque, c’était vraiment critique », se rappelle Chris Murray.
Avec une demande en baisse pour ses destinations soleil aux États-Unis, sur fond d’incertitude économique généralisée, la compagnie aérienne, fondée il y a 39 ans, n’est pas encore tirée d’affaire. Heureusement pour elle, elle n’offre que deux destinations aux États-Unis, soit Orlando et Fort Lauderdale.
Encore du chemin à faire
« Même si nous considérons l’entente comme un élément très positif pour Transat, l’entreprise doit encore améliorer son ratio d’endettement et sa rentabilité », indique l’analyste de la Banque Nationale, Cameron Doerksen, dans une note destinée aux investisseurs.
Selon lui, la société portera toujours une dette nette de plus de 1,5 milliard de dollars à la fin de son exercice financier, contre 1,9 milliard au 31 janvier.
Le ratio de dette nette sur bénéfice ajusté (BAIIA) devrait passer de près de 10 à 5,4 d’ici la fin octobre, puis à 4,3 un an plus tard. Un ratio sain se situe généralement entre un et trois.
Un souffle nouveau
« Nous sommes heureux d’être parvenus à cette entente, qui réduira considérablement notre endettement et permettra à Transat de poursuivre la mise en œuvre de son plan stratégique durable à long terme », se réjouit entretemps la PDG Annick Guérard.
La société a précisé que l’accord demeure assujetti à la conclusion d’ententes définitives et à la signature des documents nécessaires à sa mise en œuvre.