Dans les Caraïbes, les îles de Guadeloupe brillent par l’abondance de leur nature, la vitalité de leur culture, leur âme inaltérée et leur ambiance chaleureuse. Tour guidé après un court séjour, l’été dernier.
L’île Papillon
Ainsi surnomme-t-on la Guadeloupe, du moins ses deux grandes îles principales, dont la forme évocatrice parle d’elle-même. Le « petit thorax » représente ce point de rattachement où est situé l’aéroport international et, juste à côté, Pointe-à-Pitre, porte d’entrée aérienne et ville active.

Les deux grandes ailes contrastées sont formées, à l’est, de Grande-Terre, plate et bordée de longues plages et propices au farniente, aux sports nautiques et à la vie balnéaire, comme au Gosier, à Sainte-Anne ou à Saint-François.

©AURELIEN_BRUSINI
À l’ouest, « l’aile » de Basse-Terre est très montagneuse – comme son nom ne l’indique pas – et est couverte de forêts tropicales ponctuées de cascades, de sentiers de randonnée et du célèbre volcan la Soufrière. Le Parc national de la Guadeloupe, classé sur la Liste du patrimoine de l’UNESCO, couvre une grande proportion de cette partie de l’île.

Vue aérienne Sud-Nord du sommet dégagé de la Soufrière. ©AURELIEN_BRUSINI
Des fonds marins d’exception
Réputées pour leurs superbes fonds sous-marins, les côtes guadeloupéennes offrent de nombreux sites subaquatiques à explorer masque au visage, des Saintes à Marie-Galante en passant par la Désirade et la côte Sous-le-Vent.

©AURELIEN_BRUSINI
À Bouillante, coquet village de pêcheurs, on peut se baigner dans des bassins naturellement chauffés ou profiter de la plage de Malendure, à quelques kilomètres. Mais on peut surtout mettre le cap pour la Réserve des îlets Pigeon, un site mondialement connu pour la plongée-bouteille et la plongée en apnée. Ses eaux claires et sa biodiversité marine peuvent aussi être appréciées depuis des bateaux à fond de verre.

©Guillaume Aricique
Des villages craquants
De part et d’autre des îles de Guadeloupe, ce ne sont pas les jolis villages qui manquent.
Sur Basse-Terre, le petit port de pêche de Deshaies demeure l’un des plus pittoresques : maisons créoles, église historique, plage idyllique et magnifique Jardin botanique ont forgé sa renommée.

Grand village de pêcheurs et siège de plusieurs distilleries (notamment celle de Reimonenq et son musée du rhum), Sainte-Rose amalgame charme rural et nature sauvage. Il forme aussi le point de départ d’excursions en bateau dans les mangroves du Grand Cul-de-Sac Marin et vers les îlets Caret et Blanc.

©Guillaume Aricique
Fondé en 1636, Vieux-Habitants est le plus ancien village des îles de Guadeloupe. Entouré de plantations de café et de cacao, il est notamment couru pour sa Maison du Café Chaulet et son Domaine de Vanibel, mais la belle église coloniale du village, récemment rénovée, vaut aussi une génuflexion.

Architecture créle à Port-Louis ©Aurelien Brusini
Charmante station balnéaire avec marina, marché nocturne et plages superbes, Saint-François est situé non loin de la Pointe des Châteaux, qui offre l’un des panoramas les plus spectaculaires de Guadeloupe, au nord de Grande-Terre.

Ancien port sucrier au centre bien préservé, aux maisons créoles en bois et à l’ambiance locale très vivante, Le Moule forme aussi un site de surf couru. La localité abrite le musée Edgar Clerc sur la culture précolombienne.

©Guillaume Aricique
Enfin, toujours à Grande-Terre, le mignon village de Port-Louis incarne la quintessence de la quiétude et du farniente.

Crédit: Gary Lawrence
Entre les maisons basses aux façades délavées par l’air salin, tout semble endormi sous le lourd soleil, sauf à la jolie plage municipale où se bousculent les kiosques à sorbets et autres délices, et où les Guadeloupéens se rassemblent en famille.

Crédit: Gary Lawrence
Des routes sans déroute
Pour rallier et relier tous ces villages, rien de plus facile : les îles de Guadeloupe, c’est la France sous les Tropiques. Plus souvent qu’autrement, les infrastructures routières sont donc dignes de ce nom, et le réseau routier est très répandu et en bon état; autour de Pointe-à-Pitre, on trouve même des autoroutes, c’est dire.

Crédit: Gary Lawrence
Les artères sont bien signalisées et plusieurs tronçons panoramiques donnent lieu à des moments de grâce, comme le long de la côte ouest de Basse-Terre ou dans le nord de Grande-Terre, sauvage et bordé de hautes falaises.

Pointe des châteaux, Grande-Terre ©Aurelien Brusini
En revanche, il faut parfois planifier ses déplacements pour éviter les bouchons qui peuvent se former ici et là, aux heures de pointe autour de Pointe-à-Pitre, par exemple.
Farniente à la plage
Même s’il y a beaucoup mieux à faire en Guadeloupe que lézarder dans le sable chaud, plusieurs plages méritent le détour. Outre celles déjà mentionnées, la destination compte bien d’autres jolis liserés sablonneux.
Sur Grande-Terre, la plage de la Caravelle, à Sainte‑Anne, brille par ses sables blancs, ses eaux turquoise peu profondes et son ambiance animée avec restos et bonnes infrastructures pour la famille.

À Saint-François, la plage des Salines compte parmi les plus ravissantes, notamment grâce à son cadre spectaculaire.

©Guillaume Aricique
Non loin de Deshaies, à Basse-Terre, la plage de la Perle figure parmi les plus légendaires des îles de Guadeloupe, avec ses sables, ici foncés et volcaniques, là blonds.

©Guillaume Aricique
Dans le sud, Trois-Rivières est connu pour ses plages de sable noir, mais aussi pour sa distillerie Bologne et son patrimoine archéologique de pétroglyphes autochtones.
Enfin, si les Saintes comptent aussi quelques plages dignes de ce nom, celles de Marie-Galante sont carrément splendides et, surtout, si peu fréquentées qu’on les croirait souvent vierges, par endroits et par moments.

La plage du Vieux-Fort, nichée au nord de Marie-Galante ©Aurelien Brusini
Une cuisine savoureuse
L’un des grands plaisirs de voyager dans les îles de Guadeloupe passe par la table : la cuisine locale, très métissée, amalgame saveurs africaines, indiennes et françaises. Accras de morue, langoustes, moltani (une soupe à base de cabri et de lentilles), cuisses de poulet boucané et autres ragoûts de chatrou (poulpe) sont autant de régals à se mettre sous la dent.

©Guillaume Aricique
Puisque nous sommes ici en France, on peut aussi aisément s’offrir un magret de canard, déguster une baguette bien chaude ou croquer dans des pâtisseries et viennoiseries décadentes. Les rhums guadeloupéens – qui proviennent surtout de Marie-Galante – sont pour leur part mondialement réputés.
Pour ne pas qu’on oublie
L’un des lieux les plus marquants de l’histoire de l’esclavage en Guadeloupe, Petit-Canal, est célèbre pour son Escalier des Esclaves, son église et son ancien port, qui témoignent de son triste passé.

En cours de route, le cimetière de Morne-à-l’Eau intrigue avec ses tombeaux, pierres tombales, caveaux familiaux et autres mausolées couverts de tuiles noires et blanches.

Crédit: Gary Lawrence
Toujours dans le registre du tourisme de mémoire, l’impressionnant Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre met en lumière l’histoire de l’esclavage, dans les îles de Guadeloupe mais aussi ailleurs dans les Antilles. Récemment ouvert, il loge dans un superbe bâtiment qui rappelle le sublime MUCEM de Marseille.

©Guillaume Aricique
Doux dodos
Situées entre Antigua-et-Barbuda et l’île de la Dominique, les îles de la Guadeloupe ne se sont jamais vraiment développées à outrance, d’un point de vue touristique.
Hormis à Gosier, où se regroupent plusieurs hôtels et complexes de villégiature, et à Sainte-Anne, où se trouve le Club Med La Caravelle, l’archipel compte peu de grandes infrastructures hôtelières.

En revanche, côté auberges, petites résidences de charme, gîtes chez l’habitant et autres pensions, on est très bien servi. Deux bons exemples :
Habitation la Manon, Pointe-Noire (Basse-Terre)
Situées au bout d’une route abrupte du bourg d’Acomat, les très jolis gîtes et villas de ce site ont toutes été conçues et aménagées par une architecte – celle-là même qui a rénové la maison de Robert Charlebois, un résident à temps partiel de Deshaies, non loin de là.

Crédit: Gary Lawrence
Perchées au sommet d’une crète, ces gîtes et villas sont de petits bijoux de joliesse créole, tout de bois construites, avec petite piscine privée, lit à baldaquin (parfois), véranda avec points de vue imprenable, pourtours fleuris et totale quiétude – seuls le croassement des grenouilles et le bruissement des cigales orchestrent un bruit de fond, quand la pluie tambourine paisiblement sur les toits.

Crédit: Gary Lawrence
Bernadette, la très gentille proprio – une adorable nonagénaire béké dont la famille s’est établie en Martinique en 1636 (!) –, prépare d’excellents p’tits déj’ et propose aussi à l’occasion des ateliers d’artistes et des événements ou des rencontres culturelles avec des musiciens, des artistes…

Crédit: Gary Lawrence
Avis aux intéressés : son fonds de commerce et ses villas sont à vendre.

Crédit: Gary Lawrence
Domaine d’Amouw, Petit-Bourg (Basse-Terre)
Situé au bout d’une enfilade de routes perdues (mais néanmoins à 20 minutes de Pointe-à-Pitre), et le long d’un chemin abrupt qui mène à un paisible ruisseau, ce chouette site d’hébergement propose plusieurs villas et bungalows neufs.

Crédit: Gary Lawrence
Confortables et très propres, ils donnent accès àune invitante piscine, à des orgies de fleurs, à une abondante végétation et à de très bons petits déjeuners. Le soir, on peut se faire livrer des plats roboratifs en chambre, sur demande, et le couple proprio est très sympa.
Coût de la vie
Contrairement à bien des îles des Caraïbes, les îles de Guadeloupe ne sont pas spécialement modiques. Tout s’y paie en euros et le prix des biens et denrées s’apparente souvent à ce qu’on débourse pour la même chose au Canada, voire un peu plus : 3,9 euros pour un cornet à une boule, plats de 15 à 25 euros au resto… Cela dit on trouve toujours de quoi se mettre sous la dent à bas prix, comme ces 10 bourratifs accras de morue vendus 5 euros à Port-Louis.

©Aurelien Brusini
À savoir
- Air Canada relie Montréal à Pointe-à-Pitre de 4 à 6 fois/semaine, toute l’année, en environ 5 h de vol; du 20 décembre au 30 avril, le transporteur desservira cette même destination grâce à un nouveau vol hebdomadaire depuis Toronto.

Pointe de la Grande vigie, Grande-Terre ©Aurelien Brusini
- Dès novembre, Air Transat offre la même liaison 4 fois/semaine – désormais à l’année –, alors qu’à partir du 6 décembre, Air France fera de même 2 fois/semaine, jusqu’au 15 mars.
- De Québec, Air Transat entamera un nouveau vol hebdomadaire et annuel vers Pointe-à-Pitre, tous les mercredis, du 18 février 2025 au 29 avril 2026.

Vue aérienne sur la première chute du Carbet (115 m) ©Aurelien Brusini
À lire aussi
Marie-Galante, ou la douceur de vivre à la guadeloupéenne
Terre de bas, les saintes paix des îles de Guadeloupe
Info : lesilesdeguadeloupe.com