Les pilotes d’Air Canada demandent l’intervention d’un conciliateur

Les négociations entre le syndicat des pilotes et le transporteur aérien sont au point mort.


Les pilotes d’Air Canada ont l’intention de demander l’aide d’un conciliateur fédéral pour aider à débloquer les négociations contractuelles avec la compagnie aérienne, a annoncé dimanche l’Association des pilotes de ligne (ALPA), qui représente plus de 5 000 pilotes d’Air Canada.

Selon le syndicat, les deux parties sont loin d’un accord, malgré une année de négociations contractuelles, y compris près de six mois de médiation volontaire.

 

Des positions trop éloignées

« Malheureusement, Air Canada continue de sous-estimer votre contribution au succès de cette compagnie aérienne », a déclaré Charlene Hudy, responsable de la section Air Canada du syndicat, dans un message vidéo aux membres.

Celle-ci a ajouté que, bien que les négociations aient permis aux deux parties de parvenir à des accords importants, celles-ci demeurent campées dans des positions trop éloignées et les pilotes quitteront donc le processus volontaire le 15 juin.

Le syndicat indique qu’il déposera un avis de différend pour informer le ministre fédéral du Travail qu’ils ont tenté, en vain, de parvenir à une convention collective, et pour demander au ministre de désigner un conciliateur.

 

Le transporteur réitère sa bonne foi

Air Canada a déclaré dans un communiqué qu’elle reste déterminée à parvenir à un accord équitable et négocié.

« Air Canada a travaillé dur et de bonne foi pour parvenir à une nouvelle convention collective avec l’ALPA selon le protocole de négociation, et les discussions menées selon ce protocole ont conduit à des progrès significatifs », estime le transporteur.

La compagnie aérienne a assuré qu’elle continuera à faire pression pour conclure un accord dans les mois à venir, selon le processus de négociation normal, en insistant sur le fait que les clients peuvent continuer à réserver et voyager en toute confiance avec Air Canada.

 

L’exemple des États-Unis

Les pilotes canadiens cherchent à obtenir des gains qui les rapprocheront de ceux obtenus par leurs homologues des États-Unis.

Entre mars et septembre de l’année dernière, les pilotes de Delta Air Lines, United Airlines et American Airlines ont obtenu des accords incluant des augmentations de salaire sur quatre ans allant de 34 % à 40 %.

Charlene Hudy a qualifié l’écart salarial entre les pilotes canadiens et américains « d’inacceptable ».

 

Pas de scénario de grève pour l’instant

Le Code canadien du travail stipule que le ministre du Travail a jusqu’à 15 jours pour nommer un conciliateur, après quoi une période de négociations de 60 jours commence.

Si aucun accord n’est conclu au cours des négociations, une période de réflexion de 21 jours s’ensuit, avant que le syndicat puisse déclencher une grève.

La semaine dernière, WestJet Encore a conclu un accord avec ses pilotes pour éviter de justesse une grève potentielle.