Devenu un ouragan de catégorie 5, Melissa devrait toucher terre en Jamaïque aujourd’hui, avant de traverser Cuba et les Bahamas d’ici mercredi. Les autorités jamaïcaines et leurs partenaires s’y préparent.
La Jamaïque a mobilisé ses équipes d’intervention d’urgence alors que l’ouragan Melissa arrive sur l’île en tant que tempête de catégorie 5. Les météorologues annoncent que Melissa pourrait provoquer des inondations, de nombreux glissements de terrain et d’importants dégâts aux infrastructures.
La Jamaïque se prépare
Vendredi dernier, le ministère jamaïcain du Tourisme a ouvert son Centre opérationnel d’urgence pour le tourisme (Tourism Emergency Operation Centre (TEOC), en collaboration avec le bureau de la préparation aux catastrophes et la gestion des situations d’urgence et le service météorologique de la Jamaïque, les gestionnaires de destination pour chaque zone touristique ainsi que d’autres agences clés, afin d’assurer la sécurité des visiteurs et des résidents.
Le ministre jamaïcain du Tourisme, Edmund Bartlett, a indiqué que la Jamaïque maintenait une communication constante avec l’Office du tourisme de la Jamaïque (Jamaica Tourist Board (JTB), l’Association des hôtels et du tourisme de la Jamaïque (Jamaica Hotel and Tourist Association (JHTA), ainsi qu’avec les compagnies aériennes et les partenaires hôteliers de l’île afin de coordonner le départ structuré et ordonné des visiteurs. « Ce processus restera en vigueur jusqu’à la fermeture officielle de nos aéroports », a-t-il précisé.
Des efforts coordonnés, avec les compagnies aériennes
Et gouvernement jamaïcain est également resté en contact étroit avec ses principales compagnies aériennes partenaires, dont plusieurs ont ajouté des vols et déployé de plus gros appareils pour faciliter l’évacuation de leurs passagers.
« Cet effort coordonné illustre les solides partenariats qui continuent de définir le secteur touristique de la Jamaïque », a déclaré le ministre Bartlett.
« Si les conditions l’exigent, nous avons activé, en collaboration avec la JHTA, des plans visant à mettre en place des abris d’urgence pour les visiteurs qui pourraient devoir rester sur l’île pendant le passage de la tempête.
De plus, le Centre opérationnel d’urgence pour le tourisme (TEOC) est désormais pleinement opérationnel et fonctionne comme centre nerveux des communications pour l’industrie. Il restera ouvert 24 heures sur 24 afin d’assurer le plus haut niveau de coordination, de partage d’informations et de réactivité jusqu’au retour à la normale », a-t-il ajouté.
« Notre capacité à réagir rapidement et efficacement en situation de crise continue de distinguer la Jamaïque en tant que destination de calibre mondial. La résilience a toujours été au cœur du succès touristique de la Jamaïque. Nous avons appris que la préparation est la clé de la reprise. »
« Ne jouez pas avec Melissa »
Melissa devrait toucher terre sur l’île mardi, avant de traverser Cuba et les Bahamas d’ici mercredi. Tôt lundi matin, Melissa se trouvait à environ 220 kilomètres au sud-ouest de Kingston et à 515 kilomètres au sud-ouest de Guantánamo, à Cuba, selon le U.S. National Hurricane Center à Miami.
L’ouragan affichait des vents soutenus maximums de 260 km/h et se déplaçait vers l’ouest à une vitesse de 5 km/h, a précisé le centre. Certaines régions de l’est de la Jamaïque pourraient recevoir jusqu’à 1 mètre de pluie, tandis que l’ouest d’Haïti pourrait enregistrer jusqu’à 40 centimètres de précipitations. Des évacuations obligatoires ont été ordonnées dans sept communautés jamaïcaines sujettes aux inondations.
« Je veux exhorter les Jamaïcains à prendre cela au sérieux », a déclaré Desmond McKenzie, vice-président du Conseil de gestion des risques de catastrophe (Disaster Risk Management Council) de la Jamaïque. « Ne jouez pas avec Melissa. Ce n’est pas un pari sûr. »
Alerte dans plusieurs îles
L’ouragan devrait toucher terre une seconde fois mardi soir dans l’est de Cuba. Une alerte ouragan est en vigueur pour les provinces de Granma, Santiago de Cuba, Guantánamo et Holguín, tandis qu’une alerte tempête tropicale a été émise pour Las Tunas. Jusqu’à 51 centimètres de pluie sont prévus dans certaines régions de Cuba, accompagnés d’une importante onde de tempête sur les côtes.
La tempête a déjà provoqué de fortes pluies en République dominicaine, où les écoles et les bureaux gouvernementaux sont restés fermés lundi dans quatre des neuf provinces encore en alerte rouge. Une veille d’ouragan a également été émise pour le sud-est et le centre des Bahamas ainsi que pour les îles Turques-et-Caïques.
Le plus puissant depuis l’ouragan Gilbert
Selon Evan Thompson, directeur principal du service météorologique de la Jamaïque, Melissa pourrait être le plus puissant ouragan que la Jamaïque ait connu depuis des décennies. Il a averti que les opérations de nettoyage et d’évaluation des dommages seraient considérablement retardées en raison des glissements de terrain, des inondations et des routes bloquées.
« Ce serait la première fois dans l’histoire récente qu’un ouragan de catégorie 4 ou plus touche terre en Jamaïque », a-t-il précisé. Il a rappelé que l’ouragan Gilbert, en 1988, était de catégorie 3 lorsqu’il avait frappé l’île, tandis que les ouragans Ivan et Beryl, tous deux de catégorie 4, n’avaient pas touché terre.
Outre les pluies torrentielles, Melissa pourrait entraîner une onde de tempête potentiellement mortelle sur la côte sud de la Jamaïque, atteignant jusqu’à 4 mètres au-dessus du niveau du sol, près et à l’est du point d’impact du centre de l’ouragan, selon le centre américain.
« Ne prenez pas de décisions irréfléchies », a averti Daryl Vaz, ministre jamaïcain des Transports. « Nous traversons une période extrêmement critique au cours des prochains jours. »
Le ministre Bartlett a souligné que la solide expérience de la Jamaïque en matière de préparation permettait au pays de préserver sa réputation en matière de sécurité des visiteurs et d’excellence opérationnelle, même dans des conditions météorologiques difficiles. « La Jamaïque est depuis longtemps reconnue pour sa résilience et sa préparation, et cette situation démontre une fois de plus notre engagement collectif envers la sécurité de nos visiteurs et la solidité de notre industrie touristique », a conclu le ministre Bartlett.