Rififi en Martinique : l’aéroport Aimé-Césaire fermé… puis rouvert

L’aéroport de la Martinique a dû fermer hier alors que des manifestants violents envahissaient le tarmac et tentaient de pénétrer à l’intérieur. Il a rouvert ce matin.


Des centaines de passagers sont demeurés bloqués en Martinique après que son aéroport international ait été contraint de fermer, hier, tandis que des manifestants envahissaient le tarmac et tentaient de pénétrer à l’intérieur, ont indiqué l’aéroport et les autorités locales.

Depuis lundi soir, la Martinique est secouée par des vagues de manifestations contre le coût élevé de la vie qui ont dégénéré en violences, et au moins une personne a été tuée alors que des manifestants ont incendié un commissariat de police, des voitures et des barricades routières, en plus d’affronter les forces de l’ordre.

Hier, un communiqué de l’aéroport international Aimé Césaire de Martinique signalait qu’ « aucun vol au départ ou à l’arrivée ne sera opéré » jusqu’à nouvel ordre. Ce matin (11 octobre), l’aéroport a finalement rouvert.

Les autorités aéroportuaires prient les passagers de contacter leur compagnie aérienne  pour connaître les nouvelles modalités de départ.

 

Des manifestants agités

Plus tôt jeudi, des manifestants ont envahi le tarmac de l’aéroport dans la capitale de l’île, Fort-de-France, et ont tenté de forcer l’entrée principale, où des centaines de passagers s’étaient réfugiés, selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Des policiers sécurisant l’entrée peuvent être vus repoussant les assauts des manifestants et tirant ce qui semble être du gaz lacrymogène dans leur direction.

 

Avions déroutés, passagers bloqués

Trois avions transportant environ 1 000 passagers ont dû être déroutés vers l’île voisine de la Guadeloupe, a indiqué la préfecture locale de la Martinique dans un communiqué. Environ 500 autres passagers qui devaient embarquer sur ces vols sont restés bloqués à l’aéroport de Fort-de-France, a-t-elle précisé.

La préfecture a déclaré que l’assaut sur l’aéroport faisait suite à des « rumeurs » circulant sur les réseaux sociaux concernant l’arrivée imminente de centaines de policiers français par avion.

« Cette information complètement fausse est à l’origine des regroupements et de l’invasion de la piste de l’aéroport », indique le communiqué.

 

Des turbulences de plusieurs jours

Depuis le début de la semaine, près d’une douzaine de policiers ont été blessés alors que des manifestants lançaient des bouteilles et des pierres, et que la police répondait par des gaz lacrymogènes, selon le gouvernement. Certains manifestants ont également ouvert le feu, ont déclaré les autorités.

La dernière vague de violences a poussé le gouvernement à annoncer un nouveau couvre-feu, tout en soulignant que les manifestations sur la voie publique étaient interdites.

C’est la dernière en date d’une série de manifestations qui ont commencé début septembre, poussant la France à envoyer des forces spéciales anti-émeutes sur l’île, où les manifestations sont interdites dans certaines zones.

La Martinique a connu des manifestations similaires ces dernières années, beaucoup d’entre elles étant alimentées par la colère face à ce que les manifestants décrivent comme des inégalités économiques, sociales et raciales.