#jesuisagentdevoyages
15 avril 2020 – Ils sont sur le pont depuis le début de la crise du coronavirus. Eux, ce sont les agents de voyages qui doivent faire face depuis plusieurs semaines à la fermeture des frontières, aux demandes de remboursements, aux reports et enfin aux rapatriements. Profession Voyages et Tourmag, leur donnent la parole et ont décidé de faire un partenariat pour vous partager les galères, espoirs et visions du tourisme de demain par les professionnels français et québécois.
Aujourd’hui, Tourmag part du côté d’Amiens, avec Nicolas d’Hyèvres, patron de Géovisions, d’Evasion et Découverte, mais aussi président des EDV Hauts-de-France – Normandie.
Extraits:
” Cette épidémie est inédite et tellement exponentielle qu’il est difficile d’avoir un ressentiment régulier. Je passe par des moments de forte inquiétude, puis des moments plus joyeux et rassurants, mais ces moments sont courts et ponctués par les appels plus ou moins rassurants des clients.
J’ai fait partie de ceux qui, par optimisme, considéraient cette « grippette saisonnière » comme sur-médiatisée, et il faut avoir l’humilité de constater que nous nous sommes bien trompés.
Depuis deux ans, j’ai entrepris un grand chantier lié au changement de mon parc informatique en modifiant les ordinateurs, mais aussi le modèle téléphonique …, en me disant que si l’un de mes collaborateurs devait être contagieux, il pourrait néanmoins, travailler chez lui… Je ne pensais pas, que deux ans après, j’allais demander à l’ensemble de mes collaborateurs de rester chez eux pour se protéger d’un virus. Deux fois par semaine, nous avons des « conf call » avec l’ensemble de mes équipes, grâce à une solution que m’a présenté Lucien Salemi, une solution légère et vraiment économique.
Je ne pense pas rouvrir physiquement mes agences avant le 1er juin au minimum, et sûrement différemment ensuite.
Si nous avions dû rembourser nos clients dans les 14 jours qui suivent l’annulation de leur voyage, cela aurait conduit, dans les deux mois, à la chute de plus de 60% des agences de voyages, entraînant tout le modèle économique qui en découle (réseaux, garanties, etc.).
La solution de report était la seule solution pour la pérennité de nos entreprises.
Ainsi depuis le début de la crise, nous détricotons ce que nous avons mis longtemps à tricoter, pour retricoter plus tard. Le fait d’avoir stoppé les départs de mes clients relativement tôt m’a permis, de fait, de limiter les risques de rapatriement. Nous avons assisté près de 150 de nos clients à rentrer chez eux. Les derniers sont rentrés le dimanche 29 mars au matin de Thaïlande.
J’ai bon espoir en notre rebond, mais pas dans six mois. Si l’automne nous permet de sauver notre année en nous permettant de faire partir les reports et les clients réservés, cela en sera une deuxième.
Si l’Etat continue de nous soutenir comme il le fait avec un accompagnement de la filière, avec le chômage technique et l’allègement, voire la suppression des charges, nous consoliderons nos différentes lignes de front.
Je pense aussi que le modèle de IATA est dépassé et qu’il doit évoluer ou disparaître au profit des compagnies elles-mêmes. Et que cela passera par la création d’un fonds de garantie BtoB et BtoC.
Et enfin, tout dépendra de la sortie du confinement de nos clients, comment vont-ils le vivre psychologiquement ? Tout dépendra du déconfinement et de sa gestion.”
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