4 mars 2020 – Vous pensiez que l’affaire Sinorama était terminée? La saga continue avec de nouvelles révélations.
En effet, il n’y a pas que le Coronavirus qui fait l’actualité cette semaine! Le journaliste Francis Vailles de La Presse s’est lancé dans une série d’articles pour mettre en lumière de nouveaux faits concernant les pratiques du voyagiste. Ce matin, le titre de son article était assez évocateur. Sinorama: “Sûrement des millions cachés ailleurs”, croit un ex-VP.
Surpris? Pas vraiment …
Extrait du journal La Presse
Le syndic PwC a découvert que l’entreprise menait une partie de ses affaires en argent comptant. De plus, il suspecte les dirigeants d’avoir vidé leur coffre-fort rempli de billets de banque juste avant la mise sous tutelle de Sinorama et effacé des enregistrements vidéo de surveillance.
Sinorama a été mise sous tutelle le 24 juillet 2018 après que l’Office de la protection du consommateur (OPC) eut constaté un énorme trou dans les finances de l’agence. Le voyagiste a déclaré faillite en octobre 2018, faisant perdre plus de 40 millions à ses créanciers, dont 26 millions aux voyageurs(1).
Dans les documents obtenus par la Presse, il est question d’une lettre anonyme que le syndic PwC a reçu en août 2018. La lettre laisse entendre que les deux propriétaires ont vidé le principal coffre-fort juste avant la tutelle.
« Il y a un gros coffre-fort à côté de la cantine des employés dans les locaux de la rue Clark, explique la lettre. Dans les jours précédant la tutelle du 24 juillet, Simon et Martine ont demandé aux employés d’attendre à l’extérieur de la cantine pendant plus d’une demi-heure.
“Lorsqu’ils en sont sortis, ils transportaient 3 ou 4 très gros sacs noirs” rapporte la lettre.
Il ressort des interrogatoires que les coffres-forts contenaient les ristournes en argent comptant versées par les clients de Sinorama pour les tours en autocar aux États-Unis et dans l’est du Canada.
Toujours selon la lettre, les clients de Sinorama pour les tours d’autocars nord-américains devaient payer, en plus de leurs forfaits, des frais aux guides en argent comptant. Les guides pouvaient recevoir, par exemple, 7 $ par jour de chaque voyageur (guided head fees). Une bonne partie de cet argent était ensuite remise à Simon et Martine, qui l’entreposaient dans les coffres-forts.
Pour la seule année 2016, il est question de 3,75 millions de dollars en espèces remis aux deux dirigeants.
Les deux dirigeants ont affirmé qu’ils touchaient un salaire annuel de 80 000 $ chacun chez Sinorama, mais aucun dividende ni autre forme de rémunération.
Les voyages étaient souvent payés avec les 12 cartes de crédit personnelles de Simon Qian, selon l’enquête du syndic PwC. Quelque 38 millions de dollars ont ainsi été traités entre 2016 et 2018.
L’homme qui a défendu le voyagiste Sinorama devant les médias, Claude Landry, dit aujourd’hui qu’il a été très naïf. Il croit maintenant que les dirigeants ont probablement commis une fraude et caché des millions.
Source: La Presse, Francis Vailles en collaboration avec William Leclerc