Sommet de l’ACTA au Québec : nouvelles tendances, conseils et réseautage

Pas moins de 150 conseillers et 50 fournisseurs ont assisté et participé au volet québécois du Sommet de l’industrie du voyage de l’ACTA, hier à Montréal. Compte-rendu.


Chaque année, l’Association canadienne des agences de voyages et des conseillers en voyages (ACTA) organise un sommet de l’industrie pour tenir ses membres à jour sur les principales tendances qui ont cours, mais aussi pour réseauter et développer leurs connaissances professionnelles.

Cette année, c’est sur Montréal que l’ACTA a jeté son dévolu pour organiser cet événement phare qui a donné lieu à de multiples présentations, mais aussi à une table ronde, à deux conférences et à un salon professionnel. Pour l’occasion, pas moins de 150 conseillers et 50 fournisseurs étaient de la partie.

Un comité bien présent au Québec

Animée par la psychosociologue Annie Peyton, la session générale a débuté par une allocution de Wendy Paradis, présidente de l’ACTA, qui a présenté les membres du Conseil régional du Québec de l’association.

Aux côtés de Serge H. Malaison (Voyages Centaures), président du Conseil consultatif, figurent ainsi Carole Chartrand (Voyages Jean Pierre); Geneviève Dupuy-Duplessis (Club Voyages Dumoulin); Jose Manuel Cerrud (Voyages Terra Natura Travel); Johan Marjanek (Voyages en Direct); Marylène Lupien (TravelSavers); Marjolaine Tremblay (Destnation); et Patrice Malacort (Aviajet Intl Travel-Voyages Canada). Manon Martel, directrice, Services aux membres (Québec) de l’ACTA était absente pour cause de congé-maladie.

Puis, Serge H. Malaison a brossé un bref portrait de l’état des lieux de l’industrie. « En 2024, nous sommes passés de la nouvelle normalité à la normalité tout court », a dit celui-ci en substance, avant de constater qu’un vent d’optimisme soufflait sur l’industrie pour 2025. La demande est en effet soutenue et la croissance est dynamique.

En outre, les perspectives sont des plus optimistes pour l’économie canadienne : la confiance des consommateurs est bonne et la croissance économique s’annonce stable, tout comme ce sera le cas de l’emploi et des salaires, avec en prime une hausse prévue du revenu disponible.

« Globalement, l’avenir est assurément prometteur, d’ajouter Wendy Paradis. Les perspectives mondiales pour le tourisme et les voyages sont robustes – tant pour la demande que pour les revenus – et nous sommes bien placés pour une croissance dynamique au cours des 10 prochaines années. »

Selon les membres et les partenaires de l’ACTA, les réservations globales sont légèrement inférieures aux niveaux de 2019, mais en raison de la hausse des prix, les revenus des agences demeurent élevés.

Puis, Serge H. Malaison a passé en revue les différentes tendances qui ont cours dans l’industrie québécoise (et canadienne) du voyage.

Quoi de nouveau sous le soleil?

En tête de liste des nouvelles tendances de voyage se trouve le tourisme durable et écoresponsable, suivi de près par un engouement pour les destinations et les expériences émergentes.

Selon une étude de McKinsey & Company intitulée « L’état du tourisme et de l’hôtellerie 2024 », 80 % des voyageurs visitent ainsi 10 % des destinations touristiques mondiales, ce qui entraîne une affluence élevée dans des lieux comme Venise, Barcelone et le Machu Picchu, mais aussi une demande accrue pour des voyages plus responsables qui ont un impact direct sur les économies locales et l’environnement.

D’autres tendances émergentes incluent les voyages expérientiels ainsi que le télétravail et le nomadisme numérique, en particulier chez les Milléniaux, la Génération Z et la Génération X, de plus en plus nombreux à travailler pendant des mois dans différents pays.

« Les pays sont proactifs pour attirer ces voyageurs avec des visas spéciaux, et c’est donc devenu une tendance majeure », souligne Wendy Paradis.

Enfin, l’attrait pour les expériences fluides renforcées par la technologie va croissant, notamment grâce aux applications IA pour les voyages qui sont de plus en plus performantes.

Qui voyagera en 2025?

Les prévisions de voyage indiquent que les Milléniaux (ou Y, nés entre 1981 et 1996) seront les voyageurs les plus actifs en 2025, suivis de la Génération Z (nés entre 1997 et 2012).

« La jeune génération préfèrent les voyages aux biens matériels. Contrairement aux baby-boomers, qui voulaient immédiatement la voiture, la maison et les enfants, ils privilégient les voyages », précise Wendy Paradis.

 

Cela dit, les membres de la Génération X (âgés de 44 à 59 ans) et les boomers (nés entre 1946 et 1964, qui ont de 60 à 75 ans) ne doivent pas être écartés car ils sont ceux qui dépensent le plus pour les voyages.

« Même si vous entendez dire à quel point les Milléniaux sont riches, les boomers détiennent encore la majorité des richesses en matière de pouvoir d’achat pour les voyages, estime Wendy Paradis. Les jeunes boomers, qui ont environ 60 ans, ont le plus d’argent, la meilleure santé et le moins de dettes, donc ils sont absolument une cible clé pour nous tous. »

De l’art de maximiser ses ventes

De l’avis de l’ACTA, le meilleur moyen de maximiser les ventes pour les conseillers en voyages est de se concentrer sur des produits et des secteurs spécifiques offrant des marges plus élevées.

En tête de liste des secteurs à forte valeur ajoutée figurent les voyages de luxe, avec 85 % des voyageurs de cette niche qui considèrent les conseillers en voyages comme les plus indiqués pour personnaliser leurs séjours.

Vient ensuite la croisière, qui a connu une reprise phénoménale après la pandémie, en particulier aurprès des Milléniaux. De plus, les croisières fluviales forment le secteur qui connaît la plus forte croissance dans les croisières, avec une augmentation de 70 % depuis 2019.

D’autres secteurs sur lesquels les conseillers en voyages devraient se concentrer pour maximiser leurs ventes incluent les voyages d’affaires, qui ont eu le plus de mal à se redresser mais qui voient maintenant une augmentation de la capacité; les mariages et lunes de miel; les voyages d’aventure et d’expédition; les groupes et familles; les réunions et conventions; les tout-inclus; les voyages santé et bien-être, qui restent une constante pour la Génération X et les boomers; ainsi que les visites culturelles et gastronomiques sur mesure.

En 2023, les croisières dépassaient déjà de 6,8 % les niveaux de 2019, une croissance qui devrait se poursuivre cette année, avec 10 % de hausse prévue. C’est d’autant plus intéressant que le taux de satisfaction de la clientèle est très élevé : 82 % des croisiéristes sont prêts à repartir en mer ou sur un fleuve. En outre, ce segment de l’industrie attire désormais tous les groupes démographiques, pas seulement les retraités, comme ce fut longtemps le cas.

L’ACTA à la défense des conseillers

Défendre, éduquer, promouvoir et connecter : tels sont les principaux chevaux de bataille de l’ACTA. L’Association participe ainsi activement à l’étude en cours sur la concurrence dans l’industrie du transport aérien au Canada, en plus d’aider à la mise en place de la nouvelle norme NDC auprès des agences.

L’ACTA propose également les meilleures pratiques à adopter avec les fournisseurs et propose de l’information sur la prévention de la fraude, entre autres choses. Elle fournit également de la formation (dont Travel Essentials, un module d’une cinquantaine d’heures, disponible en ligne, sur le b.a.-ba du travail de conseiller) et divers apprentissages (en ligne, en personne, lors de sommets, etc.), mais elle offre aussi des certifications professionnelles et des boîtes à outils pour attirer de nouveaux conseillers.

Table ronde et conférences

Au cours de l’après-midi, une table ronde intitulée Naviguer vers le succès : stratégies pour les conseillers en voyages prospères a aussi été organisée (compte-rendu à lire demain dans Profession Voyages), avant les présentations d’Air Canada, Globus, BrandUSA, les Açores/Visit Portugal et Manuvie, principaux commanditaires du Sommet.

Deux conférences ont également suivi : Rendre les voyages plus accessibles, par Kerianne Wilson, directrice Accessibilité clientèle chez Air Canada, et Le pouvoir de l’intuition en affaires, par la psychosociologue (et animatrice de l’événement) Annie Peyton.

La journée s’est soldée par un salon professionnel (voir notre galerie de photos) et, ultimement, par un cocktail de réseautage.

Info : fr.acta.ca