Suzanne Acton-Gervais (sixième à partir de la gauche) et l'équipe de l'ACTA

Sommet de l’ACTA de l’Est du Canada : « Les Canadiens veulent voyager »

Plus de 500 conseillers et membres d’agences de l’ACTA ont participé, hier, au Sommet de l’industrie du voyage de l’ACTA.


À peine 60 jours après avoir pris ses fonctions de présidente de l’ACTA, il est déjà évident à quel point Suzanne Acton-Gervais est passionnée par le voyage et par la communauté des conseillers.

Présente hier au Sommet de l’industrie du voyage de l’Est de l’ACTA, qui s’est déroulé à Mississauga (Ontario), cette grande voyageuse (elle s’est rendue 23 fois aux îles Turks & Caicos) et inconditionnelle de Coldplay (elle a vu le groupe en spectacle le mois dernier au stade Wembley de Londres) a dressé un portrait de l’industrie, souligné les tendances du voyage et présenté les priorités de l’ACTA pour l’année à venir lors de son premier discours en tant que présidente.

Melanie Carter (à l’extrême gauche), membre du conseil d’administration de l’ACTA, anime une table ronde avec Christine James de Travel Leaders Network, Brian Robertson de Direct Travel, Shalene Dudley de Latitude Concierge Travels et Beyond

 

L’exemple Coldplay

En partageant son expérience au concert de Coldplay, où 100 000 fans ont circulé harmonieusement grâce à une planification et à une coordination rigoureuses, Suzanne Acton-Gervais a dit que cela lui rappelait le voyage et le rôle essentiel des conseillers.

« Quand tout s’emboîte, cela semble facile, dit-elle. Mais en coulisses, il faut de la planification, de la coordination et de l’expertise. C’est la différence que vous apportez, et c’est pourquoi cette communauté et des journées comme celle-ci sont si importantes. »

Plus de 500 conseillers et membres d’agences ont assisté au Sommet d’hier, et on en attend 300 de plus la semaine prochaine au Sommet de l’Ouest canadien, ainsi que 250 au Québec.

Cette forte participation, a-t-elle souligné, reflète le dévouement des conseillers et l’optimisme qu’ils partagent pour l’avenir du voyage.

 

Résilience et créativité

« Au cours des 60 derniers jours, j’ai vu la résilience et la créativité qui définissent le voyage au Canada, et je n’ai jamais été aussi enthousiaste pour l’avenir, poursuit la nouvelle présidente. Lorsque nous unissons nos efforts, lorsque nous plaidons, formons, connectons et faisons la promotion ensemble, il n’y a pas de limite à l’impact que nous pouvons avoir. »

Le Sommet a également été salué par le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, qui a adressé un message de bienvenue à tous les participants. Qualifiant le Sommet d’« occasion opportune et précieuse pour se pencher sur les tendances émergentes », il a souligné à quel point le tourisme est un moteur économique clé pour l’Ontario, générant des milliards de dollars et soutenant des milliers d’emplois.

Dans son message de solidarité, il a affirmé : « Ensemble, nous veillerons à ce que, lorsque les voyageurs choisiront leur prochaine destination, l’Ontario soit en tête de liste. »

 

Les Canadiens veulent voyager

Selon Suzanne Acton-Gervais, les années 2025 et 2026 s’annoncent prometteuses, avec des membres et partenaires qui signalent une croissance allant de modérée à forte, malgré l’incertitude économique et les tensions commerciales.

Les voyages outre-mer sont en hausse par rapport à l’an dernier : +9 % en mai, +7 % en juin et +6 % en juillet. Le Mexique et les Caraïbes continuent de dominer, tandis que l’Asie effectue un fort retour, avec une augmentation de 18 % des réservations canadiennes vers l’Asie du Sud-Est par rapport à 2024.

« Les Canadiens veulent voyager, dit la présidente. Ils ne restent pas chez eux – ils voyagent plus loin, restent plus longtemps et recherchent des expériences plus immersives, ce qui est une excellente nouvelle pour les conseillers en voyages. »

« Cela signifie aussi que les Canadiens ont besoin de conseils pour des voyages longs et complexes, et c’est là que votre expertise est irremplaçable », de poursuivre Suzanne Acton-Gervais.

 

Le Canada en tête

Même si beaucoup partent plus loin, la destination numéro un des Canadiens en 2025 n’est autre que leur propre pays – le Canada.

« Le tourisme intérieur est florissant d’un océan à l’autre, les Canadiens redécouvrant la beauté de notre pays, dit la présidente. Cela crée de belles occasions pour les conseillers et les fournisseurs. »

Les voyages vers les États-Unis restent en baisse par rapport aux années précédentes, avec une diminution de 17 % du transport aérien et de 37 % des voyages par la route. Toutefois, Suzanne Acton-Gervais a rappelé qu’il s’agit encore d’une part significative des voyages à l’étranger des Canadiens.

 

Qui voyage?

Suzanne Acton-Gervais a identifié plusieurs segments porteurs pour les conseillers :

  • Les baby-boomers (entre 61 et 79 ans), qui consacrent 20 000 à 30 000 $ par an aux voyages, souvent pour des expériences marquantes et des voyages intergénérationnels.
  • Les X plus âgés, souvent au sommet de leur carrière, alimentent la demande pour les voyages haut de gamme.
  • Les voyageuses en solo, surtout dans la cinquantaine et la soixantaine, privilégient bien-être et culture, tout en accordant une grande importance à la sécurité.
  • Le bleisure (voyage d’affaires combiné au loisir), qui ne cesse de croître : plus de la moitié des voyageurs d’affaires prolongent désormais leurs déplacements pour en faire des expériences personnelles.

Après un creux pendant la pandémie, le voyage d’affaires repart à la hausse : en 2024, les dépenses atteignaient 36,5 milliards $; en 2025, elles devraient grimper à 44,3 milliards $, soit une hausse de 18 %.

Bien que 71 % des voyageurs d’affaires prévoient restreindre leurs budgets, la nature des déplacements évolue. « Les voyageurs redéfinissent les voyages d’affaires en les combinant au loisir », a-t-elle expliqué. « C’est une belle occasion de transformer ces journées supplémentaires en expériences mémorables. »

 

Conseils essentiels pour 2025

Pour maximiser les occasions de vente, Suzanne Acton-Gervais recommande de :

  • réserver les périodes de pointe bien à l’avance;
  • mettre de l’avant les saisons intermédiaires du printemps et de l’automne en Europe;
  • rester à jour sur les exigences d’entrée et de sortie;
  • rappeler l’importance de l’assurance voyage.

Elle a aussi insisté sur l’importance de l’intelligence artificielle (IA), qu’elle qualifie « d’alliée puissante » pour les conseillers. L’IA peut aider à la recherche, au résumé des destinations, aux règles de visa, aux promotions fournisseurs et à la création de premières versions d’itinéraires ou de communications.

« Ensuite, vous relisez et ajoutez votre touche personnelle », a-t-elle dit, en rassurant les hésitants : « L’IA ne vous remplacera pas, ni le côté humain que vos clients apprécient tant – elle viendra simplement renforcer votre expertise. »

Mike Drever, fondateur et PDG de BranchUp, a renchéri en avertissant que l’IA ne volera pas le travail des conseillers – mais que ceux qui l’utiliseront prendront l’avantage.

Mike Drever, de BranchUp, lors de son discours

 

Les priorités de l’ACTA

Le mandat de l’ACTA repose sur quatre piliers : plaider, former, connecter et promouvoir.

  • Plaider : réduction de la paperasse et renforcement des relations avec les fournisseurs.
  • Former : programmes de soutien à toutes les étapes de carrière, incluant le programme en ligne Travel Agent Essentials, les certifications CTC et CTM. Une réduction de 30 % a été annoncée pour ces certifications.
  • Connecter : expériences immersives (dernièrement en Jamaïque), Conférence internationale 2025 en Espagne, Sommet fluvial ACTA-Avalon sur le Rhin en décembre.
  • Promouvoir : campagnes médias et sociales pour mettre en valeur l’expertise des conseillers.

La présidente de l’ACTA a aussi insisté sur l’importance du recrutement, face aux départs à la retraite et à la baisse des inscriptions dans les programmes collégiaux.

 

Tendances à surveiller

Lors d’un panel, Christine James (Travel Leaders Network) a souligné une tendance inédite : les réservations à long terme sont plus nombreuses que jamais. L’année 2026 est déjà fortement réservée, avec des avantages de réservation anticipée en vigueur.

Brian Robertson (Direct Travel) a noté la montée du bleisure et des voyages expérientiels, citant des safaris, expéditions en Antarctique et immersions culturelles. Il a raconté sa visite à Fogo Island (Terre-Neuve), décrivant l’expérience comme « 100 % expérientielle… pas de télé dans les chambres, ni dans le salon, mais des randonnées, des rencontres avec les habitants et des soirées au screech avec les fondateurs. »

Shalene Dudley (Latitude Concierge Travels) a ajouté que la demande pour des expériences originales, même sur des destinations connues comme Cancún, la pousse à collaborer davantage avec des DMC. Elle a aussi noté que les frais de service sont mieux acceptés, même par les voyageurs de la génération Z fortunée.