Le mois dernier, le transporteur a étendu son programme de voyages intermodaux à de nouvelles destinations d’Europe et en lançant ses premières connexions avion-train en Asie.
En train, voyager est parfois bien plus facile. Surtout en Europe et en Asie, où de plus en plus de Canadiens redécouvrent les plaisirs des voyages sur rails pour passer d’une ville à une autre.
Mais cela n’a-t-il pas toujours été le cas? Pas depuis l’essor des compagnies aériennes à bas tarifs. Avec leurs prix défiant toute concurrence, ces transporteurs ont transformé les voyages de courte distance en un clin d’œil.
Pour les conseillers en voyages qui ont plusieurs décennies d’expérience, ce retour au train est un peu un retour aux sources. Après tout, il n’y a pas si longtemps, le train était quasiment le seul moyen économique de voyager entre les villes A, B et C dans les principales destinations touristiques du monde.
La révolution des transporteurs à bas tarifs
Puis, les compagnies aériennes à bas tarifs sont arrivées. Ces transporteurs sont à l’origine de l’ouverture de nouvelles destinations et de nouveaux marchés, tout en rendant les escapades rapides – notamment en Europe –, extrêmement simples et abordables.
Depuis l’arrivée de compagnies comme Ryanair dans les années 1980 (aujourd’hui le plus grand groupe aérien d’Europe avec une flotte de 594 avions) et leur essor dans les années 1990 et 2000, les transporteurs à bas tarifs (et ultra bas tarifs) ont performé si vite et si fort que les options ferroviaires dans les itinéraires de voyage sont devenues un produit de niche.
Une transition vers la durabilité
Était-ce la décision de l’activiste climatique Greta Thunberg de traverser l’Atlantique en voilier, au lieu de prendre l’avion pour les conférences sur le climat en 2019, qui a véritablement ouvert les yeux du monde sur le tourisme durable?
Ce fut certes un moment marquant pour l’industrie du voyage, et avec la pandémie des années suivantes, une source d’inspiration pour redécouvrir les voyages plus lents et plus respectueux, comme les voyages en train.
Cette transition vers des voyages plus durables a également été encouragée par la décision de la France d’interdire les vols court-courriers de moins de 2,5 heures, lorsque des alternatives ferroviaires existent, une politique qui a célébré son premier anniversaire cette année.
La coexistence avion-train
Grâce à sa stratégie intermodale, Air Canada souhaite que les voyages en avion et en train coexistent harmonieusement.
Le mois dernier, la compagnie aérienne a ainsi annoncé l’élargissement de son programme de voyages intermodaux, en l’étendant à de nouvelles destinations européennes et en lançant ses premières connexions avion-train en Asie.
Ces nouvelles options permettent désormais aux passagers d’Air Canada de combiner facilement vols et correspondances ferroviaires (et en autocar) à travers l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Corée du Sud.
Avec cette expansion, les passagers peuvent rejoindre jusqu’à 30 destinations en Italie via Trenitalia, 24 destinations en Espagne via Renfe et accéder à plusieurs opérateurs ferroviaires et d’autocars depuis Heathrow.
En Corée du Sud, les vols vers l’aéroport international d’Incheon sont connectés aux trains à grande vitesse KTX via la gare de Séoul. Ces nouveautés s’ajoutent aux options intermodales déjà existantes en France, en Allemagne, en Suisse et en Autriche, annoncées l’année dernière.
« Cette offre élargie permet à nos clients d’ajouter des correspondances ferroviaires ou en autocar pratiques sur un seul itinéraire, dit Mark Galardo, vice-président exécutif de la planification des revenus et des réseaux d’Air Canada. Nos connexions intermodales offrent non seulement plus de choix, mais également des options durables pour les segments de courte distance. »
Une expansion pour les prochains mois?
Si Mark Galardo est satisfait de la réception de l’élargissement du programme intermodal actuel, il continue d’envisager de lui faire prendre davantage d’expansion.
« Il existe de nombreuses opportunités inexploitées en Asie et en Europe, mais aussi à l’échelle mondiale, poursuit Mark Galardo. Nous examinons toutes les possibilités qui s’intègrent bien à notre réseau afin de proposer un produit intermodal cohérent tout au long de l’année. »
« Nous avons aussi ouvert la porte à l’Asie en offrant des correspondances avec Korail en Corée du Sud et ce, vers huit destinations, poursuit-il. En établissant ce lien avec entreprise ferroviaire, nos clients ont davantage d’options pour explorer la Corée du Sud en train, s’ils le souhaitent. Et nous avons certainement d’autres projets dans ce domaine. »
De l’art de vendre le programme intermodal aux clients
Mais comment convaincre les voyageurs d’adhérer à cette façon de voyager en combinant avion et train?
« Le processus de transfert est simple et pratique, depuis la réservation unique jusqu’à l’embarquement dans le train, explique Mark Galardo. Par exemple, à Paris-CDG, nous arrivons dans la même aérogare d’où partent les trains SNCF Voyageurs, ce qui rend les correspondances très accessibles et rapides. »
« En Allemagne, nous proposons la connexion ferroviaire avec Deutsche Bahn via le produit Express Rail de notre partenaire en coentreprise Lufthansa, pousuit Mark Galardo. Le processus de transfert est très efficace, et Lufthansa assure le réacheminement complet de nos passagers communs en cas de perturbation sur la portion ferroviaire de l’itinéraire. »
Une prise en charge de A à Z
« Enfin, avoir l’esprit tranquille tout au long du voyage intermodal est un facteur clé du succès de l’intermodalité, et nous avons veillé à ce que nos clients soient pris en charge tout au long de leur voyage, que ce soit en avion ou en train, indique Mark Galardo. Nous avons aussi mis en place un processus complet de gestion des clients en cas de perturbation. »
En outre, il appert que les conseillers en voyages peuvent facilement réserver ces correspondances pour leurs clients. « C’est le même processus que pour réserver un vol, et cela peut être fait sur aircanada.com ou via les agences de voyages, le tout sur un même itinéraire, conclut Mark Galardo. Vous réservez avec Air Canada et vous payez un tarif unique, de l’origine à la destination. »