Trafic record de 92,3 millions de passagers pour l’aéroport de Dubaï en 2024

En 2032, les autorités prévoient transférer les opérations vers le deuxième aéroport de la cité-État, après une mise à niveau de près de 35 milliards de dollars.


L’aéroport international de Dubaï confirme son statut d’aéroport le plus fréquenté au monde pour les voyages internationaux, avec un nombre record de 92,3 millions de passagers en 2024. 

Ce résultat confirme aussi la reprise de Dubaï après la pandémie, en dépassant pour la première fois le précédent record établi en 2018.

Aujourd’hui, l’aéroport semble fonctionner à pleine capacité, avec un flux constant d’avions et de voyageurs qui se déplacent dans ses immenses terminaux. 

Croissance au rendez-vous

Puisque l’achalandage ne semble pas près de s’essouffler, les autorités prévoient transférer leurs opérations vers le deuxième aéroport de la cité-État, en 2032, et ce après une mise à niveau de près de 35 milliards de dollars. 

L’aéroport, propriété de l’État, est la plaque tournante d’Emirates, qui alimente le réseau d’entreprises publiques et affiliées connu sous le nom de « Dubai Inc. ». 

Le PDG de Dubai Airports, Paul Griffiths, souligne que l’aéroport a servi plus de 700 millions de passagers au cours de la dernière décennie — soit près du double de la population des États-Unis. 

Un record à maints égards

Le bilan de 2024 « n’est pas seulement un record pour nous, mais en tant que premier aéroport au monde, c’est un nouveau record mondial pour le nombre de passagers internationaux transitant par un aéroport, insiste Paul Griffiths. Et le plus impressionnant, c’est que cela a été réalisé avec seulement deux pistes sur une surface géographique très limitée, qui n’a pratiquement pas changé. » 

En 2023, l’aéroport de Dubaï, connu sous l’acronyme DXB, avait accueilli 86,9 millions de passagers, contre 86,3 millions en 2019. Son année la plus fréquentée avant la pandémie était 2018, avec 89,1 millions de passagers, tandis que 66 millions de voyageurs avaient transité par DXB en 2022. 

Plusieurs marchés performants

En 2024, l’Inde est restée le principal marché de destination pour DXB, avec 12 millions de passagers. L’Arabie saoudite suit avec 7,6 millions et le Royaume-Uni avec 6,2 millions. DXB et l’aéroport international Al Maktoum (DWC) desservent 106 compagnies aériennes reliant 272 villes dans 107 pays à travers le monde – dont Montréal et Toronto.

Le boom immobilier et les chiffres records du tourisme ont fait de Dubaï une destination à part entière, en plus d’un point de transit. Cependant, la ville est désormais confrontée à une augmentation du trafic et à une hausse des coûts, exerçant une pression sur ses citoyens émiratis ainsi que sur les résidents étrangers qui font tourner son économie. 

Un aéroport-stationnement qui deviendra grand

C’est pourquoi Dubaï prévoit transférer ses opérations aéroportuaires vers l’aéroport international Al Maktoum (DWC), situé à environ 45 kilomètres (28 miles) de DXB.

Cet aéroport, inauguré en 2010 avec un seul aérogare, a servi de stationnement aux Airbus A380 d’Emirates et à d’autres appareils pendant la pandémie. Depuis, il a lentement repris ses activités avec des vols cargo, commerciaux et privés. Il accueille également le salon aéronautique biennal de Dubaï et dispose d’un vaste désert inexploité pour son expansion. 

Paul Griffiths a indiqué que d’ici 2032, les autorités aéroportuaires de Dubaï prévoyaient transférer à DWC non seulement Emirates, mais aussi sa compagnie sœur à bas coût FlyDubai et d’autres opérateurs. Des images de synthèse montrent un terminal blanc incurvé, rappelant les tentes traditionnelles bédouines de la péninsule arabique. Les plans prévoient cinq pistes parallèles et 400 portes d’embarquement. 

Une technologie de pointe

Avec DXB déjà équipé de « portails intelligents » utilisant la reconnaissance faciale pour accélérer le passage à l’immigration, Paul Griffiths estime que la construction de DWC représente une opportunité de repenser la conception traditionnelle des aéroports, qui séparent généralement les espaces d’enregistrement, de sécurité et de contrôle. 

Selon lui, « l’objectif est d’avoir un aéroport un peu comme une gare bien conçue — vous arrivez, la reconnaissance faciale vous fait passer la porte, et vous êtes immédiatement à l’aise, explique-t-il. Vous pouvez faire du magasinage, dîner, aller dans un salon… Vous avez plus de temps, ce qui, espérons-le, se traduira par plus de revenus pour l’aéroport et financera les nouveaux processus et l’ingénierie. » 

Dix ans de domination

Depuis dix ans, Dubaï devance son principal rival pour le trafic international, l’aéroport d’Heathrow à Londres. Mercredi, le gouvernement britannique a donné son feu vert à la construction d’une troisième piste à Heathrow, un projet en débat depuis des décennies. 

Cependant, Griffiths reste malgré tout confiant quant à la suprématie de Dubaï. 

« Je parierais volontiers que lorsque la phase 2 de DWC ouvrira, ils seront toujours en train de débattre de la troisième piste d’Heathrow et qu’aucune pelle n’aura encore touché le sol », de conclure le PDG.