THE CANADIAN PRESS/Chris Young

Un pilote inexpérimenté responsable du crash de Delta à Pearson?

C’est ce qu’affirme un agent de bord qui prenait place dans l’avion qui s’est retourné sur le tarmac de l’aéroport torontois, l’hiver dernier.


Une agent de bord de Delta Air Lines poursuit le transporteur pour 75 millions de dollars US à la suite de l’atterrissage forcé survenu plus tôt cette année à l’aéroport international Toronto Pearson. Elle allègue que la compagnie aérienne a fait preuve d’« insouciance téméraire envers la sécurité des passagers » en confiant le vol à un pilote « inexpérimenté ».

Selon CTV News, la poursuite a été intentée par Vanessa Miles, qui voyageait comme passagère à bord du vol du 17 février opéré par Endeavor Air, une filiale de Delta. Bien qu’elle n’était pas en service, l’agent de bord était en « deadhead » (terme désignant les membres d’équipage qui se déplacent hors service vers leur prochaine affectation) lors de l’accident. Rappelons que l’avion avait alors effectué un atterrissage brutal, s’était retourné sur le toit et avait glissé sur la piste. L’accident a fait 21 blessés parmi les 80 personnes à bord.

Risquer sa vie la tête à l’envers

D’après les documents judiciaires déposés au Michigan, Vanessa Miles affirme avoir perdu connaissance et s’être réveillée suspendue la tête en bas, retenue par sa ceinture de sécurité, « trempée de carburant et entourée de fumée, s’exposant à un risque grave de brûlures chimiques, d’asphyxie et de mort ».

Après s’être libérée, elle dit avoir dû sauter d’environ deux mètres (six à sept pieds) pour atteindre le sol, les toboggans d’urgence ne s’étant pas déployés. La poursuite affirme que l’appareil a explosé quelques minutes après son évacuation. Elle a été soignée dans un hôpital de Toronto pour de multiples blessures, dont une fracture de l’épaule et un traumatisme crânien.

« Cet accident a été causé, du moins en partie, par (les défendeurs) qui ont sciemment assigné un pilote inexpérimenté et insuffisamment formé à ce vol, faisant preuve d’une insouciance téméraire envers la sécurité des passagers au nom de l’efficacité opérationnelle », affirme la poursuite.

« Les défendeurs ont aussi rogné sur la sécurité en accélérant les programmes de formation des pilotes et en exposant sciemment les passagers à un équipage de vol inexpérimenté », ajoute la plaignante.

Défaut d’entretien allégué

La plainte allègue également un défaut d’entretien du train d’atterrissage et des systèmes d’urgence de l’avion, ainsi qu’une mauvaise gestion des procédures d’intervention d’urgence.

Un rapport préliminaire du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST), publié en mars, a révélé qu’un avertissement dans le cockpit indiquait un taux de descente élevé moins de trois secondes avant l’impact. L’enquête complète du BST est toujours en cours et devrait se conclure vers la fin de l’année prochaine.

Dans un précédent dépôt judiciaire, daté du 30 mai et lié à la plainte d’un autre passager blessé, Delta « nie toutes les allégations ». La compagnie aérienne a précédemment déclaré à CTV News qu’elle soutient pleinement l’enquête du BST.