25 août 2020 – Bien que le gouvernement Canadien a mis en place un site Internet où l’on peut prendre connaissance des vols ayant été exposés au COVID19, cela ne signifie pourtant pas que le risque de contagion à bord est d’un élevé.
Cette étude se base sur un fait réel. En mars dernier, des touristes rentrant chez eux à Francfort depuis Tel Aviv, donc un vol long-courrier, ont ensuite découvert qu’ils avaient le COVID19. Bien que le port de masques pour empêcher la propagation du coronavirus n’était pas répandu en mars, les chercheurs ont été surpris de constater que seuls deux passagers en dehors du groupe avaient été infectés.
Dans une courte étude publiée il y a quelques jours dans la revue médicale américaine JAMA Network Open, des virologues d’un hôpital universitaire de Francfort, en Allemagne, ont méticuleusement contacté tous les passagers du vol, dont aucun n’avait porté de masque à l’époque, pour examiner le risque réel posé par la présence de voyageurs infectés par COVID-19 à bord.
102 PASSAGERS, 14 CAS POSITIFS DE COVID10 À BORD, ET 2 PERSONNES INFECTÉES LORS DU VOL
Le 9 mars, 102 passagers ont embarqué sur le vol Tel Aviv-Francfort qui a duré quatre heures et 40 minutes, dont un groupe de 24 touristes. Les autorités allemandes ont été alertées que le groupe était entré en contact avec un directeur d’hôtel infecté en Israël et ont décidé de tester les 24 touristes à leur arrivée à Francfort.
Sept d’entre eux ont été testés positifs, ainsi que sept autres plus tard.
Quatre à cinq semaines plus tard, les chercheurs ont contacté les 78 autres passagers du vol, dont 90% ont répondu. Les chercheurs leur ont demandé avec qui ils étaient entrés en contact et quels symptômes ils avaient, et en ont testé plusieurs.
Ils ont découvert que deux passagers étaient très probablement infectés pendant le vol: les deux personnes assises de l’autre côté de l’allée des sept cas d’origine.
Pour les virus respiratoires, les experts considèrent traditionnellement que la zone de contagion dans un avion prolonge deux rangées de sièges devant la personne infectée et deux rangées derrière.
Mais de façon choquante, une personne assise dans la rangée (siège 44K) juste devant deux des touristes infectés (sièges 45J et 45H) n’a pas été infectée.
“Cette personne de la rangée 44 nous a dit qu’il avait eu une longue conversation et qu’il avait parlé longtemps avec les deux de la rangée 45”, a déclaré à l’AFP Sandra Ciesek, la directrice de l’Institut de virologie médicale de Francfort, soulignant que c’était surprenant.
Les deux passagers assis directement derrière un autre touriste infecté n’ont pas non plus contracté le COVID-19.
«Nous avons été surpris de ne trouver que deux transmissions probables», a déclaré Sebastian Hoehl, du même institut de Francfort.
Tous les autres passagers n’ont pas été testés, les chercheurs n’ont donc pas pu exclure que certains d’entre eux auraient pu être infectés. L’étude souligne que, dans tous les cas, la transmission virale dans un avion est en effet possible si les passagers ne portent pas de masque.
Mais, «comme le taux était inférieur à nos attentes, et comme aucun des passagers ne portait de masque, je pense qu’il est rassurant de ne pas pouvoir détecter plus de cas» précise Sebastien Hoehl.
Les chercheurs ont également déclaré que plusieurs études sur les vols de rapatriement depuis Wuhan, en Chine, au début de la pandémie, ont révélé qu’aucune transmission ne s’était produite à bord alors que les passagers étaient masqués.